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La Izquierda Diario
22 de juin de 2020 Twitter Faceboock

A Melun, Black Lives Matter 77, des organisations syndicales et l’interpro manifestent contre les violences policières et le racisme
Jocelyne Clément

À la suite du rassemblement du 9 juin sur la place Saint Jean à Melun, les Grévistes Interpro du Grand Melun (GIGM77) persistent et signent l’appel à une manifestation unitaire Intersyndicale, Intergénérationnelle et Interprofessionnelle à Melun pour dénoncer les violences policières et le racisme.

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Un groupe de lycéennes sur deux lycées du Grand Melun, Georges Sand à Le Mée Sur Seine et Uruguay France à Avon, sud Seine et Marne, s’est constitué Black Lives Matter 77 pour interpeler les organisations syndicales comme la CGT77, politiques ou citoyennes comme la Ligue des Droits de l’Homme 77 ainsi que notre Interpro, le groupe de Grévistes Interpro Grand Melun 77 (GIGM77) en participant à notre Assemblée Générale hebdomadaire jeudi 11 juin.

Cette initiative très politique a permis une convergence assez inédite de forces qui se rassemblent trop peu au niveau local comme malheureusement au niveau national.

200 personnes ont participé à cet événement qui s’est tenu en parallèle de nombreuses autres manifestations en Île de France pour soutenir les Sans-Papiers et à l’appel du Collectif Adama Traoré à Paris. Nous avons défilé dans le centre de la ville de Melun, encadré.e.s par des forces de l’ordre discrètes. Un service d’Ordre avait été monté pour protéger les manifestants, jeunes et moins jeunes, de toute provocation extérieure.

Le départ a été donné à 16h15 de la place St Jean où les organisations ont été présentées et le texte d’appel commun à été lu par un camarade mandaté :
« Unis contre le racisme, la violence sociale et les violences policières.

Dans un contexte économique et social fortement dégradé par les choix politiques libéraux qui cherchent à diviser les catégories populaires pour mieux servir les intérêts des plus riches, les inégalités explosent et la seule réponse des gouvernements successifs est la répression. Violences policières dans les quartiers populaires visant particulièrement les jeunes selon leur couleur de peau et répression violente des manifestations syndicales ou de Gilets jaunes sont l’illustration de l’incapacité du système capitaliste à répondre aux espoirs de la jeunesse et aux besoins populaires.

Nos organisations sont engagées depuis de nombreuses années contre les idées d’extrême-droite, les discriminations et le racisme. La jeunesse est elle aussi partie prenante dans ce combat qui la concerne en premier lieu.

Au côté de la jeunesse, nos organisations porteuses de propositions pour une société plus juste, égalitaire et fraternelle appellent à manifester ce samedi 20 juin 2020, départ place St Jean, à Melun, 77. »

La manifestation s’est déroulée dans le calme, les jeunes du Black Lives Matter 77 devant, avec un spot de prise de parole qui leur a été dédié devant la préfecture, choisie comme lieu symbolique représentant de l’Etat français.

« Nous voulons que justice soit faite pour toutes les personnes qui ont été tuées et brutalisées injustement à cause de leur couleur de peau, nous dit cette lycéenne du Black Lives Matter 77 devant la Préfecture de Melun. Les violences policières sont principalement commises envers les personnes de couleur dans les cités. Les policiers sont censés nous protéger, mais je ne me sens pas totalement en sécurité. Si nous restons les bras croisés et acceptons ce qui se passe, les générations futures subiront peut-être pire. Nous allons crier encore plus fort jusqu’à ce que justice soit faite ! »

La manifestation a poursuivi sa route sans heurt sous les slogans de « Pas de Justice ! Pas de Paix » ou « Tout le monde déteste le Racisme ! ». La manifestation a poursuivi sa traversée de la ville en passant par l’île et ses bords de Seine, pour revenir sur la place St Jean où les différentes organisations ont pu s’exprimer autour des questions portées par cette manifestation : celle du racisme, de la violence sociale et des violences policières.

Nous en avons profité pour réaffirmer que les violences n’ont pas de frontières et qu’elles s’abattent toujours sur les mêmes, que ce soit Georges Floyd aux Etats-Unis, Adama Traoré, Malik Oussékine, Zieb et Bouna, Zineb, Steve, Rémy Fraysse, Liu Shaoyao, la liste est très longue, sans compter tous les mutilés des manifestations Gilets Jaunes. Il est primordial de reposer l’urgence que la prise de conscience soit du côté de toutes celles et de tous ceux qui subissent ces violences d’Etat, quel que soit la couleur de peau ou le secteur d’activité.

Partout on voit se déployer cette prise de conscience que les puissants de ce monde écrasent le cou de celles et ceux qui produisent les richesses, des plus pauvres, des hommes et femmes qui portent leurs origines de peuples colonisés par leur peau et qui ont été déplacés par la force répressive, encore et toujours pour les profits d’autres hommes, dominants et souvent blancs, qui font perdurer la répression d’état à travers leurs institutions de maintien de cet ordre patriarcal et libéral.

Depuis toujours le racisme est une arme utilisée par les libéraux capitalistes pour assoir leur pouvoir en divisant le peuple en sous division de la classe ouvrière afin d’opposer les prolétaires issus des colonisations à ceux qui seraient d’un « terroir national ». Cette division entre ouvriers permet de donner des cibles simples qui détournent le regard sur les agissements réels de nos dirigeants qui n’ont donc aucun intérêt à combattre le racisme et toutes formes de discriminations. Parfois quelques hommes ou femmes issu.e.s de minorités ont accès au pouvoir de façon illusoire, pour sauver les apparences et la machine à profits, comme ce fut le cas pour Barak Obama aux Etats Unis.

En France actuellement, une force s’est généralisée, celle des Interpro, des Intersyndicales, de tous les groupes qui se sont formés avec les Giles Jaunes et maintenant la Jeunesse pour porter ce message, proclame la camarade du GIGM sur cette même place Saint Jean. A chaque fois que l’un ou l’une d’entre nous se fait ou se fera attaquer, nous serons là pour rappeler que nous sommes une force avec laquelle il va falloir compter car nous nous réapproprions notre conscience de classe en nous unissons pour dire STOP aux violences d’Etat au service des dominants. Pas de Justice ! Pas de Paix ! ».

Jocelyne Clément, psychologue éducation nationale, membre du GIGM 77 (Grévistes Interpro Grand Melun) et du Comité Révolution Permanente 77

 
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