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La Izquierda Diario
19 de juin de 2020 Twitter Faceboock

Tous ensemble
Violences policières et chasse aux sans papiers : contre le racisme d’État, même combat !

Ce samedi des collectifs de sans-papiers appellent à manifester dans la continuité de la Marche des Solidarités, tandis que les familles de victimes de violences policières se rassembleront pour commémorer la mort de Lamine Dieng, mort suite à un plaquage ventral par la police. Face à la stratégie répressive du gouvernement pour faire payer la crise sanitaire et économique aux classes populaires, le mouvement ouvrier doit manifester aux côtés des plus précaires de notre classe.

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Crédit photo : O Phil des Contrastes

Le 30 mai dernier, 10.000 manifestants bravaient l’interdiction de manifester et descendaient dans les rues pour la Marche des solidarités à Paris et dans plusieurs autres villes. À l’appel de 195 organisations et associations, les sans-papiers et leurs soutiens étaient au rendez-vous pour la première manifestation de lutte depuis le déconfinement, pour revendiquer la régularisation des sans papiers et des logements pour tous.

Une réussite malgré l’interdiction de la manifestation parisienne par la préfecture, hypocritement justifiée par la lutte contre la propagation de coronavirus alors même que le gouvernement déconfinait le pays à marche forcée depuis le 11 mai, sans stratégie sanitaire à la hauteur de la pandémie, à l’image de l’absence de tests de dépistage massifs. Et pour cause, si la colère était au rendez-vous, c’est parce que la crise sanitaire a accentué la misère dans les quartiers populaires, en particulier pour les travailleurs précaires et les sans-papiers privés des dispositifs de chômage partiel, confinés dans des logements exigus voir insalubres. Et c’est aussi parce que les petites mains invisibles qui ont fait tourner la société pendant le confinement, dans les secteurs essentiels tels que les hôpitaux ou les supermarchés se sont révélés être ceux-là même qui subissent le racisme et les discriminations au quotidien. A l’instar également des travailleurs sans-papiers de Frichti, plateforme de livraison de nourriture à domicile, qui manifestent et mènent des actions depuis le 4 juin contre la direction de l’enseigne dont presque la moitié des livreurs auto-entrepreneurs étaient sans papiers selon Libération.
L’appel à manifester ce samedi à 14h place de la Nation à Paris par des associations, collectifs, et sections syndicales locales s’inscrit dans la continuité de cette journée.

A ceci près que, depuis, un mouvement international contre le racisme et les violences policières a surgit sur la scène internationale dans le sillage du meurtre de George Floyd aux États-Unis, et la France n’est pas épargnée. Le 2 juin, 80 000 personnes se rassemblaient à l’appel du Comité Adama. Samedi dernier, c’étaient plus de 100 000 personnes qui descendaient dans les rues parisiennes. C’est dans ce contexte que le collectif Vies Volées, collectif emblématique de la lutte des familles de victimes de violences policières, a appelé ce samedi 20 juin à 13h12 place de la République à Paris à une journée de commémoration pour Lamine Dieng, un jeune homme mort après avoir subi un plaquage ventral lors de son interpellation violente par la police le 17 juin 2007 à Paris.
Des violences policières qui touchent majoritairement les habitants racisés des quartiers populaires, issus de l’immigration et des colonies, victimes de la précarité et du chômage. Au micro de Révolution Permanente à la marche des solidarités le 30 mai dernier, Ludivine Bantigny dénonçait : “C’est une hypocrisie abjecte ; d’un côté, sans leur travail rien n’existe, rien n’est possible et de l’autre côté, on les matraque” au sujet de la répression qui est allée en s’accentuant depuis le début de la crise sanitaire contre des travailleurs sans-papiers, des habitants des quartiers populaires et des classes populaires racisées et issues de l’immigration. C’est contre ces violences policières et contre le racisme d’État qui les accompagne que des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans les rues ces dernières semaines.

A ce titre, le mouvement ouvrier et ses organisations devraient également appeler à manifester à leurs côtés. En effet, non seulement les violences policières sont le fait de la même police qui réprime dans les quartiers, sur les piquets de grève et dans les manifestations, mais la lutte contre le racisme, qui intéresse un des secteurs les plus précaires confrontés à la crise, est également une condition pour unifier notre camp social. Il s’agit d’une tâche stratégique pour le mouvement ouvrier, obligeant à préparer la riposte face au gouvernement et au patronat qui veulent faire payer la crise aux plus précaires.

 
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