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La Izquierda Diario
20 de avril de 2020 Twitter Faceboock

Violences policières
« Il se met à cracher du sang » : un jeune tabassé par la police parce qu’il jouait au ballon

Alors que les violences policières dans les quartiers se multiplient à l’occasion du confinement, une personne de la famille d’un jeune de 19 ans victime d’une interpellation très violente nous a contactés afin que l’on relaye son témoignage. Retour sur la journée du 17 avril.

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"Jeune homme âgé de 19 ans arrêté à 11h à Sèvres (92310) le 17 avril 2020 parce qu’il jouait au ballon en bas de son immeuble.
Une voiture de police banalisée, avec des policiers en civil, s’arrête et l’un des policiers dit au jeune homme « prépares toi à courir ». Deux policiers sortent de la voiture et se jettent alors sur lui, sans même lui demander son nom, ses papiers, ou encore son attestation. Ils l’attrapent par le cou et le mettent au sol. Le jeune leur dit « qu’est ce qu’il y a ? », le policier lui répond « on va t’emmener au poste ». Le jeune se met alors à crier et refuse qu’on lui mette les menottes. Il résiste car il sait que cela va une nouvelle fois se finir par une garde à vue sans motifs. En effet, ce jeune homme est connu des services de police de Sèvres (92), puisqu’il subit depuis plusieurs mois des contrôles au faciès inopinés avec palpation. Ces contrôles se sont la plupart du temps terminés par une garde à vue de 24h, sans avocat et sans avoir aucune trace écrite en sortant du commissariat (pas de procès-verbal), ce qui ressemble plus à une détention arbitraire qu’à une garde à vue. Quelques jours avant l’incident, un policier lui a dit « toi on va bientôt te tomber dessus tu vas voir ».
Quatre autres policiers en uniforme sortent du commissariat qui se trouve juste en face et le font traverser la rue en le portant, les policiers sont alors six, avec quatre policiers qui le portent et deux policiers qui tiennent ses affaires et notamment son ballon. Arrivés devant le commissariat, le jeune résiste et crie car il ne veut pas y être emmené. Les policiers redoublent alors de violence en le plaquent au sol et finissent par l’emmener en le portant. Au commissariat, il est alors jeté dans une cellule avec ses menottes et les policiers se mettent à tour de rôle à lui assener des coups de pieds dans le ventre. Le jeune leurs demande d’arrêter car il a mal et qu’en plus de cela, il a des ulcères. Les policiers lui répondent « on s’en fou ». Il se met alors à cracher du sang.
Plusieurs policiers se battent avec lui. L’OPJ lui dit alors de s’excuser auprès de ses « collègues » pour qu’il soit relâché. Le jeune homme s’excuse mais il est finalement placé en garde à vue. Il leurs demande pourquoi est-ce qu’il est placé en garde à vue et l’OPJ lui répond qu’au bout du troisième contrôle de police pour non-respect du confinement, c’est la garde à vue. Le jeune homme lui répond : « d’habitude vous me contrôler et me mettez une amende, sauf que là vous ne m’avez pas contrôlé ni même demandé si j’avais mon attestation, vous m’avez plaqué au sol ». Le jeune demande alors à voir un avocat, les policiers lui répondent « non il n’y a pas d’avocat, il ne viendra pas ».
Le commissariat de Sèvres décide de le transférer au commissariat de Boulogne-Billancourt (92). Une fois arrivé au commissariat de Boulogne-Billancourt, on lui indique qu’il va être déféré au parquet et qu’il dormira dès ce soir à la prison de Fleury-Mérogis.

— Déféré au parquet :
La juge : « vous trouvez ça normal ? »
Le jeune : « et vous vous trouvez ça normal que l’on m’arrête sans motifs et qu’on me frappe ? Maintenant que je n’ai plus les menottes, je vais pouvoir vous montrer ce qu’ils m’ont fait ». La juge lui demande de ne pas se déshabiller, le jeune lui répond « si je vais me déshabiller de toute façon regardez ils m’ont déjà déchiré mon maillot et découpé le cordon de mon pantalon. D’ailleurs, ils m’ont blessé avec leurs ciseaux en voulant découper le cordon ». Choquée, la juge l’a finalement laissé repartir.
— Fin de la garde à vue :
Le jeune a écopé de 300 euros d’amende à payer dans les trois mois. La police de Sèvres l’a menacé de “charger son dossier” s’il ne supprimait pas la vidéo."

 
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