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La Izquierda Diario
18 de janvier de 2020 Twitter Faceboock

Action à la CFDT. Pour Berger, la « violence », c’est quand la colère de la base s’exprime
Georges Camac

Pour l’heure, les images filmées lors de l’action au siège de la CFDT ne montrent aucune image de violence. Mais si Laurent Berger a choisi d’utiliser le terme, c’est surtout qu’il craint le message de la base en colère qui s’est exprimé ce vendredi.

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Suite à l’action d’envahissement de la CFDT, Laurent Berger s’est fendu d’un tweet dénonçant une supposée « agression » verbale et physique. Pourtant, à ce jour, la centrale syndicale n’a pas pu fournir de preuves de ses accusations, et les images filmées sur place montrent au contraire une action pacifique qui s’est déroulée dans la bonne humeur.

En lieu et place de la violence, c’est surtout la colère de la base qui fait grève depuis 45 jours en exprimant le mot d’ordre clair du retrait de la loi qui s’est exprimée contre la direction de la CFDT. Une colère légitime et compréhensible quand Laurent Berger a choisi trahir les grévistes et de négocier la régression sociale. Autrement dit de mettre le poids de son appareil en jeu pour participer à l’opération du gouvernement, sans jamais n’avoir eu aucun mandat des salariés grévistes en ce sens. Une colère qui s’exprime jusque dans les rangs des militants de la CFDT avec un florilège de critiques qui s’expriment sur les réseaux sociaux avec de plus en plus d’adhérents qui annoncent leur volonté de quitter l’organisation. Les grévistes à l’origine de l’action ont d’ailleurs tenu à préciser clairement qu’il ne s’agissait pas d’une action contre les militants de la CFDT mais contre la politique de sa direction.

D’autre part, on peut s’étonner de l’indignation à géométrie variable du secrétaire général de la CFDT. Celui-ci n’a jamais eu aucun mot pour dénoncer la violence subie par les grévistes de la part des forces de répression, sur les piquets de grève ou en manifestation. On n’aura pas vu Laurent Berger dénoncer les « violences » quand Irène, délégué UNSA-RATP, s’est faite ouvrir le crane à coups de matraque.

En réalité, l’indignation de Laurent Berger n’est pas sans lien avec le message politique envoyé ce vendredi. L’action organisée au siège de la CFDT a été lancé par la « coordination RATP-SNCF » qui organise à la base des grévistes de multiples assemblées générales. Ce cadre avait pour vocation à sa création de ne pas laisser les directions syndicales négocier dans le dos des grévistes, comme le fait Laurent Berger dans le dos du mouvement. Elle a joué un rôle fondamental pour rythmer le conflit durant les vacances scolaires en région parisienne et éviter la trêve appelée de ses vœux par le secrétaire national de la CFDT. Une attitude qui a énervé de nombreux grévistes alors qu’ils perdaient des jours de salaire et sacrifier leur repos pour faire gagner la mobilisation.

C’est cette colère à la base, et l’organisation démocratique des grévistes qui fait si peur à Laurent Berger et qu’il a choisi d’appeler une « agression » en dépit des images tournées sur place.

Crédit photo : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

 
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