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La Izquierda Diario
18 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Du fric pour l’hôpital public !
Hôpital public : toujours pas de moyens et d’embauches massives en vue…
Wael Mejrissi, correspondant

La crise sanitaire a révélé au grand jour les carences de notre hôpital public. Le milieu hospitalier souffre d’un manque de lits, de médicaments, de respirateurs et d’équipements médicaux mais surtout d’un personnel soignant mal payé et usé jusqu’à la corde par un métier où les cadences de travail sont devenues infernales d’où l’urgence non seulement d’augmenter fortement les salaires de tout le personnel soignant, mais aussi pour un plan d’investissement massif dans l’hôpital du public et des embauches !

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Crédits Photo Thomas Coex. AFP

L’interview d’Olivier Veran dans le JDD d’hier avait pour but de répondre précisément à toutes ces inquiétudes mais elle a eu l’effet d’une douche froide.
Le ministre de la Santé y a défendu l’idée que "si des salariés de l’hôpital souhaitent travailler davantage et augmenter leur rémunération, il faut que ce soit possible" et cela en levant la barrière des 35 heures. Si le personnel hospitalier est habitué à des semaine de 45, 50 ou même 60 heures ce que propose le ministre de la Santé c’est de normaliser cet état de fait plutôt que d’embaucher massivement pour partager le temps de travail, Olivier Véran prône pour la casse du « carcan » des 35h en moyennant la carotte d’une augmentation pour l’instant très relative des salaires.
Pas d’embauche massive pour l’hôpital publique qui manque de soignants, ni d’augmentation généralisée des salaires, ni d’investissement public massif. C’est donc bien une arnaque morale et financière qui se profile pour ces milliers d’hommes et femmes qui sont encore en première ligne aujourd’hui pour sauver des vies mais une telle manœuvre venant de la macronie n’est guère surprenante.

Emmanuel Macron avait pourtant bien évoqué au pic de la crise sanitaire l’impérieuse nécessité de revaloriser les salaires et les carrières dans le milieu hospitalier mais il semble que cette promesse, comme tant d’autres ait plutôt pris le chemin du renoncement pour se cacher derrière la formule très sarkozyste du "travailler plus pour gagner plus". Ce n’est évidemment pas ce qu’on appelle une revalorisation salariale mais vise plutôt à maintenir le surmenage du personnel soignant dont le temps de travail n’est déjà plus extensible. Ces soldats de l’hôpital attendent toujours le paiement de millions d’heures supplémentaires, preuve s’il en est du temps considérable que le personnel soignant donne à leur métier.

Ces personnes qui sont applaudies tous les soirs à 20 heures sur les balcons s’attendaient plutôt à une bonification salariale significative pour un travail équivalent mais c’était sans compter sur un gouvernement aussi mesquin qu’ingrat qui continue donc comme à son accoutumée de faire des comptes d’apothicaires pour concéder des miettes aux blouses blanches dont l’engagement et le sacrifice au service des plus fragiles de notre pays ne sont plus à démontrer. Le monde d’après ne changera pas, en tout cas pas avec ce gouvernement. Pas plus que le nouveau monde n’a changé l’ancien. Car la rhétorique ne remplace pas la politique.

La politique de ce gouvernement demeure donc bien dans la sinistre continuité d’une régression sociale à marche forcée. Et pour s’en convaincre, il suffit de lire l’interview d’Olivier Veran jusqu’au bout. Ce dernier affirme avec une clarté ne laissant place à aucune ambiguïté qu’il n’y aura pas "d’argent magique" pour l’hôpital. Ces mêmes termes que Macron a jeté à la figure de deux infirmières qui l’avaient alerté sur leurs conditions de travail particulièrement éprouvantes. Pas d’argent magique signifie donc bien qu’il n’y aura pas de créations d’impôts nouveaux ni de rétablissement de l’ISF. Il sera vraisemblablement question de déshabiller Paul pour habiller Jacques ce qui laisse donc présager des jours difficiles pour une grande partie de la population car sans impôts nouveaux pour les classes les plus aisées, l’échec de cette politique est d’ores et déjà acté. Ceci d’autant que faire travailler davantage les internes, infirmières et tous ces corps de métiers déjà au bord du burn out est une hérésie idéologique.

Mais une hérésie qui a le mérite de montrer que l’empathie exprimée par le visage du président au moment fort de la crise sanitaire n’était qu’une imposture qui n’a d’égale que le hold up social géant organisé par le pouvoir au service du MEDEF au vu et au su de tous.

 
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