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La Izquierda Diario
15 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Aux frais de la princesse
Ségolène Royal mène-t-elle encore un train de vie de ministre ?
Ernest Everhard

Nommée par Emmanuel Macron en juillet 2017 ambassadrice chargée de la négociation internationale sur les pôles, Ségolène Royal n’entend en rien lâcher sa lutte politicienne quitte à n’exercer sa fonction qu’à temps partiel tout en utilisant les moyens mis à sa disposition.

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C’est grâce à une enquête menée par France Info que nous apprenons que l’ancienne ministre et candidate à la présidentielle de 2007 jouirait des largesses de son portefeuille mis à sa disposition par le ministère des Affaires étrangères à son propre profit. Ségolène Royal ne semble toujours pas avoir perdu ses ambitions politiques. Interviewée par Radio Canada en août dernier, elle ne cachait pas sa velléité de briguer de nouveau une candidature à la présidentielle.

Afin d’être toujours présente sur la scène politique malgré ses échecs successifs elle inaugure les réalisations qu’elle a lancées alors qu’elle était ministre de l’Environnement dans les gouvernements Valls et Cazeneuve. Portées par les TEPCV (territoires à énergie positive pour la croissance verte), vaste programme où 200 communes ont pu en bénéficier pour construire des aires de covoiturage ou la construction de mairies par exemple.

Au cabinet de son successeur, un ancien membre de l’équipe de Nicolas Hulot, déplore ainsi « les TEPCV, c’était bien sur le principe, mais quand on est arrivés, on s’est rendu compte qu’il manquait les deux tiers de l’argent. C’étaient des projets lancés en fin de quinquennat, pas financés. Ils avaient signé des chèques en blanc, et nous, il fallait qu’on les honore ! Pendant qu’elle coupait les rubans et posait sur la photo, nous on se battait avec Bercy pour récupérer les crédits. Forcément ça nous a un peu agacés. »

Sur ses déplacements Ségolène Royal n’est jamais seule, accompagnée la plupart du temps par son assistante personnelle ou par son conseiller en communication mais aussi par plusieurs contractuels du ministère des Affaires étrangères, des salariés qu’elle a obtenu lors de sa nomination comme ambassadrice et qui l’accompagne sur des événements sans rapport apparent avec sa mission. Ainsi ses collaborateurs ont été aperçu pour des inaugurations d’usine ou d’hôpital mais aussi au salon Cosmetic 360 à Paris ou encore lors des nombreuses rencontres lors de la promotion de son dernier livre "Ce que je peux enfin vous dire".

Mais cela n’est pas tout, présidente de la fondation Désirs d’avenir pour la planète (on ne pourrait se tromper au vu du nombre de photos de SR sur la page d’accueil) son conseiller en communication s’est impliqué personnellement. Un document de l’ambassade de France au Sénégal en atteste ci dessous. Des anciens collaborateurs seraient aussi toujours à son service. Ainsi, Maryline Simoné, élue de la région Poitou-Charentes et ancienne directrice de communication de la ministre de l’Environnement, a été nommée inspectrice générale de l’administration du développement durable sur proposition de Ségolène Royal son ancienne patronne. Une relation toujours très bien entretenue puisque Maryline Simoné accompagne l’ex-ministre sur des séances dédicaces de son livre ou en s’affairant à la relecture des interviews promotionnelles de ce dernier.

Dans son entourage, Jacques Barberye ancien chef de cabinet au ministère de l’Environnement et après un court passage à l’Admet est maintenant entrepreneur en Afrique d’une société qu’il a lui-même créée, Enaircom, spécialisée dans les énergies renouvelables. Au vu de son profil LinkedIn il cumulerait cette fonction avec celle de « chef de cabinet de Ségolène Royale » au sein de la fondation Désirs d’avenir pour la planète. Lors des déplacements de celle-ci au Togo, au Cameroun ou au Sénégal, il fut présent et est notamment intervenu sur le forum entre le Togo et l’Union européenne puis il aurait accompagné une délégation de chefs d’entreprise français spécialisés dans les énergies renouvelables se faisant fi de la commission de déontologie de la fonction publique et des risques de conflit d’intérêts éventuels.

N’étant pas rémunérée pour sa mission, Ségolène aurait en revanche négociée de pouvoir disposer de collaborateurs et d’une enveloppe de 100 000 euros de frais de mission. Cependant, le réel problème qui se posent est de savoir si cette manne financière aurait pu servir ses frais personnels. Questionnée à ce propos par France Info elle aurait adressé ce message : « Je ne vois pas de quoi vous parlez. Vos insinuations sont diffamatoires. » Pourtant certains de ses frais interrogent comme la dépense de 420 euros auprès d’une société de VTC pour la seule journée du 12 décembre 2017.

Le ras-le-bol du système politique ne semble pas s’essouffle et ce n’est pas avec cette énième affaire touchant la classe politique que les braises vont s’étouffer. La crise que rencontre le gouvernement Macron depuis le début du mouvement des gilets jaunes semble s’accentuer avec maintenant l’organisation de grève dans plusieurs corps de métier et la démonstration qu’en a fait le personnel hospitalier jeudi. La grève générale du 5 décembre pourrait alors ressembler alors au point de départ d’une lutte organisée.

Crédit Image : Christophe Ena/AP/SIPA

 
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