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La Izquierda Diario
15 de février de 2020 Twitter Faceboock

Répression
Guinée. Un adolescent tué par la police lors d’une manifestation contre le président Alpha Condé
Irène Karalis

Un collégien de 15 ans a été tué par balle lors d’une manifestation en Guinée contre un troisième mandat d’Alpha Condé. Une répression qui s’inscrit dans un contexte de contestation plus global du régime antidémocratique en place dans un pays semi-colonial exploité par les puissances impérialistes.

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Depuis un an et demi, des manifestations ont lieu en Guinée contre un troisième mandat d’Alpha Condé, président depuis 2010, qui veut à nouveau se présenter aux élections de cette année. Ce jeudi, un collégien de 15 ans s’est fait tuer par balle lors de heurts avec la police.

Les manifestants contestent notamment la pauvreté très forte dans le pays, dont les habitants n’ont pas assez d’argent pour se nourrir se loger, se soigner et avoir accès à l’éducation. Avec un PIB par habitant de 650$ par an, qui a les moyens de se payer des études supérieures à 10 000€ ou une chambre d’hôpital à 35 000€ par jour ?

Mais au-delà de la précarité qui touche aujourd’hui les travailleurs et la jeunesse guinéenne, c’est une colère plus profonde contre le système qui s’exprime dans les manifestations, et notamment contre le caractère antidémocratique du régime en place. En effet, loin de satisfaire les demandes de ses électeurs, qui réclamaient plus de services publics ou l’augmentation des salaires par exemple, Condé n’a fait que privatiser encore plus depuis son arrivée au pouvoir. Au lieu d’investir dans l’éducation et la santé, il a massivement investi dans la Compagnie de Bauxite de Guinée (CBG), dont les réserves à exploiter sont de 25 milliards de tonnes, soit la moitié des réserves mondiales. Et sans surprise, les plus gros clients de la CBG sont les puissances impérialistes française, américaine, allemande et britannique. Bien entendu, les bénéfices ne sont pas redistribués mais accaparés par une minorité.

C’est justement cet accaparement des richesses par une minorité de dirigeants que les manifestants guinéens dénoncent aujourd’hui. Ce à quoi le gouvernement répond par la répression, qui, depuis le début du mouvement, a déjà fait au moins 29 morts. La mort d’Idrissa Barry, un collégien de 15 ans tué par balle ce jeudi à Conakry, vient s’ajouter au nombre exponentiel de victimes de la répression, montrant une fois de plus le caractère autoritaire d’un gouvernement soi-disant démocratique.

Cette colère qui s’exprime aujourd’hui en Guinée contre un système injuste qui précarise et exploite toujours plus la classe opprimée s’inscrit dans un contexte de retour de la lutte des classes à l’internationale, en témoignent les mobilisations au Chili, en Algérie, à Hong Kong, ou encore en France avec les Gilets jaunes et la grève historique toujours en cours. Par ailleurs, les mobilisations de masse qui ont lieu dans les pays dits périphériques par rapport aux pays impérialistes, tels que le Soudan, l’Algérie ou la Guinée posent de manière centrale la question de l’affrontement avec l’impérialisme, rappelant que la révolution sera anti-impérialiste ou ne sera pas.

Crédits photos : AFP

 
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