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27 de janvier de 2020 Twitter Faceboock

Enseignement supérieur
LPPR : laisser l’enseignement supérieur et la recherche aux mains des investisseurs privés

La loi pluriannuelle de programmation de la recherche est prévue pour février 2020, va venir précariser d’avantage l’enseignement et la recherche. Dans un contexte où la recherche et l’enseignement sont déjà dans un état critique avec des suppressions de postes massives et l’invasion des structures par des entreprises privées, la loi LPPR vient accélérer cette précarisation.

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Crédit photo : O Phil des Contrastes

La concurrence et la concentration des moyens sont au centre des deux rapports qui présentent la réforme. Cela passe par plusieurs choses : la mise en place de l’évaluation des chercheurs et labos, pour les mettre en concurrence et instaurer une concurrence entre les différentes structures. Il s’agit également de développer les CDI de projet, pour que les financements se fassent par projet. En conséquence, les chercheurs sont rattachés à des projets et non plus à des laboratoires, ce qui précarise d’avantage leurs situation. Il s’agit par ce biais de faire des économies sur les primes de précarité. Ces « CDI de projet » inscrivent dans le marbre la précarité dans la recherche, puisque ce contrat peut s’arrêter à tout moment. Avec les CDI de projet, s’accompagne également la réduction de l’ouverture de nouveaux postes pour les jeunes arrivant dans le monde la recherche. Au total, il s’agirait de 150 chaires d’excellence par an, pour toutes les disciplines. Avec la modulation de service qui permet de rajouter des heures non rémunérées, il s’agit de précariser les enseignants et renforcer la concurrence entre chercheurs.

Les effets sur les universités sont indirects mais tout aussi réels, l’écart va continuer à se creuser entre les facs d’élite et les facs poubelles. Dans les facultés d’excellence, il y aura des moyens pour la recherche et l’enseignement, et les autres facultés seront abandonnées sur le bas-côté. Avec l’augmentation des frais d’inscription tous les ans, la précarisation croissante des conditions d’études, la perspective de devenir enseignant chercheur sera encore plus réservée à quelques privilégiés. Comme l’a même dit le PDG du CNRS, Antoine Petit, il s’agit d’une loi « inégalitaire » et « darwinienne ».

Cette réforme s’inscrit dans le constat d’un niveau du financement public et privé de la recherche très bas. La France n’est plus compétitive, il s’agit alors de modeler la recherche en fonction des besoins du privé. Cette loi vient agrandir la compétitivité entre les chercheurs et les laboratoires, en permettant l’endettement des labos, en octroyant des primes spéciales. La remise en question du statut de titulaire, qui sera une perspective quasi impossible à atteindre pour les nouveaux arrivants, renforce la pression managériale pour les titulaires actuels et surtout, la subordination des précaires aux chefs de projet.

Si la mobilisation contre ce projet semble prendre de l’ampleur dans les labos et structures, il s’agit de la généraliser, pour que les enseignants-chercheurs rentrent complétement dans la bataille actuelle contre la réforme des retraites, aux côtés des secteurs déjà en lutte, contre le projet libéral de Macron.

 
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