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La Izquierda Diario
31 de janvier de 2020 Twitter Faceboock

Brexit : fin de la saga ou l’approfondissement d’une crise ?
Blas Giunta

Ce vendredi 31 janvier à minuit le divorce entre le Royaume Uni et l’Union Européenne a eu lieu, après plusieurs rocambolesques allez-retours et au moins trois gouvernements conservateurs, le fameux Brexit sera mis en place. Mais plusieurs zones d’ombre restent à éclaircir et au lieu de retrouver la fin d’une crise qui dure depuis déjà quatre ans, la possibilité d’un approfondissement de la crise politique reste ouverte.

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Crédit photo : Sadek Basnacki

Cela fait déjà quatre ans déjà que la crise politique ouverte par la manœuvre de l’ancien premier ministre britannique David Cameron est devenue le cauchemar des conservateurs en plongeant le pays dans une crise politique sans précédents, une manœuvre mal réussie suite à ses promesses électorales, car l’objectif du premier ministre britannique était de se renforcer en démontrant que le « remain » était largement le choix des britanniques.

Cette manœuvre aura coûtée la démission du premier ministre et la désignation de Theresa May en tant que cheffe du parti conservateur, et par la même le poste de première ministre, la deuxième femme dans l’histoire après Margaret Tacher. Après un mandat parsemé d’embuches et plusieurs tentatives de négociations avec Bruxelles mais aussi en interne du parlement Britannique, la saga du Brexit a réussi à en finir aussi avec Theresa May.

Ce fut ainsi le tour de Boris Johnson, avec un début de fronde chez les « tories » et après un premier revers lors des élections élections partielles, qui avait réduit sa majorité parlementaire à seulement une seule voix, il a réussi à tenir le cap en appelant à une nouvelle élection parlementaire qui lui a redonné une ample majorité et à réussi dans un même temps à se débarrasser de la fronde interne qui risquait de lui jouer contre la stratégie prôné par Bojo.

Plusieurs zones d’ombres

En effet, plusieurs zones d’ombres se dégagent dans un futur incertain. Notamment par rapport au tourisme et les taux d’échange qui risquent de varier en dépendant de la conjoncture économique, mais aussi l’application d’un visa pour ceux et celles qui vont voyager vers la Grande Bretagne. Les communications téléphoniques sont aussi un point d’ombre qui pour l’instant n’est pas résolu.

Un point important concerne la politique agraire, car l’UE arrêterait de fournir des aides aux producteurs, les exportations de viande fruits et légumes seront également impactés, avec la sortie de l’UE et des barrières douanières qui provoqueront peut être une montée des prix des aliments de première nécessité.

Sur le plan industriel le Royaume Uni reste incertain, si bien l’accord conclue avec les vingt-sept reste quand même favorable aux industriels britanniques, la main outre-Atlantique tendu par Donald Trump très favorable au brexit génère des zones d’ombres, notamment par rapport aux prix du transport (l’atlantique ce n’est pas la manche), en prenant compte aussi des variations dans le prix du brut qui influence au final le coût du transport, et par ce biais là, le prix sur le marché.

Une crise politique qui risque de s’approfondir

Même si un accord a été trouvé par rapport au brexit avec l’Union Européenne, le sort des régions avec des velléités indépendantistes, comme l’Écosse pose déjà un problème à l’avenir. La possibilité d’un nouveau referendum sur l’indépendance de l’écosse a été déjà mise à l’écart par Boris Johnson, mais une majorité d’écossais reste quand même opposé à une sortie de l’union européenne, de même que le premier ministre du parlement écossais Nicola Sturgeon qui reste partisan d’un nouveau referendum par rapport à l’indépendance de l’écosse.

La province d’Irlande du nord c’est un autre cas qui risque de donner des maux de tête à l’exécutif, car le point le plus divergeant entre l’accord qui a été promu par Theresa May et celui de Boris Johnson est notamment que l’Irlande du nord reste dans un régime spécial d’union douanière, accord que le DUP nord irlandais a toujours rejeté qualifié de « pire que celui de Theresa May », la suite ne s’annonce pas sans vague.

Le brexit reste une solution droitière à la crise organique qui s’abat sur le royaume uni depuis plusieurs années, les travailleurs anglais seront les principaux concernés par les conséquences économiques et politiques des mesures populistes menées par Boris Johnson et ça sera à nouveau à eux de payer leur crise. Malgré les réticences de la City à l’encontre d’un brexit, un accord entre les finances et les industriels anglo-saxons se profile, encore une fois le néolibéralisme fait le lit de l’extrême droite. Un accord dont les travailleurs seront les principaux concernés par les mesures qui seront prises pour éviter la crise qui s’abat pour la bourgeoisie anglaise. Encore une fois les seules perspectives des travailleurs anglais pour s’en sortir reste, l’auto organisation, la grève, la mobilisation et la lutte contre les directions trade-unionistes.

 
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