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La Izquierda Diario
22 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Brésil : 1 188 décès en 24 heures, Bolsonaro toujours dans le déni
Carla Biguliak

Nouveau record regrettable pour le Brésil qui compte déjà plus de 18 000 morts, ce qui en fait le troisième pays le plus infecté au monde après les États-Unis et la Russie. Face à cela, Bolsonaro n’a pas eu de meilleure idée que de nommer un militaire à la tête du Ministère de la Santé.

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Le nombre de décès dans le pays sud-américain a dépassé les 20 000 morts, tandis que plus de 18 500 nouveaux cas ont été enregistrés, portant le total à plus de 300 000 infectés. Pendant ce temps, le président continue de refuser le confinement, et encourage même le retour du Football dans le pays. São Paulo et d’autres villes du pays ayant déjà des hôpitaux au bord du gouffre ont décidé d’anticiper des jours fériés dans l’intention de faciliter l’isolement social.

Les communes touchées jusqu’à présent sont pour la plupart des capitales régionales ou des villes de grande ou moyenne taille. Mais la situation pourrait s’aggraver lorsque la maladie atteindra les 7,8 millions d’habitants qui vivent à plus de quatre heures d’un hôpital avec une unité de soins intensifs (USI), des équipements et du personnel spécialisé pour les maladies respiratoires graves et aiguës, selon une alerte déclenchée par la Fondation Oswaldo Cruz ce jeudi 21 mai.

Dans ce terrible contexte de crise sanitaire, le Brésil est également plongé dans une profonde crise politique. Après la démission du ministre de la Justice, Sérgio Moro, fin avril, qui a quitté le gouvernement en lançant fortes accusations contre le président en générant un grand bouleversement dans toute la structure gouvernementale, c’est maintenant le ministère de la Santé qui vacille, et l’une des causes est l’obsession du président pour l’utilisation de la chloroquine, en ligne avec Donald Trump.

Le ministère de la Santé n’échappe pas non plus à la militarisation.

Depuis le début de la crise sanitaire, le Brésil a déjà eu trois ministres de la santé différents. Le 17 avril, le ministre Luiz Henrique Mandetta a été expulsé et remplacé par Nelson Teich, qui a démissionné le 15 mai. Non seulement il a insisté, en opposition à Bolsonaro, sur l’importance du confinement dans la lutte contre la pandémie, mais il a également refusé de signer un protocole permettant aux médecins de prescrire de la chloroquine aux patients du Covid-19, substance qui par ailleurs est fabriquée dans les laboratoires des forces armées.

Le 20 mai, Bolsonaro a placé le général Eduardo Pazuello à la tête du ministère de la Santé. Ce dernier est un militaire spécialisé dans le commandement et les politiques et stratégies aérospatiales, sans aucune expérience dans le domaine de la santé. Il a rapidement nommé neuf militaires à des postes clés dans la structure du ministère de santé, en en faisant une véritable caserne militaire.

Dans ce laps de temps très court (cinq jours en intérim et deux comme titulaire), et malgré les chiffres qui augmentent de manière exponentielle et dramatique, Pazuello a déjà fait preuve de sa négligence, déclarant avoir constaté une « réduction significative » des cas de coronavirus et du besoin de soins médicaux dans certaines villes, sans dire lesquelles.

La militarisation du ministère de la Santé n’est en aucun cas un phénomène rare ou isolé, mais s’ajoute à une énorme militarisation des postes clés qui caractérise cette période du gouvernement de Bolsonaro, où il existe déjà une structure de militaires comme jamais auparavant. Parmi eux se trouvent les généraux Walter Braga Neto, chef du gouvernement, Luiz Eduardo Ramos, ministre secrétaire général, et Augusto Heleno, chef du Cabinet de la sécurité institutionnelle.

Intervention à l’ambassade du Brésil à Paris

Ce jeudi 21 de mai, l’ambassade du Brésil à Paris est apparue avec des affiches de protestation contre Jair Bolsonaro et son mépris de la vie des travailleurs. Les affiches, toutes sur fond noir, comprenaient une phrase emblématique du président « Et alors ? », avec des croix rouges estampées. Une autre affiche montrait le drapeau brésilien avec son cercle central rouge écrit « chaos et obscurantisme », une autre avec #ForaBolsonaro, et dans le message final : « un autre Brésil est possible ». C’était l’artiste Júlio Villani le premier qui a publié les images sur les réseaux sociaux à propos de cette intervention. Les images ont été rapidement diffusées sur les réseaux sociaux.

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Face à cette négligence presque surréaliste, nos camarades du MRT sont en première ligne du combat pour défendre, entre autres, la constitution d’une Assemblée constituante libre et souveraine, sans la tutelle et le veto d’aucun des 3 pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire), avec des délégués élus au suffrage universel, et où les travailleurs et travailleuses puissent se battre pour les revendications qui répondent réellement aux besoins de la population, afin qu’ils n’aient pas à payer la crise de leur vie.

Crédits photo : Sergio Lima / AFP

 
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