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La Izquierda Diario
23 de septembre de 2019 Twitter Faceboock

Atteinte aux libertés de la presse
Arrestation de Taha Bouhafs en juin : le procureur refuse de communiquer les preuves
Arthur Nicola

C’est dans le cadre de son travail de journaliste que Taha Bouhafs avait été interpellé le 11 juin dernier. Alors qu’il couvrait un rassemblement de sans-papiers, des policiers l’empêchent de filmer et l’arrêtent très violemment. Il s’est vu confisquer son téléphone portable. Aujourd’hui, il est impossible pour le journaliste d’avoir accès au téléphone et aux preuves qu’il contient.

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Ce lundi, le journaliste indépendant Taha Bouhafs, de la rédaction de Là Bas Si J’y Suis, était convoqué à l’IGPN dans le cadre de l’enquête sur son arrestation lors d’un rassemblement de travailleurs sans-papiers en juin.

C’est dans le cadre de son travail de journaliste que Taha Bouhafs avait été interpellé le 11 juin dernier. Alors qu’il couvrait un rassemblement de sans-papiers de Chronopost à Alfortville, des policiers l’empêchent de filmer le rassemblement et l’arrêtent très violemment, lui déboitant l’épaule et le frappant au visage. Le journaliste indépendant, dont les vidéos ont été à l’origine de l’affaire Benalla, s’est vu confisquer son téléphone portable, où se trouvent une vidéo de toute l’interpellation, mais aussi toutes ses sources.

C’est notamment autour de cela qu’aujourd’hui les pouvoirs de répression s’arc-boutent : impossible pour le journaliste ou son avocat, Me Arié Alimi, d’avoir accès au téléphone et aux preuves qu’il contient, à charge contre la police. C’est le procureur et le parquet de Créteil qui refusent de transmettre celui-ci, ainsi que de simplement prévoir une audience pour permettre la restitution de celui-ci. Devant le siège de l’IGPN, rue Hénard à Paris, Maître Arié Alimi s’insurge : « je n’ai jamais vu un procureur qui refuse de transmettre des éléments de preuves à l’IGPN, on est dans des mécaniques habituelles en matière de violence policière, mais là c’est le procureur de la République qui se rend complice de quelque chose ».

Taha Bouhafs et son avocat ont d’ailleurs porté plainte pour « obstruction à la manifestation de la vérité » pour dénoncer la non-restitution du téléphone, après avoir demandé une restitution en bonne et due forme de celui-ci. Le journaliste explique qu’au-delà du danger que représente pour lui que son téléphone professionnel où figurent ses sources et son travail pour le secret des sources journalistiques, que « aujourd’hui, je ne suis même pas en capacité de préparer ma défense correctement ». D’autant que les policiers ont déposé de nouvelles plaintes dont il ne connaît pas les fondements.

Cette affaire rappelle les innombrables violences envers les journalistes qui sont de plus en plus fréquentes de la part des forces de l’ordre, contre les journalistes indépendants, comme Taha Bouhafs ou Gaspard Glanz, mais aussi contre des journalistes plus « traditionnels » qui couvrent des manifestations et osent parfois filmer les violences policières. Avant de partir du commissariat de Montgallet, Taha finissait ainsi sa prise de parole devant les médias : « aujourd’hui, on est dans une dérive très claire contre la liberté d’informer et de manifester. Rien qu’aujourd’hui, un Gilet Jaune a été condamné à cinq mois de prison avec sursis parce qu’il a filmé des affrontements. Aujourd’hui la loi est détournée, [...] instrumentalisée contre celles et ceux qui osent lever la voix contre le pouvoir en place et ses dérives. »

 
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