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La Izquierda Diario
17 de avril de 2020 Twitter Faceboock

Crise sanitaire et sociale
Plus d’un quart des demandes d’arrêt de travail des personnes vulnérables rejetées par l’Assurance-maladie
Avis Everhard

Plus d’un quart des demandes d’arrêt de travail pour les personnes vulnérables ont été rejetées par l’Assurance-maladie. Elles doivent donc se déplacer auprès de leur médecin-traitant pour se faire prescrire leur arrêt de travail. Et les mesures barrières ?

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Crédits photo : Istock

Pour pouvoir bénéficier de l’assurance maladie, il faut répondre à deux critères fixés avant l’épidémie : avoir une pathologie identifiée par la Haut Conseil de santé publique (HCSP) et être en affection de longue durée (ALD).

Pour les personnes ne remplissant pas ces deux critères, elles doivent aller chez leur médecin traitant afin d’avoir un arrêt de travail classique. La liste des pathologies ne mentionne cependant pas les facteurs de co-morbidité face au coronavirus, en particulier l’obésité. La ligue contre l’obésité dénonce l’obligation que les personnes obèses ont « d’établir un contact physique avec leur médecin traitant afin d’obtenir, en cas de nécessité, un arrêt de travail », dans un communiqué publié par l’association. Elle juge ces déplacements “inacceptables” et “dangereux”. L’association demande à ce que toutes les personnes atteintes d’obésité puissent avoir accès au formulaire de l’arrêt de travail simplifié.

Par ailleurs, plus d’un quart des demandes d’arrêt de travail ont été rejetées par l‘assurance maladie, ce qui signifie que les personnes vulnérables ayant fait cette demande devront se déplacer pour demander à leur médecin traitant de leur prescrire un arrêt. Plutôt ironique quand on sait que le 12 mars, Macron a demandé aux personnes « qui souffrent de maladies chroniques ou de troubles respiratoires » de « rester autant que possible à leur domicile ». De plus, l’arrêt de travail classique ne permet qu’une indemnisation allant de 66% à 84% selon les accords d’entreprises et de branches. Une fois de plus, ce sont les travailleurs qui payent la crise sanitaire : ils ont le faux choix de soit se mettre en danger en allant au travail, soit ne pas pouvoir nourrir leur famille, les indemnisations d’arrêt de travail étant largement insuffisantes. Et comme si ça ne suffisait pas, le patronat peut en plus décider de la pertinence de l’arrêt maladie en déposant ou non la déclaration à l’assurance maladie. Ce serait donc au patronat de décider de la vie des travailleurs, ce même patronat qui a imposé à des milliers de travailleurs de reprendre le travail en pleine pandémie ?

Une fois de plus, la crise sanitaire touche les personnes les plus vulnérables, les travailleurs atteints de pathologies à risque, alors que les critères définis par l’assurance maladie pour un arrêt de travail de personne vulnérable ne correspondent même pas aux critères de personnes à risques pour le coronavirus. Cet antagonisme met en lumière l’objectif du gouvernement, qui est de nous faire reprendre le travail le plus rapidement possible au détriment de notre santé. Dans le même temps, il prévoit un plan de relance avec 100 milliards pour les entreprises contre 2 milliards seulement pour la santé, ce qui est largement insuffisant quand on connait les difficultés que traverse l’hôpital public aujourd’hui.

 
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