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La Izquierda Diario
10 de avril de 2020 Twitter Faceboock

Le maire PS de Poitiers demande la réquisition des éboueurs pour casser leur grève
Arthur Nicola

Alors que les salariés de la société Urbaser Environnement, qui collecte les déchets de l’agglomération du Grand Poitiers, étaient en grève depuis jeudi matin pour de meilleures conditions de travail, le maire a demandé à la préfecture de réquisitionner les agents pour briser la grève.

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Il s’agissait avant tout pour les salariés de demander une valorisation du travail extrêmement pénible qu’ils effectuent en pleine période de confinement. Jeudi matin, 44 des 58 ripeurs (les éboueurs chargés de la collecte des déchets) d’Urbaser étaient en grève, soit 20 des 22 camions qui collectent les déchets de la capitale de la Vienne. Au coeur de leurs revendications, l’obtention de la prime de 1000€ instaurée par le gouvernement dont l’attribution reste à la discrétion des entreprises : « on a demandé à pouvoir bénéficier de cette prime. Aujourd’hui, on a toujours aucune réponse de la part de notre direction » nous résume Sebastien Boucher, salarié d’Urbaser et responsable de la section syndicale CGT de l’entreprise.

Alors qu’à Poitiers comme ailleurs, toute la population est confinée, les pouvoirs publics ont profité de cette période pour mettre en chômage partiel les éboueurs. Alors que les déchets ménagers augmentent du fait du confinement, l’agglomération a demandé à Urbaser Environnement de ne collecter les déchets qu’une semaine sur deux dans les zones pavillonnaires. Résultat : « il y a plus de déchets, tout en demandant moins de passage. Il y a donc des semaines où il y a un surplus de la charge travail, et l’autre semaine où l’on connaît le chômage partiel » continue le responsable syndical. Un chômage partiel qui équivaut à une perte de salaire d’au moins 16 %, perte que l’entreprise ne comble évidemment pas, tandis que les salariés doivent donc rester « confinés » deux à trois jours par semaine seulement, ce qui, du point de vue du syndicaliste « ne change rien en matière sanitaire ». Car en matière sanitaire, Urbaser a fait le strict minimum : « nous venons seulement de recevoir des masques, après que nous ayons déposé un droit d’alerte il y a plusieurs semaines. Mais on commence seulement à avoir des petits gants de protection, des masques et du gel hydro-alcoolique ».

Cependant, face au débrayage, le maire et président d’agglomération socialiste de Poitiers, Alain Claeys, a immédiatement demandé à la préfecture de pouvoir réquisitionner les salariés. Une mesure que les salariés ont apprise seulement par la presse : « On a appris la demande de réquisition du maire, seulement par la presse, même pas par la préfecture ! On voit bien que dans cette affaire, ce sont les impératifs de gros-sous qui ont primé sur la masse salariale ». Face à cela, les salariés ont décidé de reporter leur mouvement à la fin du confinement, date à laquelle le chômage partiel une semaine sur deux devrait se terminer.

A l’automne dernier, les salariés avaient déjà dû mené une lutte pour conserver leurs acquis sociaux : « ils ont voulu faire passer une partie de nos salaires en prime, et rétrograder l’ensemble du personnel sur les coefficients. On a perdu beaucoup d’acquis, sur la majoration des jours fériés notamment ! ». Alors que les salariés avaient déjà subi de nombreuses attaques sociales à l’occasion du changement de société qui a eu lieu au 1er octobre dernier (Urbaser Environnement reprenant la boite à Suez), c’est maintenant le président d’agglo et la préfecture, qui, de concert, font tout pour réprimer des salariés tout en leur demandant de travailler plus pour gagner moins.

 
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