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La Izquierda Diario
21 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Pour le pain et pour les roses !
Contre toutes les violences faites aux femmes : le 23 dans la rue, le 5 décembre on continue ?
Anna Ky

En France, des manifestations auront lieu ce samedi 23 novembre contre les violences faites aux femmes et les raisons de se mobiliser sont nombreuses : féminicides, islamophobie, précarité, violences sociales… Une journée d’action ne suffira pas, le mouvement féministe doit joindre ses forces à la grève du 5 décembre !

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Historiquement, le 25 novembre marque la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette année, comme l’an passé, des manifestations auront lieu dans toute la France le samedi 23 novembre, pour dénoncer les violences de genre.

Alors qu’une nouvelle vague féministe déferle à l’internationale et que les femmes sont au-devant des luttes à échelle mondiale, la France a aussi vu émerger de nombreux débats et prises de position autour des violences de genre. Le gouvernement a tenté d’instrumentaliser la colère légitime en train de s’exprimer contre les féminicides, au travers de son Grenelle contre les violences conjugales, pour finalement justifier des mesures répressives comme l’augmentation des moyens alloués aux forces de police et cibler en premier lieu les quartiers populaires.

Mais les féminicides prennent leurs racines dans tout un système de violences, amplifiées et légitimées par l’État, et c’est l’ensemble de ces violences structurelles qu’il s’agit de dénoncer : derrière les féminicides, il y a le racisme et l’islamophobie d’État, qui stigmatise les femmes voilées ; il y a les violences sociales et la précarité, imposées à grands coups de contre-réformes, à commencer par la réforme des retraites. Il y a également les violences policières, qui ont fait des dizaines de victimes depuis un an, chaque samedi, et qui ont conduit à la mort d’une femme : Zineb Redouane.

Parce que le gouvernement et le patronat sont les principaux responsables de cette violence systémique, dont les femmes sont les premières victimes, le mouvement féministe qui s’exprimera dans la rue le 23 novembre doit s’organiser en toute indépendance de l’État et de ses institutions. Nous devons refuser toute cooptation, toute négociation, et nous prononcer pour un féminisme résolument internationaliste et anti-impérialiste, solidaire avec les femmes qui relèvent la tête dans le monde entier – du Chili à l’Algérie, en passant par le Liban, l’Irak et Haïti. Nous devons nous battre contre l’instrumentalisation de nos luttes à des fins racistes et xénophobes.

La violence la plus endémique est une violence sociale, il s’agit de la précarité, imposée par un système capitaliste et patriarcal brutal. Parmi les personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France, la majorité sont des femmes. Mais ce sont elles également qui sont en première ligne pour combattre la précarité et ce système qui nous exploite et nous opprime. Il y a plus d’un an, ce sont elles les premières qui ont enfilé des Gilets jaunes, qui ont mis en lumière ces conditions de vies intenables, et qui ont combattu avec le plus de détermination les politiques de Macron et se sont affrontées à sa police.

Alors que cette question de la précarité et des violences sociales est de nouveau au cœur de l’actualité, avec le geste tragique d’Anas, jeune étudiant lyonnais qui s’est immolé en dénonçant ses conditions de vie indécentes, le mouvement féministe a un rôle à jouer.

Nous devons faire du 23 novembre une journée de lutte contre toutes les violences faites aux femmes. Mais une journée d’action isolée ne sera pas suffisante. Le mouvement des femmes doit se joindre à l’appel à la grève du 5 décembre, avec ses propres revendications. Car ce n’est qu’au côté du monde du travail, en amplifiant le rapport de force face au gouvernement et aux capitalistes, que nous serons en mesure d’exiger l’abandon de la réforme des retraites, la réquisition des logements vides pour accueillir les femmes victimes de violences et les franges de la population les plus précaires. C’est le seul moyen d’avoir la garantie d’un emploi stable pour toutes et tous et d’un salaire digne, des moyens pour que chaque femme puisse s’émanciper d’un foyer où elle est victime de violences, plutôt que d’investir dans le maintien de l’ordre et les opérations armées, où les soldats français violent et tuent les femmes des pays soumis à l’impérialisme.

Ces revendications ne pourront être arrachées qu’au prix d’une lutte radicale, massive et déterminée. C’est pourquoi les militantes du collectif Du Pain et des Roses et de Révolution Permanente seront dans la rue le 23 novembre… mais le 5 décembre, on continue !

Crédit photo : O Phil des Contrastes

 
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