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La Izquierda Diario
13 de janvier de 2020 Twitter Faceboock

Municipales
Au RN, les élections passent avant tout ! On essaye de piocher à droite
Lorélia Fréjo

Pendant que les travailleurs font grève contre la réforme des retraites, et que l’heure est à la destruction de tous nos acquis sociaux, Marine Le Pen lance sa campagne pour les municipales autour de ses éternels fantasmes : « immigration, laïcité, identité, sécurité ».

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Crédits photo : CHAMUSSY/SIPA

Alors que la grève contre la réforme des retraites dure depuis 40 jours et que le gouvernement est sourd à la colère qui s’est exprimée dans les rues jeudi et samedi dernier, le RN prépare tranquillement sa campagne. Bien malheureuse de ne pas avoir réussi à capitaliser chez les grévistes, Marine Le Pen a décidé de tout jouer sur les municipales autour d’un discours visant à rouvrir une séquence xénophobe. Ses candidats se sont donc retrouvés à la convention du Rassemblement national à Paris pour préparer leur futur duel contre Macron.

Un faux soutien à la grève

Marine le Pen, qui appelait à une trêve de Noël au même titre que les figures de la majorité, répétant que « même pendant la guerre, on faisait la trêve de Noël » et qu’il fallait penser aux commerçants, a tout de même tenté de faire croire qu’elle soutenait la grève depuis le début. Ses militants refusaient cependant de défiler sous prétexte de ne pas vouloir le faire aux côtés de leurs adversaires politiques de gauche, et ne se sont jamais rendus à une seule action des grévistes ou sur un seul piquet.

Une position loin d’être étonnante puisque le RN, faute de se faire une place sur le terrain dans les manifestations contre la réforme des retraites, préfère agiter les spectres de la haine et du racisme.

En effet, cette grève où est dénoncé le rôle de la police comme briseuse de grève, évince les thèmes chers à Marine Le Pen comme ceux de « l’immigration » « l’identité » ou la « sécurité ».

De fait, derrière ses faux semblants, le Rassemblement National ne peut soutenir un mouvement de grève, qui réhabilite par la lutte la possibilité pour les travailleurs de décider par eux-mêmes, sur le feu de la lutte de classe et des méthodes du mouvement ouvrier organisé.

Sa seule volonté est de tenter de ressortir victorieux des futures élections et comme ce ne sont pas les grévistes qui se sont politisés à vitesse grand V dans une lutte des plus déterminés, qui lui donneront leur soutien, eux qui ont délogé la Cocarde étudiante de la fac de Nanterre, dénoncent la répression policière et sont pour partie issus de quartiers populaires, le RN a décidé de prendre les devants pour tenter d’ouvrir une nouvelle séquence, celle électorale, pariant évidemment sur la défaite du mouvement.

Chasser sur le terrain de Macron : LR

La volonté du RN est claire, faire mieux qu’en 2014, avec 11 communes gagnés et ressortir victorieux de ces élections municipales 2020. Le parti appelle donc toute la droite à se joindre avec lui à un combat contre Macron, autour notamment de la figure de Sébastien Pacull, ancien Républicain, qui appelle à la droite à faire « exploser le plafond de verre » et à « empêcher la réélection d’Emmanuel Macron en 2022 ». Un appel du pied à droite qui permet aussi au parti lepéniste de se faire passer pour la seule opposition possible à Macron, en misant sur l’effritement des soutiens conservateurs et libéraux de Macron.

Pourtant, sur les questions d’immigration, et malgré la volonté de Marine le Pen et de ses compagnons, de droitiser au maximum leur discours, la frontière est fine avec la majorité. On se souvient de l’offensive islamophobe qu’ils avaient menés de consort au début de l’année et qui avait notamment pour but d’invisibiliser la préparation de la grève.

Ce que prépare aujourd’hui le camps Le Pen n’est pas bien différent, ils reprennent leur rhétorique sur «  la tolérance zéro pour les incivilités et les actes de délinquance, la lutte contre le communautarisme, la laïcité, le refus absolu de l’implantation des migrants » (MLP).

Lors de cette convention, les maires RN se sont félicités de la « gestion RN » des villes gagnées en 2014. Villes où « aucune voiture n’a été brûlée » selon Marine Le Pen mais surtout, comme à Hayange, où un Secours Populaire a failli être expulsé pour être trop « pro-migrant ». Cette année encore, les candidats n’ont pas chômé pour dire des absurdités racistes, comme Laurent Jacobelli qui explique : « nous refuserons toujours de voir le fichu provençal remplacé par le voile islamique ».

Des discours qui ne visent donc qu’à diviser ceux qui sont pourtant la majorité : les travailleurs, les plus précaires, ceux qui produisent tout et font tourner la société. Marine Le Pen essaye de parier sur la défaite du mouvement contre la réforme des retraites et cherche à ouvrir dorénavant la séquence des municipales, en ancrant ses thèmes favoris, racistes et islamophobes, qui ne servent qu’à diviser notre classe qui s’unit actuellement dans la lutte.

 
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