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La Izquierda Diario
25 de décembre de 2019 Twitter Faceboock

Chili, Bolivie et France.
Réseau international de Révolution Permanente : en première ligne de la lutte des classes

Le réseau international La Izquierda Diario et les groupes de la Fraction Trotskyste de la Quatrième Internationale (FT-QI) qui l’animent, dont fait partie Révolution Permanente, ont été à l’avant-garde des processus actuels de la lutte des classes. C’est dans ce cadre qu’ont eu lieu la persécution de notre camarade du PTR chilien Dauno Tótoro et la détention arbitraire du correspondant du réseau en Bolivie, Carlos Cornejo. En France, l’impulsion de coordinations, à un stade encore initial, entre les secteurs de grévistes, est également un signe de cette importante intervention de la FT-QI.

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Article initialement publié sur LaIzquierdaDiario.com le 19 décembre. Traduction en français par Max Demian.
Le monde est ébranlé par différents processus de lutte de classes qui vont de la confrontation avec des mesures anti-populaires, comme en France avec la réforme des retraites, à la remise en cause d’années d’héritage néolibéral, comme au Chili, en passant par la résistance à la droite putschiste en Bolivie, pour n’en citer que quelques-uns. Dans tous ces événements, le réseau international La Izquierda Diario (LID) et les groupes de la Fraction Trotskyste de la Quatrième Internationale (FT-QI) qui l’animent ont joué un rôle de premier plan.
 
Il y a une semaine, mardi après-midi, notre camarade Carlos Cornejo, correspondant pour l’Argentine et le Brésil de La Izquierda Diario en Bolivie, et Leonel Jurado, un artiste plasticien, ont été libérés alors qu’ils avaient été arrêtés lundi à El Alto. Carlos et Leonel ont été inculpés pour crime de sédition, c’est-à-dire pour avoir peint des affiches en solidarité avec les victimes du massacre de Senkata.

 
Depuis cette arrestation absolument arbitraire de la police lundi dernier, le pouvoir a tenté, sans succès, de trouver des preuves pour justifier la prétendue sédition. Cette accusation sans fondement visait à donner une leçon en persécutant et en emprisonnant quiconque soutient la population de Senkata. Quelques jours auparavant, Cornejo, avec des militants d’El Alto et avec le soutien d’organisations comme la Ligue ouvrière révolutionnaire (LOR-CI) de Bolivie, qui fait partie de la FT-QI, avait organisé avec succès une fête à Senkata pour collecter de l’argent et de la nourriture pour les proches du massacre qui a eu lieu dans cette ville d’El Alto quand elle a résisté à la tentative de la droite d’installer le coup d’État, tentative menée avec la complicité des parlementaires du MAS. Des semaines auparavant, ils avaient participé, en dénonçant cette situation, au cabildo [ndlr , assemblées populaires de citoyens] massif qui s’est tenu à Senkata la veille de leur marche, avec les cercueils des assassinés, jusqu’à La Paz. Leur activité s’est poursuivie durant ce mois pour renforcer les liens avec cette ville et ses habitants qui s’est avérée stratégique, en raison de sa capacité à perturber la capitale du pays, dans la lutte contre le coup d’Etat.
C’est pourquoi la justice putschiste a voulu emprisonner Cornejo et d’autres jeunes qui se sont montrés solidaires du peuple de Senkata et qui, avec plus de force qu’auparavant, ont organisé un nouvel événement jeudi dernier, un mois après le massacre. L’arrestation de Carlos et Leonel fait partie d’une politique systématique de la part du gouvernement putschiste pour persécuter et criminaliser les opposants et ceux qui ont le plus résolument fait face au coup d’Etat, comme les habitants de Senkata.
 
L’affaire était si scandaleuse que des organisations de défense des droits de l’homme en Bolivie et en Argentine, ainsi que le président déchu Evo Morales, ont réclamé sa liberté, qui a fini par prendre effet mardi après-midi. L’énorme solidarité et le front uni pour la défense des camarades contre le coup d’Etat, organisé en quelques heures, et qui incluait les parents des victimes de Senkata, a été décisif pour obtenir leur libération et est une reconnaissance du rôle qu’ils ont joué dans la situation actuelle du pays.

 
De la même manière, La Izquierda Diario a joué un rôle important pour essayer de briser le black-out médiatique depuis le coup d’Etat, en montrant la résistance et les cabildos, avec des diffusions qui ont atteint plus d’un million de vues.
Quant au Chili, après plus de 50 jours de mobilisation, La Izquierda Diario Chile est devenue une référence pour les secteurs en lutte et qui continuent à se mobiliser contre les politiques néolibérales et pour la chute du gouvernement de Piñera, atteignant 4 millions de visites en moins de deux mois.

Nos camarades du Parti révolutionnaire des travailleurs (PRT) sont intervenus activement depuis Santiago, Antofagasta, Valparaiso, Arica, Temuco, Puerto Montt, Rancagua et d’autres grandes villes du pays. Dans le cas d’Antofagasta, ils font partie du Comité d’urgence et de secours qui organise les travailleurs, les étudiants et les habitants de la région, où ils discutent de manière démocratique de la façon d’organiser la lutte. Depuis les pages de La Izquierda Diario de Chile, ils font face à la répression et mènent une agitation politique. Ils luttent pour une Assemblée constituante véritablement libre et souveraine sur les ruines du régime et exigent la démission de Piñera.

A cause de ces revendications, Dauno Tótoro, leader du PTR et candidat à Santiago aux élections municipales de 2017, est accusé par le gouvernement, en vertu de la loi sur la sécurité de l’État, d’ « incitation à la subversion ». Piñera cherche à symboliser dans la persécution politique de Dauno celle des milliers de jeunes et de travailleurs qui luttent pour cette même perspective, qui subissent une répression féroce et sont également persécutés par l’État.
Comme pour les camarades de Bolivie, la solidarité avec Dauno Tótoro ne s’est pas faite attendre : quelques heures après avoir pris connaissance du dépôt de la plainte, des dizaines d’intellectuels, d’artistes, de députés et de personnalités se sont prononcés contre l’accusation du gouvernement et en faveur de Dauno. Une campagne qui s’est étendue et popularisée dans les jours suivants parmi les jeunes et les travailleurs qui, comme Dauno, ont crié au cours des deux derniers mois « A bas Piñera ».

Pendant ce temps, en France, deux semaines [ndlr : l’article a été publié en langue originale le 19 décembre] se sont écoulées depuis une grève générale des cheminots (SNCF), du métro et des bus (RATP), à laquelle se sont joints les travailleurs de l’éducation et les étudiants, et trois mobilisations de masse avec plus de 1,5 million de personnes dans les rues du pays.
Le journal Révolution Permanente - qui fait partie du Réseau International de LID (La Izquierda Diario) -, qui était déjà devenu en 2018 une référence autour du mouvement des Gilets jaunes, joue à nouveau un rôle important dans le mouvement actuel.

Révolution Permanente s’inscrit dans une intervention active dans le processus de la grève, des mobilisations et de l’organisation qui se déroule en France, avec la lutte contre la réforme des retraites du gouvernement qui a son épicentre dans la région parisienne. Un début de coordination entre les secteurs en lutte pour surmonter les barrières imposées par les bureaucraties syndicales a été mis en place. Les militants du Courant Communiste Révolutionnaire, la tendance révolutionnaire du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), qui animent le journal Révolution Permanente, sont en première ligne de l’organisation et de la lutte pour mettre sur pied des coordinations interprofessionnelles. Ces coordinations, comme celle, encore initiale, qui se développe à Paris avec les cheminots, les travailleurs du métro, les travailleurs des bus, les enseignants, les étudiants et les Gilets jaunes, discutent démocratiquement de la façon d’organiser la lutte, la grève et la résistance à la réforme de Macron.
Depuis Révolution Permanente, nous maintenons une couverture directe avec des correspondants à Paris, Bordeaux, Toulouse et d’autres villes de France, en plus des informations quotidiennes et analyses sur ces processus de lutte, pour le Réseau International de la Izquierda Diario.

Dans ces luttes de la classe ouvrière française, Anasse Kazib, cheminot, membre du CCR, a été l’une des principales figures de la grève, et a notamment polémiqué avec le secrétaire d’Etat chargé des transports dans Balance Ton Post ! en mettant en évidence l’hypocrisie du gouvernement.

Notre projet d’un Réseau International de journaux où les processus les plus vivants de la lutte de classe peuvent être exprimés, ainsi que la lutte politique pour une perspective révolutionnaire, en débattant avec les courants politiques et les organisations de gauche qui font aussi partie de ces processus, fait partie de notre lutte internationaliste, une lutte pour construire des partis révolutionnaires dans chaque pays. Le réseau compte actuellement 12 éditions nationales et 8 langues (espagnol, catalan, portugais, allemand, anglais, français, italien et une section en turc).
Une organisation révolutionnaire internationale ne peut émerger qu’à la chaleur de l’intervention dans les luttes mêmes que ce nouveau cycle de lutte de classe commence à mettre à l’ordre du jour. C’est ce que nous cherchons à faire au sein de la FT-QI -l’organisation internationale à laquelle appartient le CCR en France -, depuis 14 pays où nous intervenons, ainsi que du Réseau International La Izquierda Diario.

 
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