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La Izquierda Diario
10 de mai de 2020 Twitter Faceboock

L’autre 8 mai 1945 : retour sur le massacre de l’Etat colonial français en Algérie
Mehdi Zenda

Si le 8 mai 1945 est inscrit dans les mémoires comme la commémoration du jour de la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe, il nous faut rappeler que c’est aussi le jour où s’est fait entendre le désir de liberté et d’indépendance du peuple algérien à Sétif, Guelma et Kherrata. Des manifestations qui se sont soldées par plusieurs massacres du peuple algérien par l’Etat colonial français.

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8 mai 1945. Alors que les populations européennes clament leurs joies en réaction à la chute du nazisme dans une ambiance euphorique, les populations de l’autre côté de la Méditerranée ont payé le jour même la facture de l’illusion de l’union sacrée.

En effet, le colonialisme français a écrasé dans le sang les manifestations du peuple algérien l’écrasant. Son credo été le maintien de sa domination politique et économique sur le peuple algérien dans la continuité des accords du gouvernement de Blum-Violette de 1936 qui rentraient en totale contradiction avec les aspirations du peuple algérien, comme il a été annoncé dans le Manifeste du peuple Algérien du 10 février 1943.

Après l’emprisonnement de Messali El Hadj, dirigent du parti populaire algérien (PPA) le 25 avril, ce dernier a appelé à manifester le premier mai à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, pour mettre en avant la question de l’indépendance. Cet appel a reçu un bon écho chez la diaspora algérienne en France, et à travers le territoire national, notamment dans le nord constantinois (Bejaia, Sétif, Annaba et Souk-Ahras).

Les manifestations ne se sont pas arrêtées là malgré la répression violente et meurtrière de l’armée coloniale, elles se sont succédé les journées suivantes comme celle à Annaba le 3 mai qui s’est coïncidé avec la chute de la ville de Berlin aux mains des Alliés, et celle du Guelma le 4 mai et à Sétif le 7 mai.

La journée du 8 mai a connu une répression sans précédent depuis l’occupation française en 1830, elle a démontré, s’il le fallait encore, le visage usurpateur du colonialisme. L’armée coloniale a procédé de la manière la plus brutale face aux manifestations. A en croire le spécialiste, Jean-Charles Jauffret, l’action de l’armée : "se rapproche plus des opérations de guerre en Europe que des guerres coloniales traditionnelles". Dans la région de Bejaia, 15 000 femmes et enfants doivent s’agenouiller avant d’assister à une prise d’armes, à Kherrata l’une des trois villes historiques, les cadavres des manifestants ont été jetés dans le fleuve par des camions de l’armée colonial.

Au total la répression aurait fait plus de 45.000 martyrs dans tout le territoire national. Ue boucherie qui n’a épargnée personne ni homme ni femme, ni vieux ni bébés, et dont l’ampleur n’a pas toujours pas été reconnue par l’Etat français. Mais le peuple algérien marqué par les sauvageries et les fausses promesses de l’armée coloniale française a alors commencé à prendre conscience que le pacifisme et le dialogue ne servait a rien face à la barbarie des colons. Cela s’est reflété par une cristallisation sans précédent de l’idée de l’indépendance chez les nationalistes algériens avec ses différentes composante, qui a ensuite débouché dans l’offensive du 1er novembre 1954.

 
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