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9 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Climat sécuritaire
Bordeaux. Vers un armement de la police municipale ?
Agustin Ayama

Le maire par intérim de Bordeaux, Nicolas Florian, se la joue autoritaire à 4 mois des municipales, proposant un armement de la police municipale, la création d’une brigade canine et la multiplication des caméras déjà nombreuses dans la ville.

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Lors du bilan chiffré du dispositif « Quartier de Reconquête Républicaine » (QRR) mis en place à Bordeaux-Maritime, le maire de Bordeaux Nicolas Florian à notamment proposé d’élargir les mêmes recettes à des quartiers dit « problématiques » où il y aurait de l’insécurité.
Mais il en a également profité pour avancer un ensemble de propositions sécuritaires, comprenant notamment l’armement de la police municipale, ainsi que la création d’une brigade canine. Il compte aussi augmenter le nombre de cameras de vidéo-surveillance de 120 à 150, ajoutant «  Et si ça ne suffit pas on en mettra 200.  ». Enfin, la possibilité de la mise à disposition d’un drone pour palier aux cameras qui seraient détruites.

Les annonces ne s’arrêtent pas là, un dispositif de « rappel à l’ordre » pour les parents sera mis en place. Visant les familles dont les jeunes pourraient « devenir de potentiels délinquants  », on nage en pleine condescendance. Le maire a ajouté qu’il «  ne s’agit pas de se substituer à l’autorité parentale, mais de faire un peu de pédagogie  », précisant bien sur qu’il pourra y avoir des sanctions. C’est à Nicolas Florian et consort qu’il faudrait faire de la pédagogie, leur apprendre que c’est eux, aux côtés de Juppé durant toutes les dernières années qui ont causés la misère sociale actuelle et ont précarisé des quartiers entiers. Aujourd’hui ils se présentent en grands sauveurs, mais en profitent également pour se doter de moyens pour éloigner encore ces cibles du centre ville. En effet, dans les sanctions évoquées, les « expulsions locatives », résonnent évidemment comme une arme de gentrification.

Il ne s’agit pas uniquement d’un enjeu sécuritaire dans la ville mais aussi d’un enjeu politique. A quatre mois des élections municipales, le maire par intérim semble chercher à se faire une place en tant que successeur d’Alain Juppé. La bataille est engagée, notamment avec Thomas Cazenave (candidat d’En Marche), qui veut également se présenter comme le monsieur « sécurité » de Bordeaux, avec comme mesure phare l’embauche de 200 policiers municipaux supplémentaires.

Cette proposition s’inscrit dans le tournant autoritaire et répressif caractéristique du quinquennat Macron qui fait croire que la délinquance est la conséquence d’un manque d’éducation, ou dit dans d’autres termes, d’un manque de morale et non pas la conséquence d’un système qui continue d’aggraver la situation des personnes les plus précaires.

Crédit photo : © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

 
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