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La Izquierda Diario
11 de juin de 2020 Twitter Faceboock

Violences policières
Généralisation des tasers dans la police : une arme qui tue et blesse grièvement
Lola Alduna

Le gouvernement veut généraliser l’usage du pistolet à impulsion électrique, pour remplacer la méthode d’étranglement. Or l’expérience a montré que le taser, loin d’être une arme inoffensive, est à l’origine de milliers de meurtres au sein de la police, notamment aux Etats-Unis, et de blessures graves.

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Les récentes mobilisations contre les violences policières et le racisme, ainsi que leur ampleur, poussent le gouvernement a tenter d’apaiser la colère grandissante. La dénonciation des violences et des crimes policiers est sur le devant de la scène, c’est pourquoi le Ministre de l’Intérieur a dû affirmer que “personne ne doit risquer sa vie lors d’une interpellation.” Tentant de répondre au discrédit grandissant à l’égard de l’institution policière, il a mis en place des « propositions pour améliorer la déontologie des forces de l’ordre ». Parmi elles, l’interdiction de la méthode d’étranglement.

Or cela n’est en rien une concession : à défaut d’étrangler, la police aura le droit d’éléctrocuter les interpellés -. Sous prétexte que les pistolets à impulsion électrique sont considérées comme des armes non-létales, l’usage des tasers sera généralisé afin de réaliser les interpellations.

A la lumière de ces mesures, revenons sur certains cas d’interpellations avec usage de taser pour y voir plus clair. Le 4 janvier 2013 un homme est hospitalisé à Rouen (Seine-Maritime), brûlé au second degré. Selon France Info -, ce dernier a refusé de se soumettre à un contrôle des Douanes. Poursuivi par la police, il a donc été contraint de s’arrêter sur une aire de repos : “ Là-bas, le suspect devient violent, il attrape la bombe lacrymogène d’un douanier et le vide au visage des agents. Un gendarme [...] dégaine alors son pistolet à impulsion électrique et tire. La décharge de 50.000 volts, mélangée au gaz lacrymogène provoque une explosion.” . Ainsi, le taser, avec sa décharge électrique, mélangé au gaz lacrymogène, qui lui est régulièrement utilisé par les policiers, a pour effet de provoquer une explosion.
 
En 2018, la vidéo d’une autre interpellation datant de 2013 circule. On y voit, place de la Nation à Paris, un homme interpellé par la police. Celle-ci utilise consécutivement le le gaz lacrymogène, puis le pistolet à impulsion éléctrique .L’homme interpellé subit le même sort que la personne à Rouen. Son corps prend feu. Des images choquantes- qui en disent long sur l’introduction de cette arme au sein de l’institution policière.

Le 12 décembre 2019, un homme est tué à coups de taser aux Lilas (Seine-Saint-Denis). Comme le rapporte RTL -, l’homme “déambulait ensanglanté dans les rues des Lilas.”. Ce dernier était “visiblement déséquilibré”, mais cela n’a pas empêché la police d’utiliser son pistolet à impulsion électrique à trois reprises : 50.000 volts fois trois, l’homme est décédé quelques heures plus tard dans un hôpital de proximité.

En 2017, Reuters publie une enquête—> https://www.reuters.com/investigates/special-report/usa-taser-database/# ], concernant les morts provoqués par le taser, entre les mains de la police étatsunienne. 1.081 personnes ont été tuées. Parmi elles, plus de la moitié avaient des troubles comportementaux, des maladies mentales ou à des épisodes maniaques. Dans la majorité des cas, la victime n’était pas armée, et n’avait pas plus de 50 ans. Le seul département de Police de Los Angeles dépensa, en 2016, 4,64 millions de dollars dans l’achat et la maintenance des pistolets à impulsion électrique.

Cependant l’introduction de cette arme, qui tue et blesse, ne semble pas satisfaire les syndicats policiers. En effet, face à la proposition de Castaner de “remplacer” l’étranglement par l’éléctrocution, le syndicat Alliance a publié une lettre - adressée au ministre de l’Intérieur. Il y affirme qu’il n’y a pas de “moyen fiable et efficace permettant de remplacer cette technique [d’étranglement] dans l’immédiat.” Le syndicat exige ainsi non seulement le maintien de “la méthode du “contrôle tête””, mais aussi de considérer les Tasers comme “un outil d’intervention supplémentaire.”

L’objectif du gouvernement n’est en rien de mettre fin à la répression et aux violences policières, qui tuent. Son objectif consiste juste à apaiser la colère par le biais de mesures illusoires. Les forces de l’ordre, à leur tour renforcées par l’autoritarisme grandissant du régime, exigent quant à elles d’augmenter leurs capacités répressives et meurtrières. Seulement, de plus en plus de personnes condamnent fermement la “liberté de réprimer” dont jouit l’institution policière. Une repression qui s’abat particulièrement sur les secteurs les plus vulnérables et opprimés, en premier lieu, les personnes racisées, de quartiers populaires, jusqu’aux travailleurs, gilets jaunes... L’unité de tous ces secteurs, exploités et opprimés est plus que jamais nécessaire afin de mettre fin à ces violences policières et faire reculer le gouvernement Macron jusqu’à le faire tomber.

 
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