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La Izquierda Diario
19 de avril de 2020 Twitter Faceboock

#HonteUnivFrance : la colère de milliers d’étudiants contre les inégalités sociales et la pression scolaire
Erell Bleuen

Depuis plusieurs jours, on voit fleurir sur les réseaux sociaux la colère des étudiants de plusieurs universités contre le maintien des examens, qui vont brutalement sélectionner les jeunes les plus précaires. Samedi 18 avril, plusieurs milliers d’étudiants ont mené une action nationale sur twitter avec le hashtag #HonteUnivFrance, dans l’objectif d’obtenir la validation automatique des examens.

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A Paris 1, à Evry et à l’université de Lorraine, les étudiants se sont mobilisés cette semaine avec le hashtag #Honteuniv, pour exiger la validation automatique des partiels, cumulant à chaque fois plusieurs milliers de twits. À la suite de ces succès, une campagne nationale, initiée par des étudiants d’Evry, a été lancée sur twitter. Des milliers d’étudiants ont répondu à l’appel, avec des tweets qui interpellaient la ministre de l’enseignement supérieur. Au total, 17,6k tweets ont été produits, et le hashtag a atteint la 2ème place des tendances nationales.

Les tweets revenaient sur l’absurdité de la situation lorsqu’on veut faire passer des partiels aux étudiants au milieu d’une pandémie mondiale, et la supercherie qu’est la « continuité pédagogique ».

Maude, maîtresse de conférences à l’USMB, est revenue sur la situation des étudiants face au maintien des examens.

Ces derniers jours, la colère a été alimentée par des présidences d’universités et des enseignants jusqu’au-boutistes, déterminés à faire passer en force les examens. C’est notamment le cas du président de l’Université de Lorraine, qui a déclaré que son université n’était pas « l’école des fans », ou encore de G.Haddad, président de Paris 1, qui a refusé un vote majoritaire de la CFVU pour la validation automatique des examens. Les étudiant-e-s du Poing Levé sont revenus sur cette décision et la situation à Paris 1.

La colère que l’on voit s’exprimer vient du fait que maintenir les partiels, c’est accroître les inégalités entre les étudiants, et approfondir l’existence d’une université à deux vitesses : ce sont les plus précaires qui vont pâtir de la sélection brutale que veulent imposer les présidents d’université. De nombreux tweets revenaient d’ailleurs sur la situation d’extrême précarité dans laquelle se retrouvent les étudiants pendant ce confinement.

Alberta, étudiante et militante à Révolution Permanente : « Avec les examens, les étudiants qui vont être les plus pénalisés sont ceux qui font tourner la société, ceux qui travaillent exposés au virus, et ceux qui se sont fait licencier sans compensation et sont aujourd’hui sans revenu".

Face à la colère des étudiants, l’institution universitaire rétorque qu’il serait nécessaire de défendre la « valeur du diplôme ». Mais de quelle « valeur » parle-t-on alors qu’une partie des cours ne s’est pas tenue du fait de la quarantaine ? Cette situation met en lumière que la prétendue « valeur du diplôme » est en réalité indexée non pas sur des contenus, mais sur une mise en concurrence des étudiants pour des places sur le marché du travail, et donc que cette « valeur » s’établit en premier lieu sur l’échec de la majorité, au profit de ceux qui réussissent et qui auront un diplôme rare. Ce mécanisme ne date pas de la crise actuelle, mais il est évidement exacerbé au sein même des filières, où les plus précaires seront éjectés du fait du confinement, et à un niveau plus national et global.

Maintenir les examens dans ces conditions revient à sélectionner brutalement les étudiants qui sont en première ligne de la crise : les jeunes travailleurs, en poste ou licenciés sans compensations, comme c’est le cas notamment de milliers d’étudiants étrangers, qui se retrouvent aujourd’hui sans aucune aide financière n’ayant pas le droit aux bourses. C’est pourquoi il faut exiger la validation du semestre pour tous et l’annulation des examens, pour que tous ceux qui subissent le confinement à deux vitesses ne se retrouvent pas éjectés de l’université, qui montre quant à elle son vrai visage d’université élitiste au service des besoins des capitalistes.

Cette action met en lumière que la jeunesse précaire est la première variable d’ajustement face à la crise sanitaire et économique, se voyant non seulement licenciée du jour au lendemain ou forcée à travailler encore plus pour des salaires de misère, mais aussi éjectée des universités lorsque la conjoncture se détériore. Pour en finir avec cette situation, il est impératif d’exiger l’interdiction des licenciements, et un CDI pour tous, pour mettre fin à la « flexibilisation » qui donne tous les droits aux patrons, ainsi que le maintien des salaires pour tous à 100% payé par les patrons en tant que mesure de survie nécessaire pour toute la jeunesse travailleuse. Ceux qui se sont retrouvés sans revenus du jour au lendemain, et qui se retrouvent maintenant démunis, ne doivent pas payer la crise.

Pour que ce soit les responsables de cette situation qui paient les conséquences de leurs politiques criminelles, il faut qu’on s’organise : raison de plus pour ne pas passer nos partiels comme si de rien n’était. C’est dans cette logique qu’avec Révolution Permanente, nous faisons deux propositions :

  •  samedi prochain à 15h, participe à notre meeting en ligne "Continuité pédagogique, précarité, déconfinement : quelles perspectives pour la jeunesse face à la crise ?" (plus d’informations à venir)
  •  rejoins un comité virtuel pour discuter de la situation politique, mais aussi pour organiser dès maintenant les batailles à mener et défendre un programme anticapitaliste pour que les jeunes et les travailleurs n’aient pas à payer la crise.
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