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12 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Elections municipales
Municipales. Contre Macron et son monde, il faut voter anticapitaliste
Damien Bernard

Le premier tour des élections municipales se tiendra le dimanche 15 mars. Pour voter dans la continuité du mouvement historique contre la réforme des retraites et de la révolte des Gilets jaunes, il faut voter et faire voter pour des listes anticapitalistes et révolutionnaires. Contre Macron et son monde, il faut soutenir le Nouveau Parti Anticapitaliste, et, là où il n’est pas présent, Lutte Ouvrière.

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Crédit Photo : Photothèque Rouge /Photothèque Rouge/MILO.

Les élections municipales de 2020 s’inscrivent dans un contexte particulièrement marqué par le mouvement historique contre la réforme des retraites. Si pour Révolution Permanente, la lutte des classes est le moyen déterminant pour construire le rapport de force, nous estimons que le terrain électoral, y compris à l’échelle municipale, ne peut être abandonné aux professionnels de la politique, à ceux qui administrent l’austérité. Tout au contraire, il est nécessaire que les acteurs des principales luttes, retraites, Gilets jaunes, quartiers populaires, puissent exprimer une voix radicalement différente, contre Macron et sa politique, une voix anticapitaliste et révolutionnaire.

Dans moins d’une semaine, les élections municipales des 15 et 22 mars se tiendront dans près de 35 000 communes. Lors de ce scrutin à deux tours, les électeurs voteront pour élire leur maire et leurs conseillers municipaux, dans certains cas, leurs conseillers intercommunaux.

Vers une abstention record ?

Ce scrutin des municipales de 2020 ne dérogera pas à la règle : c’est vers une forte abstention que l’on s’achemine. Selon un récent sondage mi-février, 44% des électeurs comptait s’abstenir de voter au premier tour de ce scrutin. Aux municipales de 2014, le taux d’abstention s’élevait au second tour à 37,87% ce qui signifierait que l’on pourrait aller vers une augmentation de l’abstention de 7 points pour ces élections 2020. Plus illustratif encore, près de 67% des 18-25 ans ne comptent pas aller voter aux municipales selon une enquête de l’IFOP et ce alors même que les jeunes sont les plus inscrits sur les listes électorales. Une dynamique que le coronavirus ne devrait qu’accentuer comme l’affirme un récent sondage. Dès lors, les municipales de 2020 pourraient bien battre un nouveau record d’abstention pour ce type de scrutin sous la Ve République.

Cette abstention record s’inscrit dans un contexte général de baisse de la participation aux élections depuis plus de 30 ans. Et si les élections municipales restaient jusque-là le scrutin le plus mobilisateur derrière les élections présidentielles, il pourrait bien ne plus faire exception. En quelques dizaines d’années, la participation a baissé d’environ 20 points. En 1983, près de 78,42 % des électeurs s’étaient rendus au bureau de vote contre une participation estimée à 56% pour 2020.

Si certains analystes expliquent que le phénomène est lié aux reflux du « sentiment d’appartenance » aux communes du fait des processus de périurbanisation éloignant lieu de domiciliation et lieux de travail, la raison profonde est en réalité à chercher sur le terrain politique.

Une saignée historique dans le budget des collectivités locales

Ainsi, cette abstention grandissante est notamment le pendant des politiques austéritaires menée en alternance par la droite traditionnelle et la gauche, coupable de multiples trahisons. Depuis les années 1980, les vagues de réformes s’enchaînent pour imposer la réduction des dépenses publiques au nom du processus de décentralisation. Ce processus s’est accentué ces dix dernières années avec des coupes brutales dans l’enveloppe que l’Etat destine aux collectivités territoriales.

Engagée par Nicolas Sarkozy, au prétexte la crise économique en 2008, la baisse du budget des collectivités a été largement accentuée par Francois Hollande. En cinq années, le PS a opéré une véritable saignée de la principale dotation aux collectivités territoriales, la divisant quasiment par deux (41,3 milliards d’euros en 2012 contre 26,9 milliards en 2017). Des coupes austéritaires sans précédents que le macronisme a parachevées avec la mise en œuvre de la contractualisation. Une stratégie qui vise à imposer aux communes une maîtrise toujours plus stricte de leurs dépenses. Avec cette mise sous « contrat », l’objectif affiché par Macron est de couper 13 milliards d’euros d’ici à 2022.

Dès lors, les marges de manœuvres à l’échelon territoriale sont toujours plus réduites. Et cette austérité budgétaire se développe avec des disparités grandissantes en fonction de la taille des communes. D’un côté, le processus de métropolisation accentue la concentration les bassins d’emplois dans les grandes villes. De l’autre, la casse du service public notamment celui de proximité vient donner le coup de grâce aux villes moyennes et petites, déjà touchées par les pertes d’emploi. Ce phénomène est accentué par Macron et sa politique qui cherche à concentrer l’austérité budgétaire sur les petites villes. En 2018, les communes touchées par la baisse de la DGF « sont très majoritairement des communes de petite taille et à faible potentiel financier » expliquait l’AMF, avant de s’interroger sur « l’avenir des communes rurales, notamment ».

Le combat contre l’austérité municipale doit s’inscrire contre Macron et son monde

Mais dresser le tableau noir de l’austérité ne signifie en rien l’impossibilité d’obtenir des victoires sur des mobilisations à l’échelon local. Cela illustre cependant que toute victoire locale ne peut être que partielle car à terme remise en question par l’offensive historique des classes dominantes sur le terrain austéritaire, s’inscrivant dans les politiques néo-libérales de casse des services publics, de suppressions massives de postes dans la fonction publique, de casse du statut. Plus les marges de manœuvres sont réduites, plus ce combat contre ces politiques austéritaires se doit d’être porté sur le terrain politique notamment national.

Ne pas le faire, c’est sous-estimer les armes dont disposent l’Etat et son administration. En effet, derrière les politiques austéritaires, c’est une multitude de strates territoriales intermédiaires et d’outils qui permettent de relayer et administrer l’austérité. Parmi celles-ci, un nouvel outil d’une efficacité redoutable s’est développé ces dernières années : les intercommunalités. Non seulement elles disposent désormais des compétences stratégiques et des budgets que détenaient auparavant les communes, de l’aménagement du territoire à la gestion des services publics, mais plus encore la nomination des conseillers intercommunaux marque par son caractère flou et anti-démocratique.

C’est donc bien face à un rouleau compresseur d’Etat auquel nous faisons face. Pour les anticapitalistes et les révolutionnaires, il n’y a donc aucune illusion à se faire sur un réel changement de politique à la seule échelle municipale.

L’échec probable de LREM : un vecteur de l’approfondissement de la crise du macronisme

A deux ans de la présidentielle, ces élections municipales feront office de test pour les principales formations politiques du pays. Si les résultats seront aussi le fruit de dynamiques locales – les maires sortants étant généralement les plus avantagés dans ce type d’élection, leurs significations auront pourtant une forte portée nationale.

Ces municipales s’inscrivent dans un contexte de défiance importante envers le macronisme comme l’illustre chacune des sorties des représentants de LREM. Une défiance que le mouvement des Gilets jaunes avait exprimée au plus fort de sa radicalité par l’assaut de la préfecture du Puy-en-Velay, le 1er décembre 2018, et qui illustre la crise d’un de ces « corps intermédiaires » clé de l’Etat pour construire le consentement à ses politiques.

Pour LREM, ce premier scrutin national depuis les législatives de 2017 viendra sanctionner Macron et sa politique. Mais il viendra aussi sanctionner le pari pris par Macron visant à recomposer l’échiquier des partis politiques en créant LREM comme nouvelle force politique signant la fin de la bipartition entre le PS et la droite traditionnelle. Un scrutin que Macron semble déjà avoir intégré comme un échec cuisant, comme en a témoigné le fiasco de la candidature Griveaux et la mise en place de la très anti-démocratique circulaire Castaner qui vise à masquer l’étendue des dégâts et a été retoquée par le Conseil d’Etat. Et pour cause, LRM n’a de chance de victoire que dans les villes du Havre, de Strasbourg, voire de Besançon. Et il se pourrait qu’à l’issue du scrutin « LREM soit la quatrième force, au total, dans les résultats consolidés », estime Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP avant d’avancer que « cela ne peut qu’affaiblir Emmanuel Macron ».

Pour ce qui est du RN, là aussi, il n’y aura pas de raz-de-marée ni de vague Marine pour ces élections municipales de 2020. Le deuxième parti de l’hexagone dans les urnes cherchera à maintenir son ancrage territorial en gardant les villes qu’il a gagné en 2014 tout en cherchant à faire quelques conquêtes comme Perpignan, une ville de 120 000 habitants, ou encore Lens. Le parti d’extrême-droite cherchera à arguer sur sa « bonne gestion » et une politique sécuritaire et anti-migrants. Autre objectif : passer des alliances avec la droite dans certaines municipalités pour continuer dans sa « normalisation » en vue des présidentielles.

Quant au PS et à LR, deux partis qui ont structuré l’échiquier politique nationale pendant plus de 30 ans, ils continuent à disposer d’un fort ancrage local ainsi que de la majorité des maires sortants. La droite traditionnelle, traumatisée par les présidentielles et un faible score aux européennes, espère sortir la tête de l’eau et prendre sa revanche en surfant notamment sur la défiance contre LREM. Ce scrutin, où la victoire lui est potentiellement acquise dans nombre de villes, pourrait remettre en selle Les Républicains en vue des régionales puis les présidentielles.

Liste d’union de la gauche : canaliser la colère sur le terrain institutionnel

A l’instar des grands mouvement sociaux de 1995 et de 2010, la gauche politique et institutionnelle cherche à capitaliser la colère qui s’est exprimée contre la réforme des retraites sur le terrain institutionnel, dans les urnes. Ces élections municipales seront un premier test qui déterminera laquelle des formations de gauche sortira en meilleure position après le mouvement social contre la réforme des retraites. Il déterminera les rapports de force internes au sein de la gauche pour la séquence électorale à venir avec comme point d’orgue les présidentielles de 2022.

Après son tournant débuté en 2018, le PS cherche dans ces élections municipales à endosser le costume de facilitateur de l’union de la gauche en vue des présidentielles. Pour Olivier Faure, il s’agit de sauver l’ancrage local du parti dans les territoires tout en délivrant le message que la gauche peut gagner lorsqu’elle est rassemblée. Parallèlement, le PS cherche à « blanchir » son image largement écornée par l’application de politiques néo-libérales lorsqu’il était au pouvoir. Après avoir imposé, lui-même, la loi Travail à coup de 49.3 en 2016, le Parti Socialiste a cherché à se mettre à la tête de la motion de censure contre le « coup de force » de Macron. Une manœuvre habile à quelques semaines du scrutin qui masque mal les enjeux quasiment vitaux pour le Parti Socialiste : la formation, qui dirige encore près de 202 villes de plus de 10 000 habitants, risque en cas de recul de perdre sa stature de parti national, comme le pressent Jean-Christophe Cambadélis : « Avec les cantonales, les municipales sont un test sur l’implantation dans le pays profond. Les élus locaux, c’est ce qui a toujours fait l’armature des partis sociaux-démocrates ».

De son côté, EELV, portée par les élections européennes, est en position de force. Malgré un faible ancrage local, la formation de Yannick Jadot est en bonne position pour prendre plusieurs villes comme Strasbourg, Besançon ou encore Rouen. L’objectif de ce scrutin pour le parti « écologiste » est de faire de ces municipales un tremplin en vue des présidentielles. Pour cela, EELV a déjà annoncé sa volonté d’œuvrer à la création d’un grand mouvement de l’écologie politique au lendemain des municipales. Mais la stratégie des écologistes ne semble pas encore tranchée. A Paris, la possibilité d’une alliance entre EELV représenté par David Belliard et le député macroniste Cédric Villani est remise sur la table signe que l’ouverture ira donc jusqu’à LREM. Devenir leader de la gauche ou élargir sa base électorale ? Peut-être un peu des deux comme l’explique Yannick Jadot qui affirme vouloir rassembler les forces de gauche et les « déçus » du macronisme pour se poser comme une alternative de pouvoir face au Rassemblement national.

Pour La France Insoumise, échaudée par son effondrement aux européennes de 2019, il s’agit pour ces municipales de faire profil bas. Quitte à laisser de côté le maillage territorial, le mouvement de Mélenchon a décidé de prioriser le combat à l’échelle national et met le cap sur 2022. Pour pallier son défaut d’implantation locale, LFI se fond dans le moule « municipaliste » des listes citoyennes. Certaines listes cachent une « union de la gauche » comme c’est le cas à Amiens où le député LFI François Ruffin pousse une liste qui incarne l’union à laquelle il a appelé en vue des présidentielles de 2022 avec « Amiens c’est l’tien ! », qui regroupe toute la gauche institutionnelle jusqu’au PS et EELV. Le premier a gouverné et imposé ses réformes néo-libérales, le second se veut « ni de gauche ni de droite » et « s’en prend violemment à la gratuité des transports en commun urbains » comme à Lyon notamment... Emmenée par Julien Pradat, la liste regroupe, en tout et pour tout, huit partis politiques, LFI, Ensemble, EELV, Générations, PCF, PS, Picardie Debout et Place Publique.

Du côté du PCF, il s’agira d’une campagne pour conserver son réseau de maires et de conseillers municipaux tout en cherchant à reconstruire l’union de la gauche, là où elle peut, comme à Paris où Ian Brossat, ancien candidat aux européennes, s’allie dès le premier tour avec le PS de Anne Hidalgo. Depuis l’hécatombe des élections de 2014, le parti ne dirige plus que deux villes de plus de 100.000 habitants à Saint-Denis et Montreuil. Pour ces municipales, il lui faut stopper l’hémorragie.

D’autres listes se revendiquent « citoyenne » mais développe un programme des plus problématiques notamment sur la question de la police. C’est notamment le cas à Perpignan où la liste nommée « L’Alternative Perpignan écologique et solidaire », si elle se revendique « des luttes sociales » et dit s’attaquer « aux discriminations et aux injustices sociales », développe un programme qui va jusqu’à affirmer que « la sécurité des personnes et des biens est du rôle de l’État » avant d’« exiger des moyens pour lutter contre la délinquance et les trafics illicites », appelle à former les policiers à des « interventions sans armes létales » et remobiliser « le réseau de caméras de vidéo-surveillance pour des repérages préventifs ». Soutenue par 9 partis politiques et associations, dont LFI, PCF, NPA, Génération·s, GDS, des collectifs citoyens, Nou-s Perpignan, Partenaires, La Coopérative et encore, le parti de la Catalogne du Nord ERCN, cette liste cache sous des traits « citoyens » un appel à un « un large rassemblement qui inclut des partis politiques de gauche ». Nous regrettons que le NPA soutienne cette liste qui, loin de tout profil anticapitaliste, développe un programme ambiguë autour de l’Etat, la répression et les quartiers populaires, qui plus est, en usant des prétextes des politiciens professionnels comme la « délinquance et les trafics illicites » ou « faire reculer les zones de non-droit ». Un comble pour Perpignan, déjà classée comme « la première ville de France en nombre de policiers par habitant ».

Contre Macron et son monde, voter anti-capitaliste et révolutionnaire

Sans surprise, ce n’est pas du côté de la gauche institutionnelle qu’il faudra se tourner pour en finir avec l’austérité, trouver une véritable réponse aux besoins de la population, donner une issue à la hauteur de la radicalité et de la détermination exprimée ces derniers mois. Et ce n’est pas non plus en canalisant la colère sur le seul terrain électoral, ou en cherchant à maintenir le combat à l’échelle municipale qu’il sera possible de stopper ce rouleau compresseur néo-libéral qui nous impose toujours plus d’austérité. Il s’agit tout au contraire que la révolte et la colère sociale qui se sont exprimées sur le terrain de la lutte de classe, puissent aussi s’exprimer sur le terrain électoral, dans le cadre de ces municipales, autour d’un programme, en toute indépendance de classe, qui, tout en s’articulant aux revendications politiques, économiques, aux aspirations démocratiques exprimées dans les luttes, s’affronte au système capitaliste et à ses institutions.

Un programme qui, face au démantèlement des services publics, pose comme revendication première la nécessité d’investissements massifs, dans l’éducation, dans les transports publics, les hôpitaux, les services postaux, pour des services publics de qualités, et leur gratuité pour toutes et tous. Face aux logiques de privatisations au long cours, de nombreux services publics ont été privatisés, comme par exemple, les services postaux, ou encore les services de télécommunications, les autoroutes, et il s’agit tout au contraire, d’exiger leur re-nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs. Contre la logique du capitalisme qui vise à faire payer la crise de leur système au monde du travail, il faut financer ces investissements massifs par la suppression immédiate des aides publiques aux multinationales, mais aussi par une ponction directe sur les profits des grands capitalistes qui voient, année après année, leurs dividendes atteindre des records.

Avec l’épidémie de coronavirus une crise sanitaire majeure débute. Les différents pouvoir successifs n’ont eu de cesse, au travers de leurs politiques austéritaires, de casser l’hôpital public, sous-investir dans la recherche, créer les conditions nous désarmant. Face à la pandémie, des mesures à la hauteur s’imposent, notamment au vu de l’inaction de ce pouvoir : « distribution massive de moyens médicaux (masques, gel antibactériens…) ; embauche massive d’infirmierEs en CDI aux 32 heures et salaires revalorisé de 300 euros dans les hôpitaux ; droit de retrait inconditionnel pour les salariéEs ; droit à s’absenter de son poste pour accompagner quelqu’unE ; aucune sanction financière en cas d’absence ; aucun licenciement, y compris des contractuels et intérimaires ; arrêt de tous les travaux parlementaires, notamment sur la réforme des retraites ; arrêt de toutes les cadeaux aux grandes entreprises et à leurs actionnaires… »

Concernant la question du logement, la crise du mal-logement touche 15 millions de personnes dans le pays dont 3,8 millions sont « mal logées », ce qui inclue les SDF, les personnes qui vivent dans des habitations de fortune, sont victimes privation d’eau ou de chauffage, ou encore de surpeuplement aggravé. Parmi les plus précaires, en 2018, l’Insee comptabilisait un million de sans-logis et sans-abris pour 3 millions de logements vides, sans compter les bureaux vacants qui recouvrent, rien qu’en Ile-de-France, 3,3 millions de m² en 2017. Des logements, ou des bureaux qui sont pour grande parti maintenus vides à des fins de spéculation. Une spéculation qui tue : en 2018, ce sont 612 SDF qui sont morts dans la rue, soit une hausse de 15% par rapport à 2017. Face à la crise du logement qui tue chaque année des centaines de personnes, il nous faut exiger des mesures d’urgences à commencer par la réquisition des logements vides sans indemnités ni rachat, l’arrêt immédiat des expulsions et des coupures d’énergie et un véritable plafonnement des loyers. Pour imposer ces mesures, une mairie révolutionnaire traquerait tous les logements vacants et les bureaux vides, chercherait à organiser les habitants et les sans-logis pour imposer ces réquisitions.

Il n’y pas que le mal-logement qui tue, la précarité et le chômage aussi. Alors que la dictature patronale ne cesse de s’accentuer, suppressions d’emplois, répression syndicales, harcèlement au travail, viennent pressuriser toujours plus le monde du travail au nom de leurs profits. Face aux grandes entreprises qui licencient et alimentent le chômage de masse, se pose ainsi la question de l’expropriation sans indemnisation des entreprises, dans l’objectif de mettre l’outil de travail sous contrôle démocratique des salariés. Il s’agirait ainsi d’empêcher les entreprises de faire payer aux travailleurs les frais de leur crise qui se profile.

Contre toute logique visant à faire payer la crise écologique aux travailleurs, il s’agit de proposer une écologie anticapitaliste en opposition aux politiques de capitalisme vert, en étant conscients que la sauvegarde de notre planète devra aller au-delà des luttes écologiques, mais passera par la remise en cause du système capitaliste, cause principale des désastres environnementaux qui dévastent notre planète. Parmi les mesures, la gratuité des transports collectifs, la lutter contre les pollutions et préservation des ressources.

La bataille contre les politiques au service des classes dominantes doit aussi répondre aux aspirations démocratiques. Il s’agirait d’instaurer un véritable contrôle sur les élus en commençant notamment par la possibilité de les révoquer en cours de mandat, mais aussi par la limitation de toutes les indemnités perçues par le maire et ses adjoints pour empêcher autant le cumul de mandats que l’enrichissement personnel des élus.

Dans la séquence actuelle, Macron n’a pas hésité à user de l’article 49.3 dans une Assemblée Nationale et où il détient les pleins pouvoir pour imposer contre la majorité de la population sa réforme des retraites. Il nous faut mettre fin à ce mythe de la séparation des pouvoirs, entre législatif et exécutif, au travers notamment une Assemblée unique, en exigeant que les députés soient constamment révocables et reçoivent le traitement d’un salarié qualifié. En remettant en question les instances les plus réactionnaires que sont le Sénat et la Présidence, en remettant en question les institutions de la Vème République qui fondent le monopole du pouvoir politique de ceux qui nous dirigent au service du grand patronat.

La lutte contre ce système au service des plus riches passe aussi par la mobilisation contre la répression policière et les violences d’État, appuyée par les pouvoirs locaux. Face à logique de surenchère sécuritaire qui s’attaque notamment aux quartiers populaires comme en témoigne les dizaines de morts comptabilisées chaque année, il s’agit d’imposer comme première mesure le démantèlement immédiat des réseaux de vidéosurveillance, le désarmement immédiat de la police municipale, la dissolution de la BAC.

Face à la répression des migrants, il nous faut exiger la libre circulation et installation de tous les migrants comme mesure primordiale pour accueillir les victimes des guerres impérialistes menées par le gouvernement français et ses alliés au Moyen-Orient. C’est une mesure d’urgence minimum face à la politique criminelle organisée par l’Union Européenne aux portes de l’Europe, comme récemment avec les garde-frontières grecs qui ont violemment attaqué des migrants qui tentaient de gagner le continent depuis la Turquie.

La lutte contre les oppressions racistes et patriarcales est indissociable de la lutte contre le système capitaliste. Une mairie révolutionnaire serait le porte-voix de la lutte contre toutes les oppressions et s’engagera à lutter contre toutes les discriminations. Comme mesure d’urgence, une mairie révolutionnaire s’engagerait à débloquer les moyens financiers et matériels nécessaires pour renforcer les structures qui défendent les victimes des violences sexistes, racistes et LGBTIphobes.

Pour contester le système capitaliste, voter NPA, là où il n’est pas présent, voter LO

La séquence de la lutte des classes qui s’est ouverte avec le mouvement historique contre la réforme des retraites a rebattu profondément les cartes de la situation sociale et politique. Non seulement, c’est le retour de la grève au premier plan comme moyen pour construire le rapport de force, mais plus encore, la perspective de la grève générale apparaît aujourd’hui à une large échelle comme perspective souhaitable tandis que le discrédit du système capitaliste qui s’exprime est tel que la très grande majorité de la population a une mauvaise opinion du capitalisme.

Pour voter contre Macron et son monde, ce dimanche 15 mars, au premier tour, il faudra voter pour des listes anticapitaliste et révolutionnaire. « Le NPA a cherché à être présent d’une façon ou d’une autre partout où ses forces le lui permettaient, cela dans un contexte où les militantEs étaient absorbéEs par la construction de la mobilisation contre le projet de loi sur les retraites ». Le Nouveau Parti Anticapitaliste sera donc présent avec une trentaine de ville de Lille, Ivry-sur-Seine en passant par Toulouse, Pessac ou Saint-Denis.

En Gironde, Bordeaux en Luttes présente une liste anticapitaliste menée par Philippe Poutou, ouvrier licencié de Ford, ancien candidat du NPA aux élections présidentielles. Plaçant la lutte au centre de sa démarche, la liste développe un programme au profil résolument anticapitaliste qui provoque l’angoisse au sein de la bourgeoisie bordelaise, une liste qui se veut le porte-voix des combats quotidiens. Soutenue par le NPA, le collectif Bordeaux Debout et la FI, la liste présente un programme, en toute indépendance de classe, qui s’affronte au système capitaliste et à ses institutions. La liste appelle à la mobilisation contre la répression policière et les violences d’État et dénonce les politiques répressives et sécuritaires. Comme première mesure, la liste propose de démanteler les réseaux de vidéosurveillance et mettre fin à l’armement de la police municipale. Un programme qui s’affronte à l’Etat, ses institutions et sa police, à l’opposé des programmes de listes « citoyennes » comme à Perpignan. Pour le deuxième tour, Bordeaux En Lutte a d’ores et déjà refusé d’appeler à la liste d’union de la gauche menée par EELV.

Finalement, « le NPA, là où il n’est pas présent, appelle à voter pour les listes qui s’opposent à la politique du gouvernement Macron, qui portent un programme de rupture avec le capitalisme, qui ne sèment aucune illusion sur les vertus du seul bulletin de vote ou des voies institutionnelles, notamment les listes présentées par Lutte ouvrière. ».

 
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