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La Izquierda Diario
3 de mars de 2020 Twitter Faceboock

On ne pourra pas attendre le 31 mars !
49.3. Manifester, faire grève pour dénoncer le « coup de force » du gouvernement !
Damien Bernard

Mardi, au moment même du passage en force par le 49.3 au parlement, des manifestations et des grèves ont été appelées localement, par les intersyndicales départementales, afin de signifier massivement notre rejet de ce texte. Manifester évidemment, mais il s’agira surtout d’exiger des directions syndicales, au premier titre de la CGT, un plan de bataille qui ne reprenne pas le 31 mars…

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Ce samedi, en plein conseil des ministres dédié au coronavirus, le gouvernement a fait un choix à dessein : celui du passage en force en usant de l’article 49.3 alors même qu’il dispose d’une importante majorité à l’Assemblée Nationale.

Face à ce « coup » bonapartiste, usant des manœuvres les plus tordues, instrumentalisant y compris des questions de santé publique comme le coronavirus, des rassemblements spontanés se sont tenus dès samedi soir, dans toute la France, et devant l’Assemblée Nationale où plus d’un millier de personnes ont manifesté pour dénoncer le 49.3.

Encore une fois, ce lundi, des milliers de personnes ont repris la rue dans plusieurs villes de l’hexagone pour réaffirmer que Macron n’en a pas fini avec sa réforme des retraites. A Paris, au chant de « 49.3, on n’en veut pas », plusieurs centaines de manifestants sont partis en manif sauvage, rappelant ainsi les manifestations qui ont rythmé Nuit Debout, comme par exemple « les Apéros chez Valls ». Cela démontre, s’il le fallait encore, que la vapeur est toujours là.

Et avec ce 49.3, dans cette colère se lient désormais question sociale et question démocratique. En effet, l’usage du 49.3 est plus une démonstration de faiblesse qu’une démonstration de force du gouvernement. En ce sens, elle ouvre une « brèche » dans laquelle le mouvement historique contre la réforme des retraites pourrait s’engouffrer, comme cela a pu être le cas pendant la loi Travail en 2016 où une nouvelle séquence de grève dure et reconductible avait été enclenchée, par les raffineurs notamment.

Et pourtant, pour l’heure, en guise de plan, ce n’est même pas le minimum syndical qui est proposé par les directions. Ainsi, l’intersyndicale a sorti un communiqué appelant « à organiser des manifestations devant les préfectures et sous-préfectures le mardi 3 mars, y compris par le recours à la grève », faisant de l’arrêt du travail une arme qui devient un simple supplément. Comment les travailleurs peuvent-ils réagir face à ce manque de détermination ?

De son côté, la CGT a sorti, dans la foulée, un communiqué appelant « à faire de la journée du mardi 3 mars, une grande journée de grève et de mobilisations contre ce déni de démocratie ». Un appel en grand qui ne suffit pas à masquer le manque d’initiative de la direction de la CGT qui, de fait, ne maintient, en tout et pour tout, comme prochaine journée de grève nationale interprofessionnelle… que le 31 mars.

Si la CGT avait déjà repoussé la grève aux calendes grecques, imposant de fait une forme de « trêve des municipales », cette position ne devrait plus être tenable après le 49.3 ! Face à cette forme de « trêve sociale » imposée par la direction de la CGT, il nous faut exiger un véritable plan de bataille à la hauteur de l’ offensive du gouvernement. Il s’agirait, comme l’affirme Olivier Besancenot, de « retrouver la possibilité de généraliser la grève plusieurs jours de suite et pas simplement sur un calendrier d’actions étalées dans le temps ! »

Après le 49.3, il n’y a pas de « trêve sociale » qui ne tienne ni de participation à la conférence de financement. Comme l’affirme encore Olivier Besancenot, il nous faudrait « interpeller de façon unitaire toutes les organisations syndicales, politiques, sociales, les collectifs de grévistes, les gilets jaunes, pour dire que tous et toutes doivent se rassembler, se retrouver pour frapper ensemble et ouvrir la possibilité de généraliser la grève plusieurs jours de suite et pas simplement sur un calendrier d’actions étalées dans le temps ! ». On ne peut pas attendre le 31 mars !

 
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