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La Izquierda Diario
4 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Appli StopCovid
Le bracelet électronique, nouvel outil de la surveillance de masse ?
Inès L

Pour les populations dites "deconnectées" un bracelet életronique est envisagé dans le cadre du développement de l’application StopCovid. Présenté comme un outil de traçage sanitaire, cette option constitue un pas en avant important vers la surveillance de masse.

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Crédit photo : Mathieu Pattier

Le gouvernement travaille depuis quelques temps à la mise en place d’une application appelée StopCovid à télécharger sur Smartphone, dont le but affiché est de suivre l‘évolution du Covid-19 après le déconfinement. Elle permettra ainsi de connaître les personnes susceptibles d’avoir été contaminées par une personne porteuse du virus.

Mais tout le monde ne dispose pas d’un Smartphone sur lequel l’application pourrait être téléchargée. Le secrétaire d’Etat chargé du numérique, Cédric O, a donc affirmé dans un billet publié sur Medium qu’une « partie de l’équipe est dédiée à essayer de trouver une autre solution — par exemple, un boitier ou un bracelet qui permettrait de se passer des téléphones » et ainsi faire en sorte qu’aucune tranche de la population ne puisse être exclue de ce dispositif de traçage.

Bien que le secrétaire d’État chargé du numérique affirme mettre en place un dispositif à visée « sanitaire » en dépassant la « fracture numérique », il est difficile de nier que l’annonce du port d’un bracelet électronique est synonyme de surveillance de masse et de restriction de libertés.

En ce sens, il admet que « le risque zéro n’existe pas » et qu’il est « loin d’être anecdotique s’agissant d’un outil de traçage des interactions sociales ». Mais que « ce n’est qu’au regard du rapport bénéfice/risque que la décision de déployer StopCovid ne pourra, le cas échéant, être prise. En un mot, StopCovid n’est pas une application de temps de « paix » ».

Ainsi, ces dispositifs de surveillance mis en oeuvre dans le but “veiller à la sécurité” n’en demeurent pas moins des outils portant atteinte à la vie privée et mettant en danger la liberté de chacun. Quant à la nature exceptionnelle qu’il semble suggérer, il faut se rappeler que les mesures d’exception ont généralement vocation à entrer dans le droit commun et par là empiéter durablement sur les libertés publiques.

La sécurité ou la situation sanitaire ne peuvent en aucun cas justifier ces atteintes. Si le secrétaire d’Etat affirme que "La faisabilité d’un tel dispositif reste toutefois très incertaine et nécessitera a minima des semaines supplémentaires de développement" il convient de refuser la mise en place de ces dispositifs quel qu’en soit le motif et quel que soit le degré d’atteinte à nos droits qu’ils sont censés avoir car il s’agit d’un pas en avant déterminant dans le suivi de la population. Chaque droit ou liberté supprimés prépare la suppression des suivants.

Enfin, ce dispositif s’inscrit dans l’arsenal répressif que prépare le gouvernement pour le déconfinement, à défaut de la mise en place de tests massifs : il permet de cibler les personnes potentiellement infectées pour inciter celles-ci à être testée. Il est donc d’un palliatif à la mise en place d’un dépistage massif de toute la population.

 
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