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La Izquierda Diario
6 de avril de 2020 Twitter Faceboock

Le secrétaire général de l’UNSA-RATP trouve « correctes » les conditions de travail malgré la hausse importante du nombre de cas de Covid19
Wael Mejrissi, correspondant

Voilà une interview du secrétaire général de l’UNSA-RATP qui ne devrait pas manquer de faire réagir. Thierry Babec, interrogé en direct a déclaré selon ses propres termes que les conditions de travail au sein de la RATP sont "globalement correctes".

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Les oreilles des militants et élus UNSA ont dû siffler en écoutant cette prise de parole qui ne finit pas d’alimenter de vives discussions entre élus et salariés de l’entreprise. Alors que les conducteurs de bus, métro et RER vont désormais au travail avec la crainte d’être contaminé un jour ou l’autre, il n’en fallait pas plus pour qu’une telle déclaration mette le feu aux poudres.

Les agents de la régie parisienne de transports manquent de tout, masques, gants et la distribution de gel hydroalcoolique et de lingettes se fait au compte-gouttes. Pas de quoi pavoiser donc pour la direction de l’entreprise de transport qui a fait marche arrière à plusieurs reprises suite aux revendications répétées des agents pour être moins exposés. La suspension de vente de tickets à l’intérieur des bus, l’isolation de la cabine de conduite et la gestion du flux de voyageurs par les portes arrière a été le résultat d’un rapport de force que la direction n’a pas pu tenir très longtemps car les machinistes ont décidé sans attendre l’aval de quiconque pour prendre eux-mêmes les dispositions de protection qu’ils jugeaient nécessaires.

Cependant les recherches évolutives sur le virus démontrent que l’exposition des agents au virus est loin d’être une vue de l’esprit mais bien une réalité. Les agents n’hésitent plus à mettre sur les réseaux sociaux des photos de leur bus bondés de voyageurs pour alerter la direction et l’opinion publique sur le risque pour les usagers et les salariés de maintenir les transports publics. Thierry Babec, ancien machiniste d’Aubervilliers démontre ainsi son impuissance à relayer les fortes inquiétudes des agents qu’il est pourtant censé représenter. Ces agents qui bravent et qui apprennent chaque jour la contamination d’un des leurs.

La RATP ne compte pas moins de 97 cas de contaminations avérés (certainement plus) au covid19 dont 8 en état grave et 2 décès. Les positions pour le moins molles de Laurent Escure pendant la grève avaient déjà beaucoup déçu les militants du syndicat bleu. Thierry Babec renforce ainsi l’impression largement partagée par les agents RATP d’un syndicat connivent pour ne pas dire complice d’une direction qui met sciemment en danger la vie de ses agents si l’on tient compte de l’avis des plus hautes instances scientifiques.

Mais la rentabilité n’attend pas même si cela doit se faire au prix de nombreuses malades car le gouvernement, obstiné dans sa folie néolibérale, n’a pas renoncé à démanteler le service public et la caution d’un syndicat dit réformiste est un cadeau inespéré pour continuer cette politique du tout profit qui emmène dans son sillage le monde dans les affres de l’abîme.

 
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