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25 de mars de 2020 Twitter Faceboock

#EnMarge
Coronavirus dans les EHPAD : "On va vers une hécatombe"
Thaïs Cheynet

Alors que l’épidémie de coronavirus se poursuit sans sembler décroître, de plus en plus d’établissements pour personnes âgées sont touchés par le virus, avec des décès à déplorer. 

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CREDITS PHOTO : STEPHANE DE SAKUTIN // AFP

Ce lundi 23 mars, 186 décès supplémentaires liés au coronavirus ont été annoncés en 24 heures, portant le bilan national à 860 décès depuis le début de l’épidémie. Parmi les nouvelles victimes se trouvent 20 résidents d’un EHPAD des Vosges. 

Ce n’est malheureusement pas la première vague de décès dans un établissement de ce type puisqu’on comptabilise également 5 décès dans un EHPAD du douzième arrondissement de Paris ainsi que 12 autres dans le Doubs. 

Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l’association des médecins-urgentistes de France a déclaré au micro de RTL : «   On va vers une hécatombe dans les EHPAD. Je pèse mes mots. [...]C’est bien beau d’avoir dit «  on va éviter que les personnes viennent aux urgences  » d’avoir dit «  les personnes âgées on va les confiner  ». Je comprends la logique médicale mais confiner ne veut pas dire abandonner.  » 

Il y quelques jours les EHPAD et maisons de retraites avaient en effet adressé une lettre au ministre de la Santé, dans laquelle ils annonçaient redouter jusqu’a 100 000 décès mettant en cause principalement un manque important de masques et estimant qu’il leur faudrait environ 500 000 masques par jour. 

Samedi, Olivier Véran, le ministre de la santé  a annoncé que les établissements pour personnes âgées « disposeront dans la durée de ces 500 000 masques par jour . « Lorsque des symptômes apparaissent, la dotation devra permettre de couvrir en priorité les personnes qui oeuvrent auprès des cas possibles ou confirmés ». 

Mais de fait, la plupart des Agence Régionales de la Santé expliquent qu’elles ne disposent pas à ce jour des stocks nécessaires pour équiper les soignants y compris quand ils ne sont pas au contact des résidents malades.

Une autre revendication des gérontologues est de rendre les dépistages les plus précoces possibles.  Le professeur Hubert Blain, chef du pôle de gérontologie du CHU de Montpellier a remarqué et alerte, depuis quelques semaines, sur les symptômes atypiques que présentent de nombreuses personnes âgées atteintes du virus : fortes diarrhées, perte d’équilibre, troubles cognitifs. Identifier ces signes avant-coureurs qui précèdent la toux et la fièvre et former les personnels et directeurs à les reconnaitre permettrait d’isoler au plus vite les cas suspects sans attendre qu’ils n’aient eu le temps de contaminer d’autres résidents. Mais détecter de façon plus précoce les malades suppose également un accès plus facile des Ehpad aux tests de dépistage, tant pour les résidents que pour les soignants.

De plus, les médecins et les directeurs d’Ehpad demandent également à ce que l’hospitalisation des résidents malades soit assurée malgré l’augmentation du nombre de victimes dans le reste de la population. Dans leur courrier à Olivier Véran, les gérontologues expliquent que les établissements n’ont ni le matériel ni les personnels suffisants pour prendre en charge les malades du Covid-19 en état grave.

Au delà de l’épidémie en elle-même, les mesures sanitaires de confinement, destinées à protéger les résidents fragiles des EHPAD provoquent leur isolement et de nombreuses familles redoutent de voir se dégrader d’autant plus l’état de leur proches. Dès que le virus entre dans un établissement, la pratique consiste à confiner chaque pensionnaire dans sa chambre, cela veut dire qu’il n’y a plus de repas collectifs, de goûters, ni d’animations. Les visites sont également interdites, et même si certains soignants enfreignent le règlement et aident certains résidents à passer des appels vidéos ; le contact avec les famille reste difficile pour les résidents, souvent très dépendants ou incapables de se servir d’un téléphone. Luc Broussy, le directeur du «  Mensuel des maisons de retraites  » déclare : «  Concrètement, les gens qui ont accepté de se séparer de leurs parents ne les reverront sans doute plus jamais  ». 

Plus l’épidémie va se prolonger, plus les établissements risquent d’être atteints par le virus. Toujours au micro de RTL, Patrick Pelloux interpellait le gouvernement : «  Qu’on donne le traitement à la chloroquine dans les EHPAD. Sanofi a dit qu’ils en avaient 300 000. Qu’on aille les chercher ! [...] J’engage le gouvernement à tout faire pour donner ces traitements dans les EHPAD et pour les personnes âgées. »

 
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