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La Izquierda Diario
23 de avril de 2020 Twitter Faceboock

Justice de classe
Nice. La justice autorise un couvre-feu plus strict dans les quartiers populaires.
Lola Alduna

Christian Estrosi a gagné en justice contre la Ligue des Droits de l’Homme qui l’accusait de mettre en place un arrêté “discriminatoire” envers les quartiers populaires. Les politiques de “guerre” contre le virus ne font que renforcer le racisme et la violence d’État.

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Crédit photo : photo illustration couvre-feu à Perpignan / AFP

Depuis le début du confinement, Christian Estrosi, maire Les Républicains de Nice, a renforcé le régime coercitif et autoritaire de la ville : la présence d’un drone contrôlant les rues, l’instauration d’un couvre-feu interdit les sorties de 22h à 5h, la pratique de sport limitée à certains espaces et créneaux…la main de fer du maire est prêt à tout afin de faire respecter le confinement.

Suite à « un relâchement le week-end » du 4 avril, le maire de Nice accompagné du Préfet des Alpes-Maritimes décide de modifier les modalités du couvre-feu dès le 7 avril : il s’agira, dorénavant, d’un couvre-feu différencié selon les quartiers. Il n’est pas étonnant de constater que ce sera dans les quartiers populaires (Trachel, Jean-Vigo, Notre-Dame, Saint-Charles, Bon-Voyage, Maurice-Maccario, Pasteur, Las Planas, Les Moulins : 9 au total) où le couvre-feu s’allongera de deux heures (20h-5h) par rapport au reste de la ville (22h-5h).

La Ligue des Droits de l’Homme a contesté en justice un arrêté qu’elle considérait, comme rapportait Libération, « une manœuvre politicienne [qui] vise à stigmatiser et à faire montre d’autoritarisme envers les populations des quartiers populaires, ainsi collectivement punies. »

Au contraire, le maire argumente cette décision en montrant une hausse sensible des PV dans une très faible partie du territoire communal (1,3 % précisément). Le tribunal administratif de Nice lui a donné raison, en n’y voyant qu’un autre moyen pour « limiter la circulation et les déplacements, dans certains quartiers et à certaines heures, dans le but de prévenir une maladie épidémique et contagieuse. »

Le fait est que c’est dans ces mêmes territoires où la densité de la population atteint des chiffres « hallucinants », selon l’avocate de la LDH. En réalité, le rapport des PV ne prend aucunement en compte la réelle densité de ces territoires, et se limite à une considération uniquement géographique. Ce n’est qu’un pas de plus dans la gestion répressive des quartiers, où « la guerre » contre le virus est utilisée pour légitimer le racisme et la violence d’État.

Dans la stratégie catastrophique du gouvernement pour faire face à la crise épidémique, il n’y a de la place que pour l’exacerbation de l’exclusion, de la stigmatisation, de la répression et de la violence dans les quartiers populaires. Toutefois ces derniers ne se résignent pas à être, une fois de plus, le bouc émissaire d’un pouvoir incapable : les récentes nuits de révolte montrent que la colère gronde dans ces quartiers condamnés à la précarité et à la stigmatisation.

 
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