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La Izquierda Diario
17 de juin de 2020 Twitter Faceboock

Cadeaux aux entreprises
Le gouvernement veut autoriser à licencier les entreprises qui auront recours au chômage partiel de longue durée
Armand Bonneto

Un dispositif de « chômage partiel de longue durée » est en discussion depuis la semaine dernière, pour compléter les mesures actuelles de soutien aux entreprises. Le projet, dont les contours émanent du patronat et de syndicats de la métallurgie, devrait autoriser les entreprises qui y ont recours à licencier !

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Crédits Photo : AFP

Les demandes de chômage partiel ont explosé depuis le début de la crise sanitaire, notamment durant le confinement. Elles représentaient en mai - mois du déconfinement - 7,8 millions de travailleurs dans l’Hexagone selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Ce dispositif permet aux travailleurs en chômage partiel de toucher une allocation à hauteur de 84% de leur salaire net habituel. Depuis le premier juin l’État prenait en charge 85% de l’indemnité versée contre 100% auparavant.

C’est sous pression du grand patronat industriel et notamment du MEDEF, que le chômage partiel avait été modifié et mis en place largement au début de la crise sanitaire. D’une certaine manière, le chômage partiel était une forme de perfusion de l’Etat en direction du patronat, pour leur éviter à tous prix de toucher à leurs profits, en prenant en charge les salaires des salariés confinés.

Ce dispositif devait prendre fin début juin mais a été renouvelé par l’Etat pour un mois et, d’après les annonces de Muriel Pénicaud en début de semaine, devrait continuer en juillet. En parallèle, fin mai, Muriel Pénicaud affirmait « nécessaire de mettre très rapidement de nouveaux dispositifs de préservation de l’emploi et des compétences qui vont permettre à ces entreprises d’ajuster la capacité de production à la baisse en fonction de la demande, de limiter les coûts économiques et sociaux tout en préservant l’emploi » et commençait à plancher sur un dispositif de « chômage partiel de longue durée ». Celui-ci est en négociation depuis la semaine dernière avec une prolongation potentielle de deux ans. Ce nouveau dispositif se base sur le modèle proposé par le patronat de la métallurgie, et par les directions de trois syndicats représentatifs de la branche : CFDT, FO et CFE-CGC.

Appelé ARME (Activité Réduite pour le Maintien de l’Emploi) ou APLD (Activité Partielle de Longue Durée), Les Echos donnait hier matin une information de premier ordre, celui-ci autoriserait les entreprises qui y ont recours, à licencier en parallèle. « Un accord majoritaire pourra permettre des licenciements en même temps » a ainsi précisé Murielle Pénicaud aux Echos. Et ce alors même que la mesure est précisément censée permettre de maintenir l’emploi malgré la réduction de l’activité économique.

Dans la continuité des Accords de Performance Collective (APC) qui eux aussi prétendent « maintenir l’emploi » et qui en réalité dégradent les conditions de travail comme c’est le cas pour Derichbourg sans promesse d’éviter le chômage, le nouveau dispositif de chômage partiel permettra donc aux grandes entreprises une grande flexibilité dans leur activité tout en exposant malgré tous les salariés au risque du licenciement.

Pendant que le gouvernement prolonge une mesure qui permet au patronat de ne pas toucher au moindre profit,il leur laisse donc les mains libres pour licencier. Face à cette logique pro-patronale il sera nécessaire de s’organiser et de lutter pour imposer l’interdiction des licenciements et le partage du temps de travail entre toutes les mains disponibles, sans perte de salaire.

 
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