http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
7 de juillet de 2020 Twitter Faceboock

Racisme
Tweet sur Jean Castex. Danièle Obono victime d’insultes racistes
Boris Lefebvre
Pierric Thomas

Le 3 juillet dernier, la députée France insoumise Danièle Obono tweetait que Jean Castex, le nouveau premier ministre, est un « homme blanc de droite bien techno & gros cumulard ». Immédiatement, elle a fait face à une avalanche de commentaires et d’insultes racistes.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Avalanche-raciste-contre-Daniele-Obono

Crédit photo : Twitter / AFP

« Négresse », « macaque », « bonobo », « tes congénères t’attendent au Gabon »..., les insultes racistes pleuvent sur Twitter depuis quelques jours sur Danièle Obono, députée France insoumise. La raison de ce déferlement de haine ? Un simple tweet sur Jean Castex : « Nom : Jean #Castex Profil : homme blanc de droite bien techno & gros cumulard Fonction : gérer l’intendance de fin de règne de la #Macronie comme il a préparé le déconfinement, en mode "Démerdez-vous, c’est chacun·e pour sa gueule, Jupiter reconnaîtra les sien·nes ». La mention de la couleur de peau du nouveau premier ministre n’est pas passé inaperçue dans la fachosphère qui n’a pas hésité à crier à l’indigénisme et au racisme anti-blanc.

À l’Assemblée nationale aussi, on crie au « racisme » et au « racialisme ». La députée LREM Anne-Laurence Pétel va même jusqu’à assimiler Danièle Obono à l’extrême droite dans un tweet en mettant sur le même plan le Rassemblement national et la France insoumise : « Le #racisme ordinaire des racialistes de l’extrême gauche est le même que celui du #RN. Seule la cible change ». À l’heure où le racisme d’Etat et systémique est dénoncé partout dans le monde, cette attaque en règle contre une députée noire de quartiers populaires paraît d’autant plus aberrante qu’elle joue sur un amalgame entre l’extrême droite et une députée connue pour ses engagements anti-racistes.

Selon Danièle Obono, l’indignation est à géométrie variable : dire qu’une noire est noire, ce n’est pas raciste mais dire qu’un blanc est blanc, c’est du racisme. Elle dénonce cette « obsession » et ajoute : « Ces gens sont tellement habitués à dénigrer les couleurs de peau des autres que pour eux dire "blanc" est stigmatisant. »

Suite aux grandes manifestations anti-racistes appelées par le Comité Adama et aux mobilisations aux États-Unis contre la mort de George Floyd, tout est bon pour mettre le soi-disant « racisme anti-blanc » sur le devant de la scène et tenter de délégitimer la colère contre les violences policières et le racisme d’Etat.

Danièle Obono ne faisait que dénoncer, à raison, la permanence des mêmes élites au pouvoir. Jean Castex est, effet, un ancien sarkozyste, bien de droite, techno et cumulard. Illustration du racisme structurel en France, le gouvernement est pourvu de très peu de personnes racisées et quand une femme politique noire ose le souligner, elle est immédiatement victime d’une avalanche d’insultes.

À l’instar de Christiane Taubira, Danièle Obono peut rarement s’exprimer sans être systématiquement ramenée à son genre, à sa couleur de peau et à son supposé « indigénisme », qui n’est qu’une manière pour la droite de la faire taire et de masquer les violences racistes en France aujourd’hui.

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com