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La Izquierda Diario
18 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Par conférence Zoom...
Licenciements 2.0. Uber licencie 6500 salariés par visio-conférence et mail, près d’un quart de ses effectifs
Ariane Anemoyannis

Le géant de l’exploitation a licencié à deux reprises par visioconférence et en l’espace de quelques minutes 3 500 salariés administratifs puis 3000 par email. L’expression de l’ampleur et de la brutalité des plans de licenciement qui vont se succéder dans les entreprises pour sauver les profits du patronat.

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Comme un avant-goût de la crise économique qui se développe. Après la crise sanitaire, c’est au tour de la récession de venir frapper de plein fouet les salariés et les classes populaires. Aux Etats-Unis, là où la crise économique a déjà fait plus de 26 millions de chômeurs en quelques semaines, l’entreprise Uber a décidé de licencier 14% de ses effectifs en un claquement de doigt, provoquant un tollé sur les réseaux sociaux. Une opération réitérée pour à nouveau 3 000 salariés quelques jours plus tard, cette fois-ci par mail.

Les larmes aux yeux pour tenter de faire passer la pilule d’un plan de licenciement massif qui ne dit pas son nom, la directrice du service clientèle a expliqué à ces 3 500 travailleurs qui avaient simplement été convoqués sur Zoom pour une réunion professionnelle, que c’était leur dernière journée de travail.

«  Notre activité de chauffeurs privés s’est effondrée de moitié. Il n’y a donc pas assez de travail pour de nombreux employés du support client. [En conséquence], nous supprimons 3 500 postes  » a-t-elle justifiée avant de mettre fin à la réunion.
Soit disant, c’est en raison des contraintes sanitaires que l’entreprise s’est vue obligée de procéder par visioconférence. En réalité, c’est une aubaine pour le patronat d’être en mesure de licencier aussi massivement et facilement, surtout dans un pays où il n’y a aucun encadrement juridique du licenciement. Sans possibilité de se défendre, de s’exprimer, ou de réfléchir à la riposte, les salariés qui sont pris de court et isolés chez eux n’ont que très peu de moyens pour s’organiser contre cette politique.

Une première expérience pour Uber, qui est sans aucun doute séduit par ces méthodes de licenciement. Selon une des salariées licenciées interviewée dans les colonnes du Daily mail, «  ils n’ont toujours pas fini de se débarrasser des gens  ». En effet, quelques jours plus tard et malgré le scandale de la première vague de licenciement, l’entreprise a réitéré son coup pour 3 000 autres salariés, cette fois par mail et à travers le monde. Au total, 25% des effectifs d’Uber, soit un plan de licenciement sans précédent. C’est la même méthode qui avait permis à la société de trottinettes électriques Bird, de mettre fin aux contrats de travail de 406 salariés au mois de mars par message vocal pré-enregistrée sur Zoom.

C’est en effet pour la plupart des entreprises, une période de test pour appréhender les contestations qui pourraient émerger face à des plans de licenciement massifs dans autant de secteurs en même temps. Et si en France la presse semble scandalisée des méthodes du géant de l’exploitation Uber, le patronat est ici aussi prêt à licencier massivement. Dans l’aéronautique, ce sont déjà des milliers de postes qui ont été supprimés, et se profile pour Toulouse, ville phare de cette industrie, un scénario à la Détroit. Également, le secteur du textile commence à être également durement touché par la crise, avec un certain nombre d’enseignes en redressement judiciaire telles Naf Naf, ou André. Toujours est-il qu’aux Etats-Unis comme en France et à l’international, le patronat et les gouvernements cherchent activement les meilleures manières de faire payer le coût de la crise aux travailleurs.

 
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