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La Izquierda Diario
10 de octobre de 2019 Twitter Faceboock

Manif de flics et répression
Marche de la colère. Face à des Gilets jaunes, la police se moque des mutilés !
Nicolas Arnaiz

Mercredi 2 octobre se tenait la « marche de la colère », manifestation de policiers et gendarmes. A cette occasion, un contre rassemblement avait été organisé : un groupe de gilets jaunes, brandissant pancartes et photos représentant plusieurs personnes blessées par les forces de l’ordre ces derniers mois. Il n’en fallait pas plus pour provoquer hilarité et moqueries chez les policiers.

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Les images, révélées par le compte Youtube du collectif Désarmons les ont rapidement fait le tour du net, et pour cause. On y constate sans l’ombre d’un doute que, bien loin d’être sensibles aux revendications des gilets jaunes comme certains ont pu l’affirmer, les policiers sont bien indifférents face à la souffrance de ceux qu’ils mutilent. Pire, ils s’en amusent. Les images sont on ne peut plus explicites :

Le contre rassemblement se résumait à quelques manifestants, portant pancartes et photos, représentant les gilets jaunes mutilés lors du mouvement, accompagnés d’une simple banderole dénonçant les exactions violentes et impunies de la police ces derniers mois. Si le rassemblement s’est fait dans le calme, il n’aura pourtant pas fallu attendre longtemps pour que les policiers en service, qui encadraient le défilé de leurs collègues, n’arrachent la banderole. Rapidement, ce déploiement de Gendarmes Mobiles complètement disproportionné force le contre-rassemblement, qui pourtant ne gênait personne, à se retrancher au coin d’une ruelle
Images visibles à 7:00 dans la vidéo.

Pourtant, là n’est pas le pire. Alors que les manifestants continuent de brandir leurs pancartes, coincées derrière un dispositif policier excessif à l’extrême (10:24), les policiers manifestants se moquent des images qui leur sont présentées. L’un deux commente avec un sourire moqueur « Voilà, super ! On voit mieux comme ça ! » (7:58). Un autre s’approche délibérément des contre-manifestants retranchés, leur criant au visage plusieurs slogans (10:45). Un autre encore, face aux images des mutilés, hurle « Vive la police ! » et salue les actions de ses collègues. (11:20). L’une des policières manifestantes s’autorise même un commentaire ouvertement raciste : « C’est toujours les noirs et les arabes qui nous font chier ! » (9:55). D’autres enfin y vont de leurs commentaires, huent, ou sifflent. Pas un ne tente de mettre un terme à ce déferlement de haine gratuite.

Puis viennent les images qui ont le plus choqué, tant elles sont révélatrice de l’état d’esprit des forces de l’ordre vis-à-vis des exactions de leurs collègues. Alors que les contre-manifestants continuent d’exposer les photos des victimes, l’un des policiers se cache l’œil d’une main, mimant les éborgnés. Non content de son geste, il se moque, et s’exclame : « J’vois pas ce qui est marqué ! » (8:45). Autour de lui, ses collègues rient. Rapidement, un autre l’imite. (8:57). Un autre surenchère : « T’as un truc a l’œil, là. », provoquant l’hilarité de ses collègues (8:32).

Interrogé sur ces images, le syndicat policier Alliance a refusé tout commentaire, si ce n’est un appel stérile à la « sérénité » et au « recueillement »… Bien malin celui qui saura dire en quoi se moquer des éborgnés est signe de sérénité et de recueillement. Alliance refuse également d’indiquer si les policiers en question seront rappelés à l’ordre pour leurs gestes. Autant dire que ces derniers s’en tireront sûrement à bon compte — contrairement aux gilets jaunes envers qui la justice s’est montrée beaucoup moins clémente.

Rapidement, la vidéo est reprise, les captures d’écran diffusées sur les réseaux sociaux, dénoncées. Sur Twitter, Jerome Rodrigues commente : « Des policiers super sympas. En train de mimer des personnes qu’ils ont mutilés » ; « Policiers en train de mimer les éborgnés #barbares Qui peut croire encore aux bavures ? »

C’est dans ces moments clés qu’est révélé le véritable rôle de l’institution policière : loin d’être de potentiels camarades de lutte, ils sont les fiers portes-flingues du gouvernement. Non contents d’être indifférents face à la souffrance dont ils sont responsables, ils en rient, provoquent ceux qui les mettent face à leurs erreurs, se mobilisent pour sauver leurs collègues quand ils sont mis à pied pour violences. Quand cela ne suffit pas, l’IGPN les couvre, l’État les protège. Ne nous y trompons pas : les policiers, gendarmes et autres ne sont pas des travailleurs comme les autres. Ils sont d’abord et avant tout les premiers chiens de garde du gouvernement, et, non contents de réprimer dans le sang la contestation, ils rient au nez de ceux qui crient leur colère.

 
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