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La Izquierda Diario
13 de avril de 2020 Twitter Faceboock

Le plan d’aide au patronat passe à 100 milliards et toujours rien pour les travailleurs
Petra Lou

Face à la crise sanitaire qui est en passe de déclencher une crise économique plus violente encore que celle de 2008 à l’échelle mondiale, le gouvernement double son budget pour sauver les entreprises. Et toujours des miettes pour les travailleurs qui y font face.

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Crédits photos : Photo Joël Saget. AFP

Le plan d’urgence qui s’élevait à 45 milliards qui avait été voté à l’unanimité au parlement passe à 100 milliards : et Bruno Le Maire ainsi que Gérald Darmanin ont ajouté qu’ils ne comptent pas en rester là ; «  Ces chiffres pourront encore évoluer car la situation économique et le besoin de soutien des entreprises changent rapidement  » ont-ils affirmé dans une interview aux Échos ce jeudi. Ce mercredi 15 avril, un deuxième projet de loi de finances rectificative (LPFR) devrait être présenté en Conseil des ministres.

Faire le tout pour le tout pour sauver les entreprises, le premier LPFR était au gouvernement une première très grosse somme qu’il n’a pas hésité à parachuter à la hauteur de 45 milliards d’euros des comptes publics. Mais la crise sanitaire s’approfondit, et entraîne avec elle une crise économique dont le recul de la croissance qu’annonce Bercy avoisine celui de la fin de la Seconde guerre mondiale.
« Pour le seul périmètre de l’État, nous serons à plus de 170 milliards d’euros de déficit budgétaire alors que nous avions prévu 93 milliards en loi de finances initiale. C’est un montant supérieur à celui de l’année 2010, post-crise financière » a précisé Darmanin : leur nouveau LPFR table sur des dépenses publiques en flèche pour sauver coûte que coûte les entreprises.

Pour la santé, le fond sera triplé et passera à 7 milliards d’euros pour passer l’achat de matériel, et indemniser les soignants. Après des semaines de gestion catastrophique de la crise sanitaire, avec un manque de matériel pour les soignants qui sont en première ligne de la crise, le gouvernement rajoute très tardivement quelques miettes toujours pas à la hauteur tant la situation est tendue. La préoccupation du gouvernement reste donc celle de donner l’ensemble des garantis au grand patronat auquel il fait désormais cadeau de 100 milliards, et toujours rien pour les travailleurs.

Ce serait désormais 20 milliards qui seraient provisionnés pour le recours au chômage partiel au lieu de 8,5 milliards. Une mesure qui il faut le rappeler n’est pas une mesure en faveur des salariés, mais en faveur des patrons : en effet, les salariés ne toucheront que 84% de leur salaire net. De leurs côtés, les patrons ne paieront rien : tout sera pris en charge (dans la limite de 4,5 Smic) par les administrations publiques.

Le gouvernement annonce ne pas exclure non plus d’annuler les créances de cotisations sociales pour les entreprises qui risquent la faillite. Il annonce également une enveloppe de 20 milliards d’euros à destination de la recapitalisation des entreprises stratégiques, et en premier lieu les groupes dont l’État est déjà actionnaires, comme Air France KLM. Une aide qui en définitive subventionne les grandes capitalistes alors qu’il s’agirait tout au contraire de nationaliser sans indemnité ni rachats sous contrôle des travailleurs eux-mêmes.

Face à la crise sanitaire, le gouvernement met la priorité sur le sauvetage des entreprises, à savoir la socialisation des pertes. C’est ce que pointe par ailleurs Raymon Soubie, conseiller bien connu pour affirmer ce que les politiques pensent tout bas « Ce sont les contribuables qui paieront cette crise ». En définitive, le gouvernement cherche à faire peser le poids de la résolution de la crise sur les travailleurs.

Pour sauver les patrons il est le premier à débloquer des fonds considérables de l’argent public, pendant que les soignants n’ont pas de matériel ou ils en ont défectueux, à l’image d’un agent de sécurité du CHU d’Amiens qui est décédé car il n’était pas protégé, mais aussi du bilan catastrophique de morts auquel on arrive aujourd’hui, c’est-à-dire plus de 13 000 morts.

Face à la crise économique qui vient, il faut premièrement se donner tous les moyens possibles pour résoudre la crise sanitaire au travers investissement massif dans l’hôpital public, arrêter la production non essentielle, tout en réorientant là où c’est possible la production pour faire ce dont il nous manque le plus, comme des masques, des blouses, des respirateurs artificiels ou encore des tests. Il nous faut aussi répondre aux premiers impacts de la crise économique en posant la question de l’interdiction des licenciements qui pourraient se multiplier dans la période comme la direction de Daher qui compte bien supprimer 3000 emplois en plein crise sanitaire. Non ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise !

 
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