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La Izquierda Diario
28 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

À l’approche du 5 décembre
Non, Sibeth Ndiaye, la réforme des retraites n’est pas une réforme sociale !
Inès Rossi

Selon Sibeth Ndiaye, la réforme des retraites « est surtout une des réponses aux injustices importantes qui existent dans notre pays » ; à l’approche de la grève du 5, le gouvernement Macron redouble d’efforts pour faire passer sa contre-réforme pour une mesure sociale, mais nous ne sommes pas dupes.

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Mercredi matin, au micro de France Info, la porte-parole du gouvernement a affirmé que la réforme des retraites « est une des réponses à la crise des “gilets jaunes” ». Et d’ajouter : « c’est surtout une des réponses aux injustices importantes qui existent dans notre pays ».

Première nouvelle ! Les Gilets jaunes, que le gouvernement a réprimé à coup de flashballs et de grenades pendant des mois, réclamaient donc une retraite par points ? Et le président Macron est si visionnaire qu’il a inscrit cette réforme dans son programme des années avant le début du mouvement ?

On retrouve par ailleurs les éléments de langage classiques du gouvernement : l’objectif de la réforme serait d’« uniformiser » les régimes de retraites, de contrer les « injustices importantes » du système actuel, de mettre tout le monde sur un pied d’égalité.

Mais il faut bien voir vers quel pied d’égalité on va. La technique est vieille comme le monde : pour faire passer pour « démocratique » et égalitaire ce cœur de la réforme qui pénalise gravement tout le monde, Macron a impérativement besoin de monter certaines catégories de travailleurs les unes contre les autres : le secteur public contre le secteur privé, les vieux contre les jeunes, les travailleurs français contre les migrants…

Parmi les secteurs qui sont dans le collimateur, les cheminots constituent une cible privilégiée, cible d’autant plus essentielle à dénoncer qu’elle pourrait constituer, aux côtés des travailleurs de la RATP, l’un des fers de lance de la bagarre qui s’annonce. Il suffit, pour en être convaincus, de voir l’acharnement que le gouvernement, amplement aidé par les médias, commentateurs et « politologues » de tout poil, a mis à dénoncer le légitime recours au droit de retrait après l’accident de TER survenu dans les Ardennes.

Car voilà : en dénonçant à grands cris la terrible injustice des régimes spéciaux, on évite soigneusement de parler du système par points, dans lequel on sera tous perdants. Sous le prétexte fallacieux d’une réforme pour « l’égalité » et « l’équité », tous les régimes spéciaux et autres seront lissés au minimum, avec une logique qui nivelle par le bas. Une logique qui touchera avant tout celles et ceux dont la carrière a été cassée par des licenciements et le chômage, par l’intérim ou encore les temps partiels imposés aux femmes. Non, il n’y a aucune justice dans ce qui est proposé, mais tout simplement une légalisation de l’injustice pour toutes et tous.

Sibeth Ndiaye renchérit : la réforme serait même bénéfique pour les mères isolées. Encore une fois, c’est absolument faux. Selon l’Institut de la Protection Sociale (IPS), avec la réforme, les femmes vont voir le montant de leur pension baisser, et les mères isolées seront les plus grandes perdantes, surtout à partir de 3 enfants !

« L’assurance vieillesse du parent au foyer, elle, serait remplacée par l’attribution de “points d’activité” attribués seulement sur la période des 0-3 ans de l’enfant alors qu’actuellement elle est attribuée sur une plus longue période qui peut aller jusqu’aux 20 ans de l’enfant pour les familles de trois enfants et plus. Enfin, les droits seraient calculés sur 60 % du SMIC et non plus sur un SMIC complet. » Et c’est Le Figaro qui le dit !

Les Gilets Jaunes dénonçaient les injustices sociales et la précarité, qui vont aller en s’empirant avec la réforme des retraites. Et les chiffres ne trompent pas : 60% de la population soutient la grève du 5 décembre. Le plan comm’ du gouvernement a du mal à prendre… Macron tente de jouer la division et de présenter la mobilisation du 5 comme une grève corporatiste, parce qu’il y joue son quinquennat : à nous d’être nombreux et nombreuses dans la rue le 5 décembre, tous secteurs confondus, pour une véritable lutte, non pas partielle contre cette réforme, mais offensive, pour faire tomber Macron et son monde.

 
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