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La Izquierda Diario
6 de janvier de 2020 Twitter Faceboock

Les directions syndicales ne doivent pas y aller !
Le projet de loi déjà écrit : Le gouvernement montre qu’il n’y a rien à négocier !
Damien Bernard

A quelques heures du bal des concertations au ministère du travail, Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement, vient tout juste d’annoncer que le projet de loi est déjà rédigé… Les dés seraient donc déjà jetés ! S’ils comptaient négocier la régression sociale, le texte déjà écrit montre qu’il n’y a même pas des miettes à négocier ! Les directions syndicales doivent quitter toute négociation !

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« Un texte est parti au Conseil d’Etat », a indiqué Marc Fesneau au journal Le Parisien, à propos du projet de loi de la réforme du système des retraites. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement a insisté sur le fait que le travail parlementaire va permettre « d’amender, corriger, apporter des compléments » et « de l’étoffer ». « Les députés auront le dernier mot », a-t-il ajouté. Selon les informations du Parisien, ce texte, connu seulement de quelques membres du gouvernement, a été envoyé au Conseil d’Etat en fin de semaine dernière. Le projet de loi serait « rédigé à 95 % » selon « une source de l’exécutif. »

En somme, depuis la fin de la semaine dernière, le projet de texte serait déjà bouclé. Les négociations qu’ouvre le gouvernement et Muriel Pénicaud, ministre du travail, ne permettraient pas de modifier le texte. Ce n’est pas n’importe quel ministre qui l’affirme mais bien le ministre des Relations avec le Parlement. Voilà un signe que ces « négociations » ne servent même pas à négocier des miettes mais sont une véritable comédie, pour ne pas dire une farce. Tout est déjà écrit par avance.

Si ce n’est pas forcément une surprise - il n’y a rien à négocier avec ce gouvernement - c’est cependant un signal des plus clairs aux directions "réformistes" qui cherchaient à préparer un compromis avec le gouvernement, un « compromis rapide » que Macron avait appelé de ses vœux.

Cependant, il semble que certaines des directions "réformistes" étaient quasiment au courant. C’est ce qu’explique Le Parisien : « l’étonnement est à moitié feint à la CFTC ». Un responsable affirme : « on se doutait que le texte était déjà rédigé ». Selon le journal, la direction de la CFDT et de l’UNSA n’étaient pas joignables.

À la CFE-CGC, c’est plutôt « surprise » et « exaspération », explique le journal. « S’ils espèrent, avec cette annonce, passer le message aux gens qu’il ne sert plus à rien de manifester, ils se trompent. Cela ne changera rien à notre détermination contre un projet qui n’est même pas financé et va avoir pour conséquence à terme la baisse des pensions ! », affirme Pierre Roger, un responsable du syndicat des cadres.

FO envoie son secrétaire général, la CGT enverrait un second couteau

Dans les rangs de FO, on s’est tout de même étonné. Étaient-ils au courant ? a questionné le Parisien : « Non ! » aurait répondu Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière. Mais il se rendra tout de même aux négociations, comme il l’explique : « Le numéro un de FO […] va d’ailleurs, demander solennellement à Muriel Pénicaud, lors de la réunion au ministère, de suspendre le processus d’examen du projet de loi ». Même dans ces conditions, le secrétaire de FO s’y rendra ! La base doit le dénoncer !

En ce qui concerne Philippe Martinez qui doutait encore de sa venue, ce dimanche soir sur LCI, il semble qu’il ne sera pas présent, mais enverra un représentant. Là, encore, il n’y même pas de représentant à envoyer ! Non seulement, on ne peut négocier « le retrait », mais encore moins lorsque le texte est déjà écrit !

Le gouvernement serait déjà en train de déminer la question. En conclusion de son article, le journal précise qu’une source gouvernementale affirme que l’envoi du texte en Conseil d’Etat ne « signifie en aucun cas que les négociations qui s’ouvrent ne serviraient à rien ». Il affirme que « le texte n’est pas figé », il pourrait rester au gouvernement la possibilité de faire « une lettre rectificative » pour modifier le projet de loi avant son examen.

Quoiqu’il en soit, il est évident qu’il n’y a rien à négocier avec ce gouvernement. Ce projet de loi, comme l’affirme même de nombreux économistes, ou encore son meilleur défenseur, Francois Fillon, est un projet qui vise à baisser le niveau des pensions. Non, la régression sociale ne se négocie pas ! Le retrait de la réforme ne se négocie pas non plus ! Les directions syndicales doivent quitter sur le champ la table des négociations !

 
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