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25 de avril de 2020 Twitter Faceboock

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Une enquête de StreetPress révèle comment 12 McDo ont continués leurs activités en plein Covid19
Julian Vadis

D’après Street Press, une douzaine de restaurant Mc Donald’s, appartenant tous au même gérant, sont restés ouvert depuis le début du confinement mettant « en danger employés et clients ». La méthode employée, le chantage à l’emploi, et les menaces de licenciements…

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Ce 23 avril, le journal Street Press a publié un article sur les pratiques honteuses d’une douzaine de restaurant McDonald’s pour maintenir l’activité coûte que coûte en cette période de confinement. Témoignages et documents à l’appui, la méthode employée par ces restaurants, qui appartiennent tous au même gérant (réseau Simmenauer), est assez simple : Menaces de licenciements en cas de droits de retraits, coup de pression quotidien et vantardise du patron de ses liens privilégiés avec la préfecture.

La vie des salariés mise en danger

Dès le 15 mars et le début du confinement, le ton est donné. D’après les témoignages recueillis par Street Press, c’est clairement avec la vie des salariés que la direction de ces restaurants à jouer pour maintenir les profits. « Aucune mesure n’était mise en place. On n’avait ni masque, ni gant à disposition et quand on en demandait, nos supérieurs se moquaient de nous et nous balançaient : “Vous n’avez pas 70 ans”, “C’est qu’une grippe” » explique ainsi l’un deux, sous couvert d’anonymat.

Si des mesures sanitaires ont ensuite été mis en place, elles sont très fortement critiquées par les salariés eux même. Une employée, qui avait exercé son droit de retrait, se retrouve forcée de reprendre le travail. Selon elle, « ces nouvelles mesures, c’était de la théorie ! On avait en réalité seulement des caches-barbes et toujours pas de masques. Il y avait des gants et des délimitations de zones au sol pour qu’on soit tous à un mètre les uns des autres, mais c’est inapplicable… Pareil, le lavage des mains toutes les 15 minutes, je peux vous dire que ce n’est pas du tout respecté et qu’il n’y a personne derrière nous avec un chronomètre. »

Plus encore, la direction des restaurants aurait mis la pression sur les salariés qui maintenait leur droits de retraits. La méthode ? Déclaré ces droits de retraits comme étant des absences injustifiées, pour ensuite licencier en masse les employés qui refuse de mettre leur santé en dangers pour faire tourner la machine. Dans un secteur ou les contrats précaires sont légion, il va s’en dire que ces menaces de licenciements simplifie l’équation à choisir entre mourir de précarité ou du Covid19. « Simmenauer joue sur notre précarité à toutes et à tous pour nous tenir. Moi j’ai besoin de ce job, sinon je suis foutu. Déjà qu’avec cet emploi, je ne me fais jamais plaisir. Je m’achète aucune fringue, rien… C’est pour survivre que je travaille pour lui » explique ainsi un employé.

La préféte d’Indre-et-Loire complice ?

Plus encore, l’article de Street Press amène des éléments mettant directement en cause la préfète d’Indre-et-Loire. Des salariés ont ainsi indiqué que, pour mettre la pression sur les salariés, Simmenauer se serait vanté de ses liens avec la préfecture comme un appui pour maintenir son activité.

Ainsi, Street Press a mis en avant des mails envoyés à la préféte dénonçant la situation, resté sans suite. D’après un responsable CGT pour la restauration rapide, cité par Street Press, c’est bel et bien une fin de non-recevoir que reçoive les salariés. « J’ai été en relation avec eux pour faire état des retours que j’avais des luttes dans les restaurants. On m’a envoyé chier et on m’a répondu que Simmenauer était quelqu’un de très respectable, qu’il crée beaucoup d’emplois dans la région » explique t-il.

Autre élément confondant pour la préfète d’Indre-et-Loire, les déclarations de Manuela Antonio, de la CGT d’Indre-et-Loire, qui explique que, lors d’une conférence de presse, « la préfète a répondus en évoquant une baisse de 50% des offres à Pôle Emploi et d’une hausse de 10% des inscriptions à Pôle Emploi. »
Enfin, un cadre de McDonald’s France a expliqué sa surprise face à la possibilité des restaurants de Simmenauer de rester ouvert. Selon lui « un jour, quelqu’un a demandé comment Bernard Simmenauer faisait pour être ouvert dès le 15 mars alors que nous, fin avril, nous n’avions toujours pas achevé nos recherches concernant une organisation du travail aux normes sanitaires. La directrice du réseau Simmenauer a répondu qu’il avait fait valider les mesures sanitaires auprès des autorités locales et que tout était réglementaire. Personne n’est dupe, en ouvrant dès le lendemain de l’annonce des fermetures nationales, on sait tous qu’il a mis en danger la santé de ses salariés. Peut-être dispose-t-il de pistons au niveau régional, qui lui permettent de faire comme il veut »

Pas de problème pour McDo France ?

Actuellement, les douze restaurants de Simmenauer en France sont les seuls à être rester ouvert sur les 1500 de l’ensemble du territoire. Autant dire que, dans les sphères dirigeantes de McDo France, les méthodes employés sont scrutées avec attention. Ainsi, selon un cadre de McDonald’s France interrogé par Street Press, « le discours en interne, c’est que Bernard Simmenauer est un précurseur qui fait tout bien. À aucun moment, dans l’entreprise, on s’est plaint qu’il était ingérable. »

La stratégie des sphères dirigeante de McDonald’s France est donc la politique de l’autruche. Couper court à la polémique sur l’absence de test préalable et viser à en faire un exemple dans le cadre d’une réouverture nationale de l’ensemble des restaurants la plus rapide possible. Ainsi, « les douze restaurants de Simmenauer ne faisaient pas partie de ceux que nous avons testé. Notre direction a juste eu besoin de justifier leurs ouvertures en disant que ça faisait partie de leurs essais, car les scandales autour de Bernard Simmenauer deviennent tellement gênants » toujours selon le cadre de McDonald’s France interrogé par Street Press.

Ainsi donc, la priorité est de faire repartir la machine à cash au mépris de la santé des travailleurs. Un scandale total, qui doit être dénoncé, tout en affirmant haut et fort une solidarité pleine et entière aux salariés des McDo. Plus que jamais, nos vies valent plus que leurs profits !

 
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