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La Izquierda Diario
7 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Interdiction des licenciements !
Scandale. Derichebourg Aero annonce des centaines de suppressions d’emplois
Pepe Balanyà

La direction de Derichebourg Aéronautics Services laisse le choix à ses salariés : un PSE ou...un PSE ! En effet, s’ils n’acceptent pas un accord visant à casser leurs acquis, la direction met en place un PSE visant 700 salariés dés juin. S’ils l’acceptent, le PSE est... maintenu, mais repoussé à septembre avec possibilité qu’il touche moins de salarié. Un chantage pour faire payer la crise aux travailleurs.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Scandale-Derichebourg-Aero-annonce-des-centaines-de-suppressions-d-emplois

Fin mars, le PDG de Derichebourg Aéronautics Services, Pascal Lannette, avait déjà tenté d’imposer la reprise du travail le couteau sous la gorge en expliquant que les gens devaient choisir de quoi ils voulaient mourir « de faim ou du virus ». Le PDG du groupe tentait d’envoyer les gens au travail en pleine crise sanitaire pour garder ses profits. Aujourd’hui, face à la crise qui touche le secteur aérien suite à la pandémie, la position du patron est la même : ce sont les travailleurs qui vont devoir payer.

En effet ce 6 mai, en CSE, Pascal Lannette a donné deux options aux salariés : ou perdre ses acquis sociaux et perdre son emploi en septembre ou bien être le perdre directement courant mai-juin. Le PSE prévu en juin concernerait 700 salariés, sur un total de 1600 salariés.

Le syndicat UNSA SNMSAC aérien de cette usine explique ceci « Notre direction profite de la crise sanitaire pour nous proposer un accord de performance collective. Il serait composé pour l’essentiel de la perte définitive du treizième mois, de la perte définitive de l’indemnité de transport, de la perte définitive de l’indemnité repas remplacée par des chèques repas. Le projet est présenté sous forme de menace et de chantage, avec 2 options »  La première option : la direction met en place un PSE visant 700 salariés dés juin 2020 si ces derniers refusent l’accord de performance collective. La deuxième option : s’ils acceptent cette attaque, la direction repousse le PSE en septembre, avec possibilité qu’il vise moins de salariés.

A propos des menaces de la direction, un travailleur de l’entreprise nous a expliqué que « A l’époque, on nous disait que la boîte était rentrée dans le groupe Derichebourg justement pour éviter ce style de banqueroute, au final c’est un mensonge de plus. De plus avec le chômage partiel ils ont eu beaucoup moins de pertes que prévu. Notre RH tente avec sa stratégie d’enlever toutes les primes. Elle nous dit qu’il y aura 700 licenciements en mai-juin ou peut être moins en septembre s’ils ont enlever les acquis sociaux. Mais elle ne chiffre pas ce cas-là, c’est vicieux ».

Malgré la colère des travailleurs devant ce chantage, la section FO dans l’usine aurait décidé de signer l’accord pour la deuxième option : perdre ses acquis aujourd’hui pour se faire licencier demain.

Le cas de Derichebourg vient s’ajouter à celui de Daher et ne sera pas le dernier. Le patronat de l’industrie aéronautique cherche à décharger les coûts de l’allégement des carnets de commandes sur les travailleurs. Et cela en agitant le spectre de la faillite alors que le secteur fait des dizaines de milliards d’euros de marge depuis 2009.

Comme le dénonce l’UNSA SNMSAC aérien « on veut nous faire croire que l’entreprise n’est pas viable en ce moment. La direction aurait même pu payer le chômage partiel à 100%. Notre entreprise est entrain de profiter clairement de la situation pour "casser" les acquis sociaux. Les salariés de DERICHEBOURG ATIS SERVICES n’ont pas à payer le manque à gagner de l’actionnaire »

En effet si la direction veut utiliser l’argument économique, les travailleurs doivent pouvoir avoir un droit de regard sur tout l’argent dont disposent les patrons, leurs salaires et les dividendes cumulés pendant ces années.

Face à l’offensive patronale il faut opposer la réponse unitaire et coordonnée des travailleurs pour interdire les licenciements, maintenir les salaires et l’intégralité des acquis sociaux. Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise !

 
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