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La Izquierda Diario
21 de mars de 2020 Twitter Faceboock

« On fait notre travail » disent les policiers
Des SDF verbalisés pour non respect du confinement à Lyon, Paris et Bayonne
Sara Yuki

Dévoilé par le Progrès et signalé par le Samu social du Rhône, plusieurs SDF auraient écopé d’une amende pour ne pas respecter le confinement, même après avoir fait part de leur situation aux autorités.

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Les SDF sont les premiers exposés au COVID-19. Constamment au contact de la population, dans la rue ou dans le métro, ils n’ont pas accès aux mesures sanitaires nécessaires pour se protéger du virus. Déjà fragilisées par la vie dans la rue, ils sont encore plus sujets à risque d’aggravations des symptômes. En France, on compte aujourd’hui entre 200.000 et 250.000 personnes sans domicile fixe. Beaucoup plus exposées au virus, une double peine s’abat sur elles.

Que fait le gouvernement face à la détresse de ces centaines de milliers de personnes ? Le président s’est bien targué d’une petite phrase lors de son allocution le 16 mars, mais celle-ci renvoie la responsabilité aux associations qui s’en occupent déjà avec difficulté : « pour les plus précaires, pour les plus démunis, pour les personnes isolées, nous ferons en sorte, avec les grandes associations, avec aussi les collectivités locales et leurs services qu’ils puissent être nourris et protégés ». Une manière de dire que l’État ne fera rien de plus que d’habitude, c’est à dire pas grand-chose, alors que la plupart des accueils de jours sont fermés, que les associations qui se retrouvent sans bénévoles, que les dons de nourriture baissent et que les toilettes publiques sont fermées. 

Si la trêve hivernale est prolongée jusqu’à fin mai, cela ne protège que ceux qui ont réussi à trouver un logement cet hiver. Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre déclare être en discussion avec le ministre du logement, Julien Denormandie, pour réquisitionner les chambres d’hôtels vidées par l’absence de touristes. Cependant, en attendant que cela aboutisse, les autorités se permettent de donner des amendes pour punir des gens qui n’ont aucun lieu où se confiner, aucun toit où se protéger du virus.

135€ pour punir les SDF de ne pas avoir toit : l’illustration du confinement made-in-Macron

Pascal Mailhos, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, assure ne pas avoir donné d’ordre dans ce sens. Cependant entre un travailleur social du 115 qui partage son dégoût sur Facebook et un SDF à Limoges qui, au micro de Quotidien déclare que les autorités lui auraient répondu « c’est pas notre problème, « on fait notre travail », plusieurs témoignages contredisent le préfet.

Ces verbalisations ne sont donc que l’illustration du fonctionnement autoritaire des mesures de confinement : avec des amendes de plus de cent euros, ce sont les personnes les plus précaires qui se retrouvent de nouveau en difficulté. Comme les SDF, qui n’ont aucun moyen de payer sans pouvoir pour autant respecter les mesures de confinement. De plus, en se basant sur une attestation sur l’honneur, la verbalisation est laissée à la libre appréciation des représentants des forces de l’ordre. Notamment dans les quartiers populaires, où une répression abusive se profile, les autorités voient leurs pratique de harcèlement des jeunes des quartiers populaire être légitimée et encouragée, dans une application généralisée à tout le territoire.

Crédits photos : afp.com/MARTIN BUREAU

 
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