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La Izquierda Diario
29 de octobre de 2019 Twitter Faceboock

Présidentielles en Argentine
Scandaleux ! Le nouveau président argentin remercie Piñera pour ses félicitations
Lila Candolle

Après sa victoire au premier tour des élections présidentielles argentines de ce dimanche, Alberto Fernández, de « centre gauche » échange amicalement avec Sebastián Piñera, commanditaire de la répression au Chili.

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Crédits photos : AFP 

Ce dimanche ont eu lieu des élections présidentielles en Argentine. Le péroniste de centre gauche Alberto Fernández affrontait l’actuel président Mauricio Macri. C’est Fernández qui sera élu au premier tour, obtenant 48,1% des voix. Il prendra ses fonctions le 10 décembre et succédera ainsi à Mauricio Macri.

Lundi matin, Piñera a twitté « je félicite le peuple argentin, pour son exemplaire et large participation. Je félicite Alberto Fernández pour sa victoire et je suis sûr que nous travaillerons avec volonté, force et clairvoyance pour le bien-être de nos populations et l’intégration sud-américaine ».

Quelques heures après, Fernández le remercie : « Merci, président Sebastian Piñera. C’est ce que nous ferons. Nos peuples méritent que nous travaillions pour l’intégration de notre Amérique Latine et pour un développement qui réponde à ceux qui souffrent le plus de cette situation d’inégalité ». Tout un programme, quant on voit que Piñera répond par les balles des militaires à ceux là même qui, au Chili, se soulève contre les inégalités et la précarité.

Par ailleurs, lors d’une conversation téléphonique, Piñera a invité Fernández, « quand il l’estime opportun » selon un communiqué de la présidence.

Il est scandaleux, pour un président se présentant comme « progressiste » d’accepter ainsi des félicitations de la part d’un président qui, dans le pays voisin, réprime de manière sanglante les millions de manifestants descendus dans la rue depuis 10 jours pour réclamer de meilleures conditions de vie et lutter contre la précarité, faisant ainsi déjà plus de 20 morts, des centaines de disparus et plusieurs milliers de blessés.

Cet échange de tweets reflète bien que, même si le nouveau président se dit de centre gauche, nous avons affaire à un même type de gouvernement. Comme nous le disions dans un précédent article de RP dimanche :
« Fernández s’apprête à faire exactement la même chose que ce que Macri a fait vis-à-vis du kirchnérisme, et avec le même argument : « c’est la situation catastrophique dans laquelle je trouve le pays à cause de mon prédécesseur qui m’oblige à négocier avec le FMI et à prendre des mesures austéritaires ». Sur le plan des mobilisations contre la pauvreté et le chômage qui ont émaillé les mois d’août et de septembre, Fernández a fait preuve de beaucoup de franchise. Face aux manifestations de chômeurs et des mouvements piqueteros, qu’ont accompagnées les syndicats combatifs dirigés par l’extrême gauche et une fraction du "mouvement des usines récupérées" (reprises par les travailleurs), Fernández a fait appel à la « responsabilité », à ne pas faire le jeu de la droite et, en définitive, à attendre les élections pour sanctionner la droite et, surtout, à rester chez soi ou à travailler sans se plaindre, quand on a la chance d’avoir un emploi. C’est, en dernière instance, la grande vertu du péronisme, celle de garantir un pays dans lequel, grâce à la complicité de la bureaucratie syndicale, « on travaille et on rentre à la maison » [« de casa al trabajo, del trabajo a casa].

Mais la crise n’en est qu’à ses débuts et le FMI, qui est appelé à rester dans le pays, entend que Fernández tienne des engagements. C’est la raison pour laquelle les marchés ont vivement réagi à la suite du résultat des primaires du mois d’août, remportées haut la main par Fernández, de façon, également, à lui lancer un avertissement. C’est en cela, comme l’a souligné Del Caño au cours de la campagne et lors du débat présidentiel que le Chili et l’Equateur montrent le chemin et indiquent l’espoir : « que le néolibéralisme contre les peuples et le monde du travail n’est pas une fatalité et qu’il est possible de résister et de faire reculer les gouvernements austéritaires. »

 
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