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La Izquierda Diario
15 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Sous-payés et sous-équipés : aucune reconnaissance accordée aux étudiants réquisitionnés dans les hôpitaux !
Coline Isabel

Les étudiants réquisitionnés dans les hôpitaux, en première ligne, payés un salaire de misère tout en risquant leur vie, sont parmi les premiers à payer la crise sanitaire. Et si ça ne suffisait pas, ils retrouvent ignorés et évincés des récompenses hypocrites du gouvernement.

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Face à la crise sanitaire et au manque de personnels dans les hôpitaux, beaucoup d’étudiants en soins infirmiers ont été « sollicités » sur la base du volontariat. Mais beaucoup d’entre eux témoignent en expliquant que le moindre refus était difficile du fait de la « conscience professionnelle » et de leur statut de stagiaire. En effet, cette réquisition s’est souvent opérée à l’occasion d’un stage, ce qui rendait difficile le refus des étudiants, rémunéré seulement 80 centimes de l’heure.

Devant l’obligation de devoir passer leur année grâce à ce stage, les étudiants en soins infirmiers se retrouvent obligés d’effectuer du travail d’aide-soignant, de personnel technique et bien d’autres, pour un salaire de stagiaire, misérable. Leur semaine de travail approche souvent les 60 heures. Pour certains, l’enjeu est double étant donné les nombreux redoublements en études de médecine. De plus, malgré leur présence indispensable à la gestion de la crise, leur statut d’étudiant n’est pas inclus parmi les taxis réservés aux soignants, ni parmi les places prioritaires dans les transports. D’autre part, le manque de moyens matériels considérable, pointés depuis le début de la crise et mettant en danger de nombreuses personnes, rend les semaines de travail plus difficiles et angoissantes. Défavorisés face à leurs supérieurs, le peu de matériel présent est souvent utilisé, en priorité, par les professionnels au détriment de la sécurité des stagiaires.

Plus on liste les nombreux problèmes concernant ces étudiants, plus l’on rend visible la discrimination systémique auquelle ils, quel que soit leur domaine d’étude, font face. En effet, ils combinent travail et étude tout en faisant face à la crise sanitaire. Tous ces problèmes posent des contradictions énormes. Comment peut-on imaginer que des étudiants en médecine ou en soins infirmiers, qui risquent leur vie et celles de leurs proches, soient aussi sous-payés ? Pourtant, c’est ce que le gouvernement actuel et son système capitaliste (qui engendre une privatisation accrue des hôpitaux), provoquent. Par ailleurs, 80% des étudiants en soins infirmiers sont des femmes. Ainsi, celles-ci, se retrouvent, une fois de plus, en première ligne.

Concernant la fin de la crise sanitaire, en plus de ne pas recevoir la moindre compensation financière du fait de leur statut d’étudiant, les étudiants ne bénéficieront pas des différentes « récompenses » hypocrites du gouvernement, comme la remise d’une « médaille des épidémies » ou l’invitation à défiler le 14 juillet . Ces « récompenses » et « distinctions » s’apparentent à des récompenses de guerre qui s’inscrivent dans un esprit patriotique français que l’on connaît bien. Malgré tout, le personnel hospitalier sait bien que ce n’est pas une médaille qui leur permettra d’être reconnu mais bien une augmentation des salaires ainsi que de meilleurs moyens pour l’hôpital public, qui souffre depuis de nombreuses années !

Crédit-photo : AFP

 
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