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La Izquierda Diario
3 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Répression policière
Violences policières à la Reynerie. « Ils m’ont dit : "on va t’arracher la tête" » témoigne un jeune
Sofia Malone
Antonio Davaï

Le 1er mai, vers 23h dans le quartier de la Reynerie, Fefe et Zack âgés de 16 et 17 ans ont été passés à tabac par six policiers. L’un d’eux, Zack a eu le nez cassé pendant que son ami, Fefe a été violemment neutralisé par les autres policiers, impuissant. Nous sommes entrés en contact avec Féfé et Zack, qui nous livrent leur témoignage.

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A Toulouse, ce 1er mai, dans les environs de 23 heures dans le quartier de la Reynerie, Fefe et Zack, deux jeunes âgés de 16 et 17 ans ont été passés à tabac par six policiers. Nous relayons le témoignage de Fefe :

« On marchait tranquille, on a vu un groupe de flics, on a pris peur on est parti en courant. Ils nous ont rattrapés. Mon collègue a eu le nez éclaté. Ils ont commencé par lui mettre une balayette, il s’est cogné contre la voiture de police. Après ils l’ont enchaîné avec des coups de poings et coups de pieds. La policière lui a écrasé la tête contre le sol. Il a voulu appeler sa mère. En même temps un policier m’a dit : "on va te fouiller". Ils m’ont ensuite fouillé. Et ils m’ont menacé de mort, ils m’ont dit "sale arabe on va t’arracher la tête". Puis ils m’ont serré fort les parties intimes. Je voyais mon collègue se faire étrangler à côté. Il essayait d’appeler sa mère mais ils l’ont mis à terre. J’ai crié pour demander de l’aide. Un jeune est venu pour nous défendre mais il s’est fait gazer. Ils ont bien fait saigner mon pote, il était sonné et s’est retrouvé avec le nez cassé. Après ils nous ont lâchés.

En tout, ils étaient trois policiers sur mon pote, trois sur moi. Sur mon pote, il y avait une policière, celle qui lui a écrasé la tête. Le policier cagoulé, lui c’était le plus hard. Il tapait fort mon collègue. J’ai aussi reconnu un policier, chauve à lunette, qui m’a dit les insultes racistes. Je l’ai bien reconnu parce que j’ai déjà reçu beaucoup de menaces de sa part quand il me contrôlait avant. Moi j’ai eu de la chance, mais mon collègue a ramassé. Le soir, j’arrivais pas à dormir. Depuis ma mère a peur, elle veut plus que je sorte. Beaucoup de monde m’ont dit de faire un témoignage » .

Zack nous a expliqué plus tard qu’au moment où les policiers les ont rattrapés, il a été traîné au sol avant d’être roué de coups.

Dans le quartier de la Reynerie et de ses alentours, Mirail, Bagatelle, Bellefontaine, la répression policière s’accentue en cette période de confinement
et les violences qu’ont subies Zack et Fefe font écho à de nombreuses autres. Le 19 avril dernier, à la Reynerie, une voiture de police a percuté de plein fouet un automobiliste. Le lendemain, toujours à la Reynerie, un jeune s’est fait tabasser par la police, laissé au sol avec le visage ensanglanté. Dans un autre quartier de Toulouse, à Purpan, le 25 avril dernier, à 2 heures du matin, un homme a été frappé au sol à coups de muselières.

Récemment, nous avons relayé le coup de gueule de Pablo militant à Révolution Permanente et habitant à la Reynerie. Il était question de mettre en lumière la répression policière exacerbée en période de confinement bien que vécue quotidiennement par les habitant.e.s des quartiers populaires. Mais aussi, de pouvoir souligner le rôle de ces violences de classes bien souvent racistes dans le système capitaliste.

L’acharnement répressif du bras armé de l’État combiné au confinement autoritaire, vécu dans des conditions bien plus difficiles que ceux des habitants des quartiers bourgeois vient s’ajouter au fait que la majorité des personnes issues des quartiers populaires sont contraintes de sortir pour travailler dans des emplois pénibles, mal payés, avec pas ou sinon peu de mesures de sécurité.

En pleine période de pandémie mondiale, il est aujourd’hui nécessaire de mettre en place de comités de quartier afin que les habitants, les travailleurs puissent prendre en main les mesures de sécurité et d’hygiène face à la crise du Covid-19, mais aussi face aux violences de l’Etat capitaliste.

 
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