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2 de octobre de 2019 Twitter Faceboock

Hirak !
La député FI Mathilde Panot arrêtée en Algérie : un pas de plus dans la répression politique
Mones Chaieb

Le régime algérien accentue la répression contre le "hirak" (mouvement populaire qui dure depuis le 22 février dernier), et ne veut pas que cela se sache. Ce mardi lors de la marche étudiante hebdomadaire à Béjaïa, c’est la députée du Val-de-Marne et vice-présidente du groupe parlementaire La France Insoumise, en visite en Algérie, qui a été arrêtée par les forces de police qui lui ont ensuite confisqué son passeport et l’ont escorté vers Alger où elle est restée une journée dans un hôtel sous surveillance avant d’être rapatriée en France mercredi soir.

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Photo : La députée Mathilde Panot en juin dernier à l’Assemblée. AFP/Lucas Barioulet

«  La police algérienne m’a immobilisé hier à Bejaïa, ainsi que la délégation qui m’accompagne, et ce, sans aucun motif. » C’est ainsi que Mathilde Panot relayait la nouvelle de son arrestation ce mardi. Accompagnée de son suppléant Mourad Tagzout, la députée était arrivée deux jours avant en Algérie pour « rencontrer les acteurs et actrices du mouvement populaire pour comprendre, apprendre et exprimer notre solidarité à cette révolution du sourire. » Elle y a notamment rencontré des députés du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), des responsables du Mouvement Démocratique et Social (MDS) et du Parti Socialiste des Travailleurs (PST) ainsi que des membres du Réseau de lutte contre la répression. Arrêtée à Béjaïa alors qu’elle s’apprêtait à participer à la marche étudiante hebdomadaire, puis mise en résidence surveillée à Alger, la députée LFI n’a pas pu participer à la conférence-débat « sur les révolutions citoyennes et l’écologie » programmée ce jour là.

La veille elle avait écrit au sujet de la répression et des centaines de manifestants qui croupissent dans les prisons du régime que «  Emmanuel Macron et l’Union Européenne ne peuvent se taire sans être complices. » Il est évident qu’en appeler à l’Etat français est non seulement illusoire, le gouvernement Macron au service de Total et Areva a lui même réprimé les Gilets Jaunes en faisant plus de blessés à ce jour que ce que le hirak n’en compte à ce jour, mais même dangereux pour les masses populaires algériennes qui ont en souvenir 2011 et l’intervention française criminelle en Libye et refusent toute ingérence étrangère. Cependant l’arrestation de Mathilde Panot, c’est-à-dire d’une représentante d’une organisation de la gauche française venue témoigner de sa solidarité avec la lutte du peuple algérien, est le signe de la fébrilité du régime algérien en crise qui veut pouvoir passer à l’offensive et réprimer à son aise sans s’encombrer de témoins gênants. A l’instar de la condamnation de la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) algérien Louisa Hanoune à quinze ans de prison ferme la semaine dernière, de même qu’aux centaines de manifestants arrêtés et emprisonnés, cela constitue une nouvelle attaque contre les droits démocratiques menée par un pouvoir qui veut imposer la tenue d’élections présidentielles au plus vite contre l’avis des millions d’algériens descendus dans les rues depuis plus de sept mois. Le même pouvoir qui a présenté ce mois-ci un projet de loi de finance 2020 qui consiste à offrir sur un plateau les richesses nationales algériennes à l’impérialisme et à appauvrir toujours plus les classes populaires.

Mathilde Panot a finalement été rapatriée mercredi soir en France, après l’intervention du ministre français des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian. Ce dénouement montre le lien entre le régime algérien et l’Etat français, entre paternalisme néo-colonial et volonté d’éviter l’incident diplomatique. Pendant que des centaines de manifestants algériens, continuent eux de croupir dans les prisons du régime, le peuple algérien ne peut compter que sur sa propre organisation en comité de quartier, d’université, et d’usines, ainsi que sur la solidarité internationale des opprimés du monde entier, pour imposer par les manifestations et la grève générale la libération des prisonniers politiques, le retrait du projet de loi de finances 2020, et répondre à ses aspirations démocratiques et sociales par la mise en place d’une assemblée constituante révolutionnaire chargée d’en finir avec les institutions de ce régime pourri, de réaliser les tâches de l’indépendance, de nationaliser les richesses nationales sous contrôle des travailleurs et de la population, et de rompre avec l’impérialisme.

 
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