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La Izquierda Diario
19 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Covid_19 et répression
A la RATP, la pandémie n’arrête pas la répression. Les conseils de discipline d’Ahmed et Alex maintenus
Flora Carpentier
Ahmed Berrahal, CGT RATP Bus, secrétaire CSSCT CSE 2

Alors que l’épidémie de Coronavirus s’aggrave et que les agents de la RATP se démènent pour assurer la continuité du service public malgré l’angoisse de la contamination, la direction de la RATP ne trouve pas mieux que de poursuivre sa répression sans limite.

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Photo : La Photo Sociale

Les beaux discours du gouvernement et de la RATP font pâle figure face à la réalité du terrain. Alors que tous en appellent à l’unité et à l’effort collectif pour faire face à la crise sanitaire en cours, les poursuites scandaleuses de la direction de la RATP contre ses agents ne connaissent pas de confinement. Malgré la demande de la CGT RATP Bus d’annuler toutes les sanctions et procédures disciplinaires, la RATP persiste et signe dans son acharnement contre les salariés. Alors qu’une partie de la direction est passée en télétravail, le conseil de discipline continue à tourner à plein régime et les révocations continuent de pleuvoir. Ahmed Berrahal et Alexandre El Gamal, élus CGT des dépôts de bus de Flandre et Vitry, menacés de révocation sur des faits de grève et des accusations calomnieuses, n’y échapperont pas : leurs conseils de discipline sont bel-et-bien maintenus jeudi 26 mars. Un acharnement d’autant plus scandaleux que le rassemblement de soutien prévu ne pourra de toute évidence pas être maintenu.

Dans sa soif désespérée de couper les têtes de la contestation, la RATP n’est plus à une contradiction près : d’un côté elle menace de sanction les agents exerçant leur droit de retrait pour les forcer à rouler malgré le risque de contamination ; de l’autre elle s’apprête à prononcer des sanctions lourdes de mise-à-pied voire de révocation envers des élus CGT. D’un côté il faudrait assurer coûte-que-coûte la continuité du service public, de l’autre la RATP prononce des mises-à-pied de 2 mois sans salaire comme dans le cas de Yassine et Patrick du dépôt de Vitry.

Des syndicalistes d’autant plus dérangeants en tant de crise sanitaire

La réalité, c’est que la direction de la RATP est prête à tout pour se débarrasser de syndicalistes combatifs qui la freinent dans sa casse accélérée du service public. Et cette course à la rentabilité se paye d’autant plus cher dans une situation de crise sanitaire. Quand tous les moyens sont bons pour faire du profit, dans les dépôts les moyens matériels manquent crûment pour répondre avec efficacité à la crise actuelle : baisse drastique des effectifs de maintenance ces dernières années, économies sur le nettoyage... mais au-delà de cette situation déjà extrêmement dégradée, c’est la logique pécuniaire qui s’oppose aujourd’hui à la protection des salariés comme des usagers. Et c’est précisément ce que dénoncent les élus CGT, notamment Ahmed Berrahal en tant que secrétaire CSSCT (commission santé, sécurité et conditions de travail). Le chiffre officiel de 10 agents contaminés est clairement en-dessous de la réalité tant l’omerta est totale et les dépistages absents.

Plus préoccupée par ses profits que par la santé de ses agents, la RATP a mis des semaines avant de renoncer à la vente de tickets à bord des bus, malgré le risque de contamination évident au contact des usagers et de la monnaie. Encore aujourd’hui, alors que le gouvernement vient enfin de prendre un décret pour garantir notamment la montée par la porte arrière et la condamnation d’une rangée entre chauffeurs et usagers, la RATP refuse toujours ces dispositions car pour elle les chauffeurs seraient suffisamment protégés par la vitre anti-agression et l’ouverture du portillon mettant à distance les usagers lors de la montée. Mais comme les médecins du travail l’ont rappelé lors de plusieurs séances extraordinaires CSSCT, ces mesures ne suffisent pas face à un virus extrêmement contagieux, et on se demande bien pourquoi la RATP refuse de s’y soumettre.

Plus grave encore, les désinfections de bus sur lesquelles la RATP s’est engagée ne sont à ce jour pas réalisées systématiquement, et les nettoyages largement insuffisant. Plusieurs machinistes ont ainsi retrouvé leur bus dans un état lamentable à leur prise de service : présence de déchets, barres de maintien non nettoyés, sièges non désinfectés. Les sociétés privées qui assurent le nettoyage sont elles-mêmes démunies de tous moyens à la hauteur de la situation : absence de protection de leurs salariés, un sceau pour nettoyer 40 bus... et malgré les réductions de service, il est clair que tous les bus ne sont pas nettoyés quotidiennement. Dans ces conditions, aucun machiniste ne s’aventurerait à conseiller aux usagers de monter dans un bus aujourd’hui !

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Annulation des procédures disciplinaires contre les grévistes et les élus CGT

Dans ce contexte, il est d’urgence d’exiger l’annulation de toutes les sanctions prononcées contre les grévistes – notamment François, Patrick et Yassine du dépôt de bus de Vitry – et l’annulation définitive des procédures disciplinaires en cours contre les syndicalistes : pour garantir la sécurité des travailleurs comme des usagers de la RATP, les élus CGT doivent pouvoir continuer leur travail de terrain et le soutien doit s’exprimer avec force contre la répression dont ils font les frais.

A défaut de pouvoir exprimer notre soutien par un rassemblement lors du conseil de discipline d’Ahmed et Alex le 26 mars, nous invitons nos lecteurs à nous transmettre des vidéos, photos et messages de solidarité à [email protected].

Courrier de la CGT RATP Bus à Elisabeth Borne :

 
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