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La Izquierda Diario
5 de février de 2020 Twitter Faceboock

Mobilisation dans les lycées
Rennes : Blanquer fait passer les E3C à coups de matraque
Christa Wolfe

A Rennes ce matin, les CRS étaient déployés devant le lycée Basch pour faire passer les E3C. Une mesure à l’image de la situation de tension autour des épreuves, qui suscitent un tel rejet qu’il paraît impossible de les tenir sans l’appui des forces de répression.

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Crédits photo : Radio France Nina Valette

Passer le bac n’était déjà pas une partie de rigolade pour de nombreux lycéens, mais désormais, "grâce" aux réformes Blanquer et Vidal, ça devient carrément la foire d’empoigne. Pour les E3C organisés malgré les protestations des profs et des lycéens, les doutes des personnels et des parents qui savent très bien qu’il s’agit le plus souvent d’envoyer les élèves à l’échec et en pleine mobilisation contre la misère promise par la contre-réforme des retraites, Blanquer sort l’argument-matraque et envoie la police. A Rennes, ce matin, le lycée Victor-Hélène-Basch, ce sont les CRS qui ont sauvé la face du ministre Blanquer qui, manifestement, a délaissé la rhétorique et choisi l’affrontement.

Deux semaines mouvementées un peu partout en France, avec des blocus et des manifestations contre les épreuves anticipées du "bac blanquer" face à quoi les directions d’établissements, déjà alignées sur l’arbitraire ministériel, ont recouru sans faillir aux menaces, aux sanctions, et aux GAV pour certaine.e.s lycéen.ne.s. Avant, le bac, c’était la promesse des vacances d’été, le dernier tour de piste dans l’établissement avant d’aller étudier ailleurs. Désormais, c’est l’écrémage promis dès la 1ère, avant la loterie ParcourSup (merci Vidal) et avec le mouvement contre les E3C, finalement, l’éducation nationale reste cohérente : les lycéen.ne.s mobilisé.e.s prennent le risque de ne pas l’avoir du tout cette année. Une hypocrisie et un opportunisme qui en disent long sur la considération de Blanquer pour les personnels et les élèves.

A Rennes, ce matin, les élèves de 1ère sont entrés dans un établissement que les CRS avaient quadrillé depuis tôt le matin. En 1ère, la plupart ont entre 15 et 16 ans - juste pour donner une idée de la démesure des précautions prises pour que "l’école de la confiance" puisse fonctionner ce matin à Rennes. Des précautions, d’ailleurs, qui ont donné des inquiétudes aux élèves - bizarre, non ? - qui n’avaient sans doute pas imaginé le niveau d’alerte atteint par le ministère avant de devoir montrer leurs papiers pour entrer dans le bahut.

C’est que de ce passage des E3C, Blanquer entend faire un symbole. Non pas un symbole de la confiance, mais de sa capacité à faire fonctionner l’institution. Et si la machine renâcle et s’enraye à certains endroits - si elle en vient à broyer quelques corps de lycéen.ne.s ou de profs dans les charges policières ou les GAV - Blanquer semble en assumer le risque, pourvu qu’on voit, qu’on sache, que les épreuves ont eu lieu et que "tout va bien à l’éducation nationale" (le thermomètre de Blanquer est sans doute cassé, mais, au doigt mouillé, "tout va bien").

 
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