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La Izquierda Diario
23 de juin de 2020 Twitter Faceboock

Deuxième vague dans le monde
Face aux pressions des patrons, le gouvernement allège le protocole sanitaire dans les entreprises
Mica Torres

Face aux pressions des patrons, le gouvernement s’apprête à alléger le protocole dans les entreprises - ceci alors que le virus circule encore et pourrait mettre en danger des millions de salariés.

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Crédit photo : FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Le gouvernement répond aux caprices du patronat

Le gouvernement s’apprête à alléger les mesures sanitaires en entreprise. Le nouveau protocole doit être dévoilé par Muriel Pénicaud alors que le texte fait encore l’objet de consultations. Elle dit prendre acte « d’une situation sanitaire en voie d’amélioration significative » ; en réalité elle répond au patronat qui depuis juin appelle à un assouplissement des règles pour un retour à la « normale » rapide dans les entreprises. Jeudi dernier, la confédération des petites et moyennes entreprises avait réclamé l’abandon des protocoles sanitaires au plus tard le 10 juillet.

Parmi ces mesures, le remplacement de la règle de 4m2 par salarié par une nouvelle règle de distanciation physique d’au moins un mètre par rapport à toute autre personne. Le nouveau projet de protocole sanitaire ne conseille le télétravail plus que pour « les travailleurs à risque de forme grave de Covid » ou les personnes au contact d’un proche contaminé. Concernant le port du masque, il est prévu qu’il ne soit obligatoire que si la distance d’un mètre entre les personnes ne peut pas être effective ou risque de ne pas l’être. En contrepartie est prévue la mise en place d’un référent covid dans toutes les entreprises de plus de 10 salariés. Ce dernier sera chargé de communiquer et de vérifier que les mesures ont été bien expliquées aux salariés et affichées dans l’entreprise.

Le chef du service d’infectiologie de l’hôpital de la pitié Salpêtrière, Eric Caumes est inquiet : « Les gens vont s’entasser à dix dans des open spaces, où souvent on ouvre à peine les fenêtres, c’est du grand n’importe quoi. Certaines injonctions sont paradoxales, et ce n’est pas la première fois. » a t-il déclaré au Parisien, en référence notamment aux danseurs de la fête de la musique désignés comme des irresponsables. Ainsi, les mesures semblent bien ambitieuses. Pourtant pour François Asselin, président de la CPME, cela n’est pas suffisant, il déplore l’obligation d’avoir un référent dans toutes les entreprises. Ce dernier le décrit comme « une contrainte supplémentaire » qui s’ajoute à l’obligation de référents harcèlement dans les grandes entreprises. Pour la CFDT, les mesures sont logiques aux vues de la situation et elle se félicite qu’une place soit laissée au dialogue social contrairement à l’ancien protocole. Ce n’est pas ce qu’à l’air de dire la CGT dont le spécialiste des questions de santé au travail déclare : « C’est encore un document qui vient d’en haut, et qui ne prend pas vraiment en compte les réalités du terrain »

Des risques imposés par les patrons, face à un virus qui continue de circuler ?

Selon l’OMS, la pandémie est loin d’être sous contrôle, notamment en Asie et en Amérique. Mais en France, la communauté scientifique et notamment le conseil scientifique annoncent des prévisions très inquiétantes. Ces derniers estiment de façon unanime que le retour de la pandémie à l’automne est hautement probable. Ceci du fait du faible taux d’immunité collective, de l’évolution de la pandémie dans les autres régions du monde ainsi que des leçons sur l’évolution des principales pandémies dans le monde. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), déclare que la propagation de la pandémie continue de s’accélérer dans le monde : "Il a fallu plus de trois mois pour que le premier million de cas soit signalé. Le dernier million de cas a été signalé en seulement huit jours".

Ainsi, ces données questionnent la pertinence en France de vouloir retourner à tout prix et très rapidement à la normale, face au risque d’une potentielle deuxième vague. Alors que la crise actuelle prouve l’impréparation des gouvernants et le caractère inadapté de l’économie capitaliste pour assurer la sécurité de tous, la question du retour à la normale se pose nécessairement.

Le 22 juin, dans son communiqué, la direction générale de la santé rappelait que le virus continuait de circuler avec l’apparition de nouveaux clusters. A Paris, une école a été fermée suite au dépistage d’une enseignante et d’un élève.

En Europe, si la propagation du virus ralentit donc depuis plusieurs semaines et notamment en France, l’OMS avertit que les mesures de déconfinement ne doivent pas aller trop vite. En témoigne le reconfinement de plus de 600 000 Allemands après la découverte d’un nouveau cluster de 1300 cas. Mais en France, priorité absolue aura été donnée à la relance économique et aux revendications des patrons.

 
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