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La Izquierda Diario
17 de juin de 2020 Twitter Faceboock

Rassemblement National
Kits de campagne : le RN condamné à une simple amende de 18 750 euros, son trésorier à six mois avec sursis

Le Rassemblement National vient d’être condamné pour « recel d’abus de biens sociaux » dans l’affaire des kits de campagne des législatives de 2012, tout en étant relaxé pour la principale accusation de complicité d’escroquerie.

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Le parti d’extrême droite, le Rassemblement National (Ex-FN) vient d’échapper à une condamnation qui aurait plombé lourdement les finances d’un parti grandement endetté.

Le procès concernant les montages financiers de la campagne des législatives en 2012 a abouti ce mardi 16 juin à une condamnation du parti sur seulement un aspect de l’affaire, et une relaxe sur la principale accusation qui portait sur des accusations d’escroquerie dans le financement de la campagne. Etant donné que la justice estime ne pas avoir trouvé de « manœuvres frauduleuses » et de preuves de surfacturations derrière le matériel remis aux candidats du parti, le Rassemblement National a été exonéré du versement de 11, 6 millions d’euros qui étaient réclamés par les avocats de l’Etat.

Le parti devra payer seulement une amende de 18 750 euros pour « recel d’abus de biens sociaux » pour avoir profité au cours de la campagne, d’avantages indus offerts par la société de communication Riwal dont l’emploi fictif de deux élus, l’achat de matériel et un crédit sans intérêt, pendant trois ans. Jeanne, le micro parti de Marine Le Pen, a lui été condamné à une amende de 300 000 euros dont la moitié avec sursis.

Si l’escroquerie n’a pas été retenue concernant le parti, l’équipe du micro parti et plusieurs membres du parti ont eux été condamnés pour ce chef d’accusation, avec des peines moins lourdes que celles qui étaient requises par le parquet à l’origine. Le trésorier du parti, Wallerand de Saint Just, qui a estimé que l’issue du procès est « une grande victoire » pour le RN, a écopé de six mois de prison avec sursis. Jean François Jalkh, juriste du parti, a été condamné, en tant que « concepteur » de l’escroquerie, à deux ans de prison dont six mois ferme et à une peine d’inéligibilité de cinq ans. Pour sa part, Frédéric Chatillon, conseiller de Marine Le Pen, ex membre du GUD, une organisation d’extrême droite et dirigeant de Riwal, a été condamné à deux ans et demi de prison dont dix mois fermes pour les prêts fictifs accordés aux candidats du parti. Les deux hommes, ainsi que le micro-parti Jeanne, devront dédommager l’Etat à hauteur de 860 000 euros.

L’axe "anti-corruption" représente de longue date l’un des arguments du FN, pourtant force est de constater qu’il est loin d’être en marge des affaires de corruption qui touchent les partis institutionnels.

Ainsi le FN a derrière lui une longue liste de méfaits. Il a été condamné en 1995 pour avoir vendu une investiture ; en 2002 condamné en la personne de son ex numéro deux Bruno Mégret pour avoir envoyé aux frais de la commune de Vitrolles plusieurs milliers de lettres appelant à parrainer sa candidature pour l’élection présidentielle ; en 2006 c’est l’épouse du précédent Catherine Mégret (membre elle aussi du parti) qui est condamnée pour détournement de fonds ; en 2008 Jacques Bompard (maire FN d’Orange) est condamné pour prise illégale d’intérêts ; en 2009 le FN est condamné à rembourser plus de 6,3 millions d’euros de dettes majorées de près de 600 000 euros d’intérêts à Fernand Le Rachinel (parti depuis au Parti de la France) ; en 2011 Daniel Simonpieri (maire FN de Marignane de 1995 à 2008) est condamné pour favoritisme, fausses factures et emplois fictifs. Sans oublier bien entendu l’affaire sordide autour de l’héritage forcé de la villa de Montretout (et la somme de trente millions de francs) arraché au patron Hubert Lambert en 1976 par Jean-Marie le Pen. Cette liste est loin d’être exhaustive et pourrait être alimentée d’autres condamnations.

Ainsi, si le RN présente la décision du tribunal comme une « victoire » par rapport aux réquisitions du procureur, celle-ci s’inscrit malgré tout dans une longue liste de condamnations et conclue à la culpabilité de nombreux dirigeants du parti. Pour mieux dissimuler ces condamnations, le RN a également embrassé une autre de ses traditions, les outrances réactionnaires, en tentant d’instrumentaliser les événements de Dijon au service de son programme xénophobe.

 
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