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La Izquierda Diario
2 de décembre de 2019 Twitter Faceboock

Contre la précarité !
5 décembre : pour un cortège de jeunesse contre la réforme des retraites, Macron et son monde
Ariane Anemoyannis

Des grèves mondiales du climat aux marches contre les violences faites aux femmes en passant par les rassemblements contre la précarité étudiante, la jeunesse n’a cessé de montrer son aspiration à un avenir digne, à une vie qui mérite d’être vécue. Ce jeudi, c’est l’occasion pour les milliers de jeunes qui ont marché ces derniers mois, de remettre ça dans la rue aux cotés des travailleurs, pour pouvoir jouer un rôle dans ce mouvement inédit.

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Crédits photos : DAVID ADEMAS / AFP

S’il y a une chose dont les deux camps sont conscients, c’est que le 5 décembre sera une journée historique. Pour des milliers de travailleurs qui préparent la grève depuis des semaines, qui ont imposé leur calendrier aux directions syndicales, en ouvrant la voie à un mouvement de grève dur qu’il s’agira de massifier, la journée de jeudi va être une journée historique. Du côté du gouvernement, branlebas de combat. Vendredi puis de nouveau dimanche, le gouvernement s’est réuni pour se préparer au « cyclone », avec la peur que « les syndicats ne soient pas sassez forts pour tenir le truc », en référence au mouvement de grève interprofessionnel et reconductible qui va débuter ce jeudi.

Une donnée qui fait trembler l’Elysée, et qui participe à dire aux proches du gouvernement qu’« il y a une radicalisation de la société française évidente. Une “jaunisation” », après plus d’un an de mouvement des Gilets Jaunes. Dans ce contexte, un mouvement de jeunesse réveillé par l’immolation d’Anas qui venait imposer la question de la précarité étudiante dans l’opinion public, ne pourrait que participer à cette radicalisation, dynamisant les cortèges, en jonction avec le mouvement ouvrier et les Gilets jaunes à l’avant-garde de la mobilisation.

Et s’il ne s’est pas confirmé de dynamique à la massification du mouvement étudiant à la veille du 5 décembre, rien n’est encore joué. Le mal-être profond de la jeunesse liée à sa précarité, l’incertitude de l’avenir et les contradictions croissantes du système néolibéral, rendent cette dernière extrêmement explosive. C’est une potentialité que les noyaux militants qui se sont formés sur les facs doivent parvenir à exploiter pour élargir le mouvement, avec un programme pour en finir avec la précarité étudiante, ouvrir la fac aux enfants de travailleurs et de Gilets Jaunes, et se lier avec la grève reconductible du 5 décembre contre la réforme des retraites.

Si pour un ministre, l’épisode de la grille enfoncée au ministère de l’enseignement supérieur témoigne d’ « une vraie radicalisation » qu’il s’agit de contenir pour éviter qu’elle ne s’exprime dans la rue aux côtés des salariés de la SNCF, de la RATP, des profs, des hospitaliers, la jeunesse n’a pas encore démontré sa force de frappe. Pourtant, celle-ci a tout à gagner dans ce mouvement, tant ce dernier est en train d’agréger l’ensemble des secteurs clés de la production et des services.

Mais surtout, face à toutes les stratégies de contention qui vont être mises en place par le gouvernement, la jeunesse peut jouer un rôle d’envergure. Tandis que l’Elysée est en train de se concerter une dernière fois avec les directions syndicales pour voir jusqu’aux derniers détails, comment éviter les débordements, les jeunes peuvent être ceux qui soutiennent et poussent le mouvement ouvrier à ne faire aucun compromis avec la bureaucratie syndicale comme en mai 68.

Toutes les colères de la jeunesse, qui se sont exprimées dans les grèves mondiales du climat, qui ont été criées à la marche contre les violences faites aux femmes le 23 novembre, qui ont été scandées devant les Crous de plusieurs villes après l’immolation d’Anas, doivent se retrouver dans la rue ensemble, là où elles ont une chance de trouver de l’écho auprès des travailleurs qui sont prêts à bloquer tout le pays, des gilets jaunes qui sont prêts à bloquer tous les ronds-points.

Le 5 est le début de quelque chose, et la jeunesse doit en être. Elle doit être visible et apparaître dans les rues aux côtés des travailleurs en grève, en liant la bataille contre les retraites et le gouvernement avec ses propres revendications contre la précarité étudiante et pour l’ouverture de l’université à toutes et tous. En manquant le rendez-vous, elle risque de passer à coté de l’opportunité historique pour toutes ces nouvelles générations de jeunes qui n’ont pas vécu le CPE, de connaitre leur première victoire face au gouvernement et au néolibéralisme. Mais elle doit aussi en être pour se lier à tous ceux qui montrent qu’il est possible de gagner, pour les soutenir dans la bataille contre ceux qui, à l’Elysée, à Matignon, et au Medef, sont en train de tout miser par peur de tout perdre.

 
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