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La Izquierda Diario
12 de décembre de 2019 Twitter Faceboock

Tous ensemble
Paris : un cortège des plus déterminés contre la réforme des retraites
Inès Rossi

La manifestation parisienne, avec les grévistes de la RATP et de la SNCF en tête, a réuni des milliers de personnes aujourd’hui à Paris. Une journée marquée par une combativité et une détermination redoublées, malgré la répression croissante subie par les grévistes.

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Une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites a réuni, en ce pluvieux jeudi 12 septembre, plusieurs milliers de personnes dans les rues parisiennes. Un chiffre moins important que les manifestations précédentes, mais une mobilisation impressionnante pour une manifestation locale, appelée la veille pour le lendemain, et dont le trajet a été modifié à la décidé minute.

Force est de constater que le discours d’Édouard Philippe n’a en rien entamé la détermination des grévistes. Au-delà de ses aspects de coup de Com’ et de petites pseudo-concessions, le message du Premier Ministre est clair : le gouvernement n’entend rien céder sur l’essentiel et est prêt à une lutte dure et de longue haleine s’il le faut. Ça tombe bien : les grévistes aussi !

La journée de mobilisation a commencé bien avant le départ de la manifestation ; comme tous les jours depuis le début de la grève, avant l’aube, de nombreux travailleurs de la RATP tenaient des piquets de grève et bloquaient leurs dépôts de bus, avec le soutien de nombreux étudiants et profs en grève.

Ces grévistes ont fait face à un saut dans la répression policière, comme au dépôt de Malakoff, où un gréviste a dû être emmené aux urgences après une chute causée par un coup au mollet par un policier, et à Pavillons-sous-Bois, où un gréviste a eu la côte fêlée par un coup de tonfa.

Avant de se retrouver à Nation, plusieurs secteurs de la RATP et des cheminots, accompagnés d’un groupe d’étudiants venus les soutenir, sont partis spontanément en manif, jusqu’à Bercy, où ils ont envahi le siège de la RATP, dans une ambiance festive et combative.

La journée a aussi commencé sous le signe de la lutte contre le gouvernement du côté des chercheurs, venus interpeller la ministre de l’Éducation Supérieure et de la Recherche. Accompagné d’un groupe d’étudiants de Paris 7, le collectif Facs et Labos en lutte a pris à parti la ministre, venue prendre la parole à la Station F, un campus de startups, pour lui demander des comptes sur sa politique de privatisation et de destruction de la recherche et de l’enseignement public. “La recherche appartient à toutes et tous ! Elle sert le bien commun, pas les entreprises capitalistes ! De la loi LRU à Parcoursup, c’est partout la même idéologie de la compétition entre étudiants, entre universités, entre laboratoires, entre chercheuses et chercheurs !” La ministre a quitté la salle sans leur répondre...

Au départ de la manif, un cortège commun de grévistes de la RATP et de la SNCF s’est formé, un signe d’union et de convergence fort, qu’appellaient de leurs vœux les travailleurs de la deuxième rencontre Interpro de l’Île-de-France la veille au soir. Ils étaient suivis par un petit cortège étudiant.

Autre élément notable pendant la manifestation : elle était composée d’un grand nombre de cortèges qui défilaient avec leurs propres banderoles, leurs propres mots d’ordres, notamment des dépôts de bus RATP. Cela dénote le fait que les gens prennent des initiatives et s’organise de plus en plus entre collègues, sur leurs lieux de travail ou d’étude, sans distinctions syndicales, en s’unissant à la base, ce que l’on ne peut qu’encourager. Pour vaincre, la grève doit appartenir aux grévistes.

Dans la droite lignée des actions du matin, on retrouvait la même ambiance combative dans la manifestation, où on a bien sûr pu croiser des grévistes de la SNCF, de la RATP, de l’Éducation Nationale, mais également des travailleurs de l’art, des intérimaires, etc.

En somme, on garde de cette manif un avant-goût du 17, avec une atmosphère ultra-combative et une détermination à toute épreuve, pour le retrait pur et simple de la réforme des retraites.

Cette détermination doit absolument s’étendre, la lutte doit encore franchir un palier, elle doit se radicaliser et paralyser l’ensemble de l’économie. Le noyau et la pointe avancée de la contestation chez les cheminots, des travailleurs et travailleuses de la RATP, chez les profs, présent à la manif de jeudi, doit se renforcer et être rejoint par les bataillons du privé.

Le gouvernement a voulu éteindre le mouvement avec les déclarations d’Édouard Philippe : c’est raté, il a même réussi à étendre le front qui s’oppose actuellement à lui, puisque la CFDT appelle à se joindre au mouvement le 17. Une opposition qui pour vaincre devra cependant se déprendre de tout contrôle des directions syndicales qui continuent toujours de mener la danse, faute d’une auto-organisation et d’une coordination à la hauteur de la situation, qui permette d’assurer que le mouvement appartienne aux grévistes même lorsque certains syndicats décideront d’en sortir ou de le diviser.

Crédits photo : O’Phil des Contrastes

 
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