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La Izquierda Diario
17 de avril de 2020 Twitter Faceboock

A bas l’impérialisme et les frontières
Confinement en Outre-Mer. La répression, seule réponse de l’impérialisme à l’extrême pauvreté
Prune Fabre

L’impérialisme maintient ses colonies dans un état de pauvreté d’autant plus insupportable face à la crise sanitaire. L’Etat répond à cette situation avec plus de répression.

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Affluence record lors d’une vente collective de bouteilles de gaz à Kourou. Une opération mise en place par des gérants de stations-services en partenariat avec la mairie de la ville spatiale. 620 bouteilles achetées en 3h30. Un record. Crédit Photo : France Info

Avant la pandémie du Coronavirus les territoires d’Outre-mer avaient déjà des taux de pauvreté record. La dernière enquête de l’INSEE concernant le taux de pauvreté en Guadeloupe, Guyane et à Mayotte date de 2011. Selon celle-ci, 20,1% des Guadeloupéens, 30,2% des Guyanais et 32,4% des Mahorais seraient considérés comme pauvre ; néanmoins ce calcul est fait à partir d’un seuil prenant 60% du revenu médian local et non national (donc beaucoup plus faible pour les colonies française). Le journal ​L’âge de faire a réévalué ces chiffres en utilisant le revenu médian national. Cela donne 49,1% des Guadeloupéens, 61,2% des Guyanais et 84,5% des Mahorais qui souffriraient de pauvreté. En 2016, l’INSEE a sorti un nouveau rapport cette fois centré sur la Martinique et la Réunion et prenant en compte le revenu médian national : cette fois-ci 29,8 % des Martiniquais et 39% des Réunionnais sont sous le seuil de pauvreté. En comparaison, la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de la métropole, atteint en 2016 un taux à 28,6%.

La question de la faim et de la pauvreté dans son ensemble est donc ultérieure dans les colonies françaises à la crise du COVID19, et ce n’est pas une découverte pour ses habitants comme ça semble l’être pour Annick Girardin. Néanmoins, la pauvreté ne va qu’en s’intensifiant ces dernières semaines, notamment du fait de la large part de la population d’outre mer qui travaillent dans le secteur informel. Par conséquent, ils n’ont droit à aucune compensation telle que le chômage partiel et se retrouvent ainsi sans aucune ressource pour se nourrir. Par ailleurs, cette précarité ne fera que s’aggraver avec la réforme de l’assurance-chômage, appliquée progressivement depuis le 1er novembre 2019, affaiblissant les protections sociales. Entre autres, il faudra avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois alors qu’auparavant, 4 mois sur les 28 derniers suffisaient pour toucher l’indemnisation chômage. La mise en place finale est décalée au 1er septembre 2020 du fait des difficultés supplémentaires de l’emploi durant cette crise, mais c’est simplement pour le gouvernement une façon de reculer pour mieux sauter.

La réponse du gouvernement à la crise dans les départements d’Outre-mer est une gestion coloniale, l’Etat français tentant de se situer comme sauveur de ses colonies, à l’image du discours d’Annick Girardin qui annonce pour la Guyane et Mayotte "une aide alimentaire supplémentaire pour deux mois, sous forme de bons alimentaires”, renfermant cette pauvreté dans la temporalité de l’épidémie. Tout ça sans évoquer le manque cruel de lits de réanimation seulement 38 pour la Guyane par exemple ou le taux de chômage permanent très élevé. La population est dans une extrême précarité et l’État craint des révoltes, raison pour laquelle, notamment avec le déploiement de l’armée en Outre-mer, il choisit la répression à outrance pour contenir cette population et ces terres si stratégiques pour l’impérialisme français. Par ailleurs, dans son discours la ministre dénonce "beaucoup d’agressions (...) en direction des forces de l’ordre" et annonce sans complexe “je veille de très près et je n’hésiterai pas à mettre des mesures supplémentaires". Pour reprendre les mots d’Elie Domota, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) : “voilà le point de départ : une irresponsabilité des autorités sanitaires et politiques à ne pas entendre et à ne pas voir ce qui se passe.”. De fait, l’UGTG avait lancé dès le début de la crise de nombreuses alertes à la métropole qui, pour seule réponse, a donné des consignes responsabilisantes et individuelles, tout en accentuant les mesures de répression.

 
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