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La Izquierda Diario
18 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Force de l’ordre ou du désordre ?
VIDEOS. Acte 53 : 2 policiers déguisés en black bloc pour interpeller, 4 autres pris en flagrant délit de casse
Olive Ruton

Une vidéo, montrant deux policiers se faisant passer pour des membres du black bloc pendant l’acte 53 a fait le tour des réseaux sociaux. Une pratique d’infiltration très utilisée par la police dans le mouvement des Gilets jaunes, pour inciter à la violence, y participer, et interpeller. D’autres ont été pris en flagrant de casse…et expulsés par de vrais manifestants.

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L’acte 53, anniversaire du mouvement des Gilets jaunes, ce samedi, qui marquait un an d’une lutte acharnée contre la précarité et les réformes néolibérales du gouvernement Macron, a été marqué par une répression féroce. Un niveau de répression et une volonté d’étouffer le mouvement tels qu’ils ont empêché le départ de la manifestation à Place d’Italie, complètement nassée avant 14h. Parmi les nombreuses scènes d’affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, sur fond de gaz lacrymogènes abondants, plusieurs vidéos ont viralisé sur les réseaux sociaux.

L’une qui a peu tourné, montre 4 policiers déguisés en black block, et pris en flagrant délit de casse le matin puis chassés par les black block eux-même :

L’autre, diffusée sur CNews, a particulièrement attiré l’attention, devenant même virale sur les réseaux sociaux, en cumulant plus de 325 000 milles vues en deux jours sur Twitter.

Sur cette vidéo, on peut voir une scène à première vue surprenante : trois hommes vêtus de noir et cagoulés courir vers un cordon de CRS, qui s’écarte à leur approche pour les laisser passer et se réfugier derrière eux, se révélant ainsi être des policiers en civil. Si cela peut étonner, il n’y a en réalité pas grand chose d’inhabituel là-dedans. L’infiltration des cortèges de différents mouvements sociaux par des policiers en civil, adoptant le look des black blocs par exemple, est devenue une pratique récurrente dans les manifestations, et particulièrement utilisée depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Une autre vidéo - sur laquelle on peut entendre « C’est la BAC ! » à l’approche de ces hommes cagoulés des CRS - montre d’ailleurs la suite de la scène, révélant une arrestation, qui semble être menée par deux de ces hommes sur le troisième, une fois passés derrière le rempart des forces de l’ordre.

Si cette tactique d’infiltration des cortèges est désormais habituelle et assumée par les forces de l’ordre et le ministère de l’intérieur, c’est sous la justification d’œuvrer ainsi à la sécurité des manifestants eux-mêmes, puisqu’elle permet l’interpellation des « casseurs », violents qui menaceraient la sécurité des manifestants dans leurs propres rangs. Est ainsi assumée la fonction de faciliter les interpellations, dont le nombre est absolument remarquable depuis un an avec des milliers de Gilets jaunes arrêtés depuis le début du mouvement.

En ce qui concerne l’argument de la sécurité en revanche, il y a là de quoi faire sourire. A en juger par le niveau de répression et de violence sur cet Acte 53, et depuis des mois, bien au contraire de ce qui est prétendu, il est évident que la sécurité ne fait en rien partie des priorités ou objectifs des forces de l’ordre mobilisées tous les samedis. Le nombre de blessés, de mutilés, le décès de Zineb Redouane des suites de l’envoi chez elle d’une grenade lacrymogène en marge des manifestations, ou même les désormais banales victimes des gaz lacrymogènes de plus en plus concentrés et nocifs, sont une démonstration criante, pour qui voulait encore croire à la bonne volonté des forces de l’ordre concernant la sécurité des manifestants, du mensonge de celle-ci. Il s’agit bien au contraire d’attiser la violence, de provoquer chez les manifestants les gestes qui permettront de réprimer, bien souvent auprès de manifestants nassés, empêchés d’avancer, sous la pression de la menace des flashballs. Là est ainsi le véritable rôle des policiers en civils, infiltrés samedi parmi les Gilets jaunes, inciter à la violence, à la casse, au chaos, y participer depuis l’intérieur, et ensuite rabattre leur violence sur ceux auxquels ils se sont mêlés où les interpeler.

En civil, se faisant passer pour des manifestants violents, ou en tenue, pas de grande différence, mais une même évidence : voilà qui sont les véritables casseurs, les coupables de violences, ceux qui ne représentent qu’un danger, même lorsqu’ils se cachent, pour les acteurs de la contestation sociale. Les forces de l’ordre, qui s’en sont encore une fois donné à cœur joie dans le passage à tabac et la mutilation et l’humiliationdes Gilets jaunes pour cet acte 53.

 
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