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La Izquierda Diario
21 de juillet de 2020 Twitter Faceboock

Crise sanitaire
Coronavirus. 14,5 millions de cas et 600.000 morts
Jyhane Kedaz

Six mois après le début de la pandémie, la propagation du covid-19 s’accélère ou reprend dans de nombreux pays. L’Organisation Mondiale de la Santé comptabilise à l’heure actuelle 600 000 morts et plus de 14,5 millions d’infectés dans le monde. Les Etats-Unis et le Brésil payent le plus lourd tribut en termes de contaminations, devant l’Inde.

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Crédits photo : AFP (Brésil)

L’Organisation Mondiale de la Santé déclarait ce dimanche que la pandémie de covid-19 avait dépassé la barre des 600 000 morts et 14,5 millions d’infectés. Les Etats-Unis restent le pays le plus touché avec près de 3,9 millions de cas confirmés et 143 000 décès. Des chiffres qui, en l’absence de campagne de tests massifs pourraient être 2 à 13 fois sous-estimés selon le New York Times révélant une information des Centres de contrôle et prévention des maladies (C.D.C). C’est le cas de l’Etat du Missouri, dans lequel la prévalence de la covid-19 s’élevait, le 30 Juin dernier, à 2,8% de la population soit 171 000 personnes : un nombre bien supérieur aux 13 000 cas reportés. L’étude menée par les CDC suggèrent en effet que le virus a continué à se propager dans le pays à travers une partie de la population asymptomatique, ou ne possédant pas d’assurance maladie lui permettant de se rendre à l’Hôpital. Une situation liée à la politique criminelle et négationniste de Trump, ainsi que l’insécurité sanitaire dans laquelle sont plongés des millions de nord-américains n’ayant accès à aucun système de santé. Alors que la stratégie mortifère de « l’immunisation collective » se voit contrecarrée par la rapidité de l’évolution de l’épidémie, il est plus que jamais nécessaire de réclamer des campagnes de tests massifs et gratuits, pour identifier les clusters et freiner la propagation du virus, mais aussi, l’accès pour tous aux soins à travers un système de santé centralisé, sous contrôle de ses travailleurs.

Les travailleurs pauvres et racisés en première ligne

Selon l’OMS, les populations pauvres et autochtones sont également les plus victimes de la pandémie dans le monde. C’est le cas notamment au Brésil, pays ayant récemment dépassé le seuil des 80 000 décès, dont 61% sont des personnes noires ou métisses. Et pour cause, la crise du coronavirus n’aura fait que souligner les inégalités criantes entre la population, parmi laquelle les personnes noires sont les plus pauvres et ayant le moins accès aux soins, mais aussi, celles qui occupent les emplois les plus précaires. La situation est également préoccupante dans plusieurs pays d’Amérique Latine notamment en Argentine, qui comptabilise 113 décès en 24h -un record-, mais aussi en Bolivie, où les Hôpitaux sont saturés. Des responsables sanitaires ont ainsi annoncé lundi que la pandémie connaissait « une escalade très rapide ». De nombreuses publications sur les réseaux sociaux témoignent de la catastrophe : des malades mourants à leur domicile ou aux portes des hôpitaux, ne pouvant être pris en charge. Ces 4 derniers jours, la police aurait recueilli près de 90 cadavres dans les rues et chez les habitants.

La situation inquiète également en Inde, 3ème pays le plus touché par la pandémie avec 1 155 924 cas, ainsi qu’en Afrique et au Proche-Orient. Si pour l’instant le continent africain est le moins touché (15 000 morts) l’Afrique du Sud, qui comptabilise à elle seule un tiers des décès du continent, pourrait être un triste exemple de ce qui l’attend à l’avenir. Des pays dont les systèmes publics de santé sont des variables d’ajustement d’une dette extérieure détenue par les pays impérialistes du centra capitaliste, notamment la France, et qui menacent de connaître une véritable catastrophe sanitaire. Revendiquer l’annulation des dettes extérieures des pays sous domination impérialiste est une des premières mesures d’urgence de lutte contre la crise sanitaire.

Face à l’hypocrisie des gouvernements, imposer un véritable plan de bataille contre la pandémie

En Europe, plusieurs pays ont vu leurs contaminations repartir. C’est le cas de l’Espagne, où une partie de la Catalogne -Barcelone et sa première couronne métropolitaine- est partiellement reconfinée. En France, le port du masque est devenu obligatoire lundi dans tous les lieux publics clos, ainsi qu’en Angleterre dans les magasins. Des mesures qui ne suffiront pas à masquer la responsabilité du gouvernement et des entreprises dans la crise.

Les masques, aujourd’hui obligatoires, sont vendus à un prix dix fois supérieur à celui d’avant la crise : alors que les grands groupes de distribution spéculent sur ces matériaux de protection élémentaires, ceux-ci devraient être gratuits, et accompagnés de campagnes de tests massifs. Cela permettrait d’identifier les foyers de contamination, alors que plusieurs centaines de clusters ont déjà été révélés depuis la mi-mai, et discuter d’un plan rationnel pour freiner l’épidémie, en lien avec les travailleurs de la santé. Alors que cette dernière est loin d’être maîtrisée, il est plus que jamais temps de développer le système de santé et pharmaceutique, à travers l’investissement massif dans un système de santé unique et centralisé, un projet loin du médiocre « Plan Ségur » imposé par le gouvernement avec l’aval des directions syndicales, et ce, en dépit des revendications des hospitaliers. Un plan qui ne pourra être obtenu que par la mobilisation et l’auto-organisation des travailleurs des hôpitaux, en lien avec les secteurs du monde du travail frappés aujourd’hui par la crise économique avec des licenciements massifs, la jeunesse qui se précarise sans cesse, pour ne pas avoir à payer la crise sanitaire et économique.

 
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