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La Izquierda Diario
24 de février de 2020 Twitter Faceboock

Non aux E3C !
E3C : Rassemblements, refus de composer, grève de la surveillance, les épreuves toujours perturbées
Lorélia Fréjo

Aujourd’hui avait lieu la rentrée lycéenne pour la zone C et avec elle le retour des E3C. Des épreuves contre lesquelles se mobilisent de nombreux lycéens et professeurs, malgré une répression toujours plus accrue, et qui ont été à nouveau perturbées ce matin.

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Rassemblements et refus de composer

Dans de nombreux lycées de région parisienne ont ainsi été organisé des rassemblements ou des blocages pour protester contre la réforme Blanquer et les nouvelles épreuves qu’elle met en place. C’était ainsi le cas notamment à Colbert ou Victor Hugo à Paris où les épreuves n’ont pas eu lieu. Les lycéens avaient décidé de ne pas laisser ce nouveau bac inégalitaire se tenir.

Dans les lycées de banlieues également, les lycéens se sont mobilisés. De fait, les jeunes des quartiers populaires sont les plus lésés par cette nouvelle réforme qui met en concurrence les lycées et leur offre moins de perspectives. Déjà que le nombre de spécialités diffère ainsi que les moyens alloués c’est aussi la valeur du bac qui change car avec ce bac local il sera d’autant plus facile de sélectionner les élèves. Cette nouvelle réforme n’est que la suite logique de Parcoursup, comme l’explique ces lycéennes de Jean Renoir à Bondy.

Les lycéens issus de milieux populaires dont l’avenir est remis clairement en question s’organisent donc eux aussi contre Blanquer et ce malgré une répression bien plus accrue, avec par exemple à Bondy une forte présence policière et des lycéens embarqués lors des blocages avant les vacances. Mais, malgré la difficulté de la reprise de la mobilisation, les lycéens restent en colère, comme à Jacques Brel à la Courneuve ou au lycée Rousseau à Sarcelles, où les professeurs ont également organisé un piquet de grève.

Les profs aussi mobilisés

Les professeurs restent eux aussi plutôt mobilisés, fers de lance parfois de la mobilisation dans certains lycées, ayant été le relai d’information. C’est le cas au lycée Mozart à Blanc Mesnil où une importante grève de la surveillance a empêché les épreuves de se tenir correctement. Dans ce lycée, la grève des professeurs a d’ailleurs été reconduite pour demain également, contre un « bac local » appliquée à coups de « brimades, de menaces ou de sanctions disciplinaires ».

Devant les lycées les professeurs tiennent des piquets comme au lycée Rousseau ou au lycée Jean Renoir, et ils continuent de visibiliser leur lutte, malgré la torpeur de Blanquer. Notamment avec des actions coup de poing, comme devant le lycée Galilée ou en organisant des rassemblements devant les lycées comme au Lycée Feyder.

La répression continue : au lycée Balzac les E3C se déroulent sous escorte policière

La répression, même si moins forte aujourd’hui notamment liée à la difficulté pour la mobilisation de reprendre de manière aussi radicale qu’au début, est restée la seule réponse donnée aux lycéens mobilisés, inquiets pour leur futur. Par exemple, à Balzac, la police attendait les élèves devant le lycée pour les escorter jusqu’à leurs épreuves. Les épreuves ont quand même été largement perturbées car les élèves ont décidé de déchirer leurs copies.

Dans d’autres lycées la présence policière était également importante, comme à Racine ou à Jean Renoir, où les policiers sont restés en retrait alors qu’une sécurité privée était déployée devant le lycée. Ce qui empêche clairement les lycéens de se mobiliser, tout comme la pression qui pèse sur eux, que ce soit d’avoir un zéro s’ils ne composent pas ou de rater ces épreuves très mal préparées et qui doivent préfigurer de leur avenir. Au lycée Lakanal, la police, présente avant l’arrivée des lycéens a contrôlé et relevé l’identité de ceux venus pour protester contre les E3C.

Le retour de ces épreuves ne s’est donc pas fait dans le calme et même si on pourrait jouer sur les chiffres de mobilisation comme le fait sans cesse Jean Michel Blanquer il reste que la colère d’une partie des lycéens et des professeurs contre ce nouveau bac Blanquer reste importante. Mardi 3 mars, une nouvelle journée de mobilisation lycéenne est appelée et pourrait aussi un moyen pour les lycéens de revendiquer le retrait de ces mesures sélectives et de ce bac au rabais qui individualise et met en concurrence les parcours. Ces braises qui existent dans la jeunesse pourraient être un des piliers d’un possible Second Round contre Macron.

 
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